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samedi 31 mars 2012
Sur la route des vins et de la gastronomie en Californie
Évidemment certaines expériences sont demeurées gravées dans ma mémoire plus que d’autres. Ma ballade au-dessus des vignobles de la région de Russian River Valley dans Sonoma où l’on produit certains des meilleurs vins provenant du cépage Pinot noir dans cet État, est immanquablement dans mon palmarès.
L’autre expérience qui m’a profondément séduite est cet arrêt au cœur de Napa à l’entrée de la petite Ville de St Helena sur la Highway 29 au sud-est de Calistoga. Un bon midi j’ai été interpelé par l’attrait de cet énorme bâtiment du Culinary Institute of America. Il s’agit bien entendu d’un collège qui permet aux chefs en devenir de parfaire leurs connaissances en cusine et obtenir une certification. Cependant ce qui attirait encore plus mon attention c’est le réputé Wine Spectator Greystone Restaurant. Sur place moi et mes compagnons de voyage nous avions été en mesure d’obtenir une réservation sur l’heure du midi. Ce qui impressionne c’est l’espace ouvert sur la cuisine, c’est-à-dire que l’on peut admirer les nombreux cuisiniers et chefs à l’œuvre en compagnie de leurs apprentis.
Au menu, on s’inspire des ingrédients disponibles localement en saison. Le menu est lui-même un délice avec une présentation de classe et donnant lieu à différentes tentations dont des choix harmonieux entre les plats et les vins. Je me suis laissé séduire par un menu de dégustations de trois vins avec mon repas principal. La soupe à l’oignon de mes camarades n’était pas piquée des vers. Pour ceux qui préfèrent profiter du panorama des vignobles et du soleil de la Californie, une terrasse est aussi accessible en saison.
Le Wine Spectator Greystone offre de plus pour l’amateur de vin de Californie une carte des vins primée et offrant une sélections de plus de 400 vins exclusivement de l’État de Californie.
Il faut mentionner que The Culinary Institute of America à St Helena est un campus et une branche de la côte ouest pour l’établissement de Hyde Park localisé dans l’État de New York.
En plus, lorsque vous êtes dans le coin de St Helena vous pouvez visiter les installations de plusieurs producteurs de renom dans Napa. Près de l’institut culinaire, vous êtes à deux pas d’une très ancienne propriété viticole de la région soit Beringer. Vous n’êtes pas très loin également de Merryvale et des installations de Charles Krug. Si vous avez du temps, vous êtes aussi à quelques kilomètres de la région d’Oakville où il ne faut surtout pas manquer la visite d’un monument et pionnier de cette industrie du vin, c’est-à-dire Mondavi. En écrivant ce texte, je me suis tout simplement redonné le goût d’y retourner. Et vous?
Un petit quizz, pour voir...
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Hausse des prix de l'alcool.: Un poisson d'avril?
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Le défi pour la société d'état est d'aller chercher plus de 13 millions de profits supplémentaires. Donc si vous avez une petite chance ce samedi, il est préférable de faire quelques achats avant que les prix augmentent sur les produits sur les tablettes. La rumeur cicrculait hier dans la période des questions à l'Assemblée législative à ce que les prix d'une caisse de bière de 24 bouteilles augmentent de quelques dollars! Il est donc probable que le vin puisse augmenter. Donc demain si vous passez par un magasin d'Alcool N.-B. et qu'on vous dit que votre bouteille de vin préféré est quelques sous plus dispendieux, alors il y a bien des chances que ce ne soit pas un poisson d'avril!
vendredi 30 mars 2012
Des occasions de printemps
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L’édition printanière du magazine Occasions d’Alcool Nouveau-Brunswick est disponible en magasin. Avec l’arrivée des beaux jours, il y a toujours une bonne occasion de se faire plaisir. D’abord il y a le début des activités de la pêche au crabe et la saison du homard. De savoureux vins blancs vont donc être de mise pour réellement profiter d’un des plus beaux terroir gastronomique du Nouveau-Brunswick. La mer offre une multitude de possibilités pour se marier avec les vins. L’édition du printemps de la publication d’Alcool NB offre des suggestions de vins pour les amateurs avec notamment quelques bons petits blancs à prix doux.
Il y a aussi un bon article de mon ami Robert Noël qui aborde le sujet délicat de jumeler le vin avec la salade. Robert qui est un passionné de bonne cuisine autant que des produits de la vigne arrive tout juste d’un voyage au Chili et il aura surement l’occasion de nous offrir quelques bonnes chroniques sur les vins de ce pays de l’hémisphère sud dans les prochaines semaines dans l’Acadie Nouvelle. Dans sa rubrique d’Occasions il ne manque pas de faire la promotion d’un vin d’Autriche qu’il affectionne particulièrement soit le Gruner Veltliner.
Dans les pages de cet outil de promotion de la société des alcools de la province on y retrouve aussi un bel article sur un secret bien gardé de la Miramichi, c’est-à-dire le Ledge Inn à Doaktown. La plupart des gens viennent visiter la rivière Miramichi pour le fameux saumon et Ledges Inn offre une gamme de plats délicieux pour les amateurs de saumon. Un oasis à découvrir.
Il y a plusieurs façons de savourer le saumon et on y recommande aussi quelques suggestions de vins :
- SUSHI - RIESLING ALLEMAND SEC COMME LE RUDOLF MULLER CLASSIC RIESLING (4006542015485, 750 ML,
- 10,79 $)
- FUMÉ - CHAMPAGNE COMME LE MOËT & CHANDON BRUT IMPERIAL (3185370000335, 750 ML, 65,79 $)
- POCHÉ - CHABLIS COMME LE J. MOREAU & FILS PETIT CHABLIS (3151850134074, 750 ML, 24,79 $)
- FRIT - PINOT GRIS DU NOUVEAU MONDE COMME LE FIRESTEED DE L’OREGON (753526200002, 750 ML, 21,79 $)
- GRILLÉ - PINOT NOIR COMME LE HENRY OF PELHAM D’ONTARIO (779376500611, 750 ML, 19,79 $)
En terminant, si vous avez aimé le film Sideways avec en vedette Paul Giamatti qui a été à l’origine du culte que porte les américain envers le pinot noir, alors vous serez heureux de lire l’article consacré au cépage vedette de la saison de cette édition du printemps.
#9 Effet Terroir: le Pinot Gris nous a tous deroute...
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La phrase du jour:
(Bernard Pivot - Dictionnaire Amoureux du Vin)
Vertical sur le Riesling Lieu-dit Silberberg de Rorschwirh
Dom. Rolly-Gassmann & Coop. Hunawihr
Terroir: Muschelkalk décarbonnaté
- Nez: intense, agrumes (orange, citron). Bonne persistance mais peu complexe
- Bouche: attaque sur quelques sucres résiduels (10 g/l) mais relai acidité vive mais mûre. Salivation assez large. Assez long. Bien
- Nez: manque de précision (amidon). Peu d'évolution, le nez reste assez fermé
- Bouche: attaque perlante. Bouche assez fatiguée, assez plate. Pointe d'amander amer et finale alcooleuse. Pas de marque de terroir. Moyen
- Nez: fumé, typé Pinot Gris! Fruits secs. Intense et assez complexe. Bonne tenue à O2
- Bouche: sphérique, minéral, du gras. Salivation sur l'intérieur de la langue. Léger creux en milieu de bouche. Bien
- Nez: 1er nez pas net (fromage, amidon..). Réduction. Puis fruits mûrs
- Bouche: attaque sucrée et relai acide malique. Finale âpre. Manque d'harmonie. Très moyen
- Nez: 1er nez lacté, pétrolé. Evolue sur l'ammoniac
- Bouche: attaque perlante, demi-corps mais acidité assez mûre et large. Bouche lisse, rien n'accroche. Moyen
- Nez: mentholé, badiane et truffe blanche / animal
- Bouche: attaque flottarde et douce et relai acide un peu vert. Sensation d'acidulé. Moyen
Vertical Riesling GC Kirchberg de Barr
Domaine Klipfel à Barr
Terroir: Muschelkalk
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- Nez: peu intense. Fruits mûrs (poire). Puis agrumes et floral (violette). Nez frais à l'évolution (+)
- Bouche: attaque tannique (asséchante). Du corps (remplie la bouche). vin jeune pas tout à fait en place (sucre / acide). Moyen +
- Nez: notes fumées mais archi-dominance de la poire. Mono-thématique. Pointe végétale ou liégeuse
- Bouche: corps fluet, acidulé. Bouche liégeuse à l'évolution. Très moyen
- Nez: minéral (pierre à fusil), fumé
- Bouche: attaque flottarde, creux en milieu de bouche. Finale courte sur l'alcool. Moyen
- Nez: 1er nez mampropre - vieille cave, cuir puis épices de cuisine
- Bouche: asséchante, voire déroutante. Peu de matière. Pointe de cacao grillé. Très moyen
- Nez: fermé, discret. Pointe de fatigue, oxydative
- Bouche: attaque fluette, acidité peu mûre et tanins asséchants. Moyen
- Nez: fatigué, caramel
- Bouche: amertume du caramel brûlé! Manque d'ampleur. L'apogée a été dépassée. Très moyen
Le Pinot Gris du CIVA sur 6 Grands Crus
Millésime 1998 & 1999
Terroir: calcaro-gréseux
- Nez: riche, intense. Pointe de botrytis (champignons). Minéral. Très bonne tenue à O2. Assez complexe
- Bouche: concentrée, massive. Marquée par les sucres résiduels mais acidité mûre. Bien
Terroir: marno-calcaire
- Nez: discret et s'ouvre peu
- Bouche: attaque sir les sucres. Notes de figues séchées. Finale sur une bonne fraicheur. Bien
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Terroir: calcaire
- Nez: 1er nez un peu rustique. Notes de champignons, voire de cacao et de fruits sec (figues)
- Bouche: marquée par l'alccol. Champignons. Peu de corps. Moyen
Terroir: marno-gréseux et loess
- Nez: pas 100% net. Fermé. Pointe végétale
- Bouche: basée sur l'acidité mais manque de corps. Finale sur l'alcool. Moyen
Terroir: granitique
- Nez: 1er nez discret puis fruits frais (raisin de muscat!), coing confit. Pointe épicée
- Bouche: rondeur et gras à l'attaque. Corps moyen mais vin harmonieux et fondu. Bien
Terroir: volcano-sédimentaire
- Nez: intense et assez complexe: cassis, rose, cacao
- Bouche: marquée par les sucres résiduels. Puissante mais saline. Bien
Merci à Jean-Michel Speich pour cette 3ème série hors norme. Personne ne pensait qu'il s'agissait d'un même millésime (à une petite exception près). Le Pinot Gris a vraiment de quoi surprendre et sait bien cacher son âge. Très belle aventure en dehors des sentiers battus et re-battus du roi Riesling...
(c) Olivier Breuil pour les peintures
Alfred le Fermier, un excellent fromage pour accompagner un vin rouge
Cette ferme laitière familiale est rendue à la quatrième génération. La Station utilise le lait de sa ferme pour produire des fromages fermiers au lait cru biologique et elle se vante du lien étroit entre le bien-être des animaux et la qualité des produits.
Nous vous recommandons tout particulièrement leur fromage « Alfred le Fermier », un fromage de lait de vache proche des fromages montagnards français. Il est parfait pour accompagner le Fitou dont nous vous parlions dans une chronique récente.
Si vous n’avez pas le loisir d’aller visiter la Station, profitez de ce beau reportage effectué par l’émission « La semaine verte » de Radio-Canada.
Bonne dégustation et à votre santé !
Club Vinearius
jeudi 29 mars 2012
Le vin et l'entreprise
Le rêve californien en bouteille
Je vais malheureusement manquer aussi cette 2e édition pour une 2e année d’affilée, mais la consolation est que je serais moi-même en Californie deux jours plus tard, afin de profiter de vacances bien méritées et profiter directement des vins de la Californie en visitant Sonoma et Napa. D’ailleurs Moncton figure sur l’itinéraire de 9 villes canadiennes chanceuses qui vont pouvoir se réchauffer dans le cadre de la 28ième édition du Festival des vins de la Californie au Canada.
Cet événement à ne pas manquer est la plus grande dégustation de vins de la Californie au Canada.
2 avril / Vancouver - Vancouver Convention & Exhibition Center
4 avril / Calgary - Calgary Stampede Round-up Centre
8 avril / Edmonton - Shaw Conference Centre
22 avril / Moncton - The Delta Beauséjour
23 avril / Halifax - Pier 21
24 avril / Ottawa - Hôtel Westin
28 avril / Toronto - Hôtel Fairmont Royal York
30 avril / Québec - Espace Dalhousie
1er mai / Montréal - Le Windsor
Le rêve californien en bouteille, ça promet!
Chablis, le pays "où le vin se fait tout seul"...
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"Moi, dit l'homme avec un grand sourire, j'ai de la chance. Chez nous, il n'y a qu'à laisser faire le terroir. Dans les règles de l'appellation. C'est tout simple: ça se fait tout seul."Encore échaudé par le récit des malheurs de Richaud, j'en entend qui s'étranglent. Et le goût du risque? Et le bio? Et l'esprit créatif? "A quoi bon", répond en substance mon interlocuteur en décrivant le système quasi-miraculeux dont il a hérité:
"A Chablis, on n'a qu'un cépage: le chardonnay. Et des règles de vinification très strictes. Il n'y a qu'à suivre... C'est "Petit Chablis" sur le plateau, "Chablis" pour les chardonnays exposés Nord, "1er cru" pour les coteaux sud. Et "Grand cru" pour le plein sud. En 1er cru par exemple, il y a une quinzaine de lieudits que nous sommes parfois une dizaine de vignerons à nous partager par tranche. Ce sont des bandes qui se ressemblent toutes. Le raisin se fait tout seul. La seule différence, c'est le piquet... Faut juste faire attention de ne pas vendanger une rangée du voisinMichel, pas bégueule, précise sans se faire prier, qu'il "traite" bien sûr, "quand il faut", "comme les voisins". Il est dans la ligne, finalement.quand on passe avec la machine. surtout si on ramasse de nuit!"
"Je tenais de famille mes premières parcelles de 1er cru, explique le vigneron. Les deux autres, elles sont arrivées dans la sacoche de la mobylette bleue, comme on dit. La dot... Des parcelles de Fourneaux et de Mont de Milieu en dot, c'est la belle affaire, non?"Et pour tout dire, au risque d'essuyer une volée de bois vert, je dois avouer - mais sous la torture... - qu'ils sont très corrects ses vins. Minéraux, gras, avec de petite notes de noisette cachées sous l'acidité des Monts de Milieu 2006. Très "typés Chablis", comme disent les époux Barat sur leur site internet. Pas de surprise, mais pas de défaut. Le tout entre 6,80 et 13 euros, "prix conseillé" bien sûr...
"Non, y a pas à dire on est gâté, chez nous. Le vin se fait tout seul. Et il se vend sans problème.Un vigneron c'est donc aussi, parfois, un agriculteur qui se contenter d'exploiter ce que la terre lui a donné... Et le statut commercial offert par une appellation réputée. Sans sortir du cadre, sans chercher plus loin. Et finalement sans se poser trop de questions.On constitue un carnet d'adresse sur un gros salon comme celui-là et hop, c'est tout droit..."
"On ne peut pas tous être des aventuriers, pas vrai?".
Domaine Boudau, Côtes du Roussillon, Le Clos, 2010
- Domaine Boudau, Côtes du Roussillon, Le Clos, 2010
Mas Champart, Saint-Chinian, Causse du Bousquet, 2005
- Mas Champart, Saint-Chinian, Causse du Bousquet, 2005
Herencia Remondo, Rioja, La Montesa, Crianza 2006
- Herencia Remondo, Rioja, La Montesa, Crianza 2006
L'Art au secours... de l'analyse sensorielle !
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Une fois n'est pas coutume, je vous emmène à quelques encablures du monde du vin pour mieux ... y revenir. Convaincu que l'éveil des sens est primordial pour le dégustateur curieux et hédoniste, je suis allé à la rencontre d'un artiste contemporain qui, j'aurais presque envie de dire, ne vit que par ses sens !
Son oeuvre inclassable est riche en couleurs et sensations. Je l'ai rencontré dans la capitale entre deux coups de pinceaux...
Altervino: salut Olivier. Bienvenue sur "Altervino" ! Raconte moi si tu veux bien un peu ton parcours ?
Olivier Breuil: J’ai commencé la peinture et le dessin vers 14 ans avec une professeur qui m’a fait découvrir les impressionnistes et la théorie des couleurs complémentaires. J’allais souvent au Musée D’Orsay voir les tableaux de Monet, Van Gogh et surtout Manet, que j’aimais voir de très près. Pourtant vers 18 ans j’ai mis de côté la peinture : mes connaissances n’allaient pas au-delà du tout début du XXème siècle et je ne voyais pas l’intérêt de continuer à faire des paysages et des natures mortes. Je n’avais aucune idée de la liberté que pouvait offrir la peinture comme je l’ai compris bien plus tard en découvrant les peintres abstraits américains.
Alors pendant 10 ans j’ai fait tout autre chose, un diplôme d’ingénieur en physique des matériaux, et quelque temps après je suis allé vivre et travailler en Norvège pendant 4 ans. Je fréquentais toujours les galeries et les musées mais je ne produisais rien moi-même. J’étais attiré par des choses éloignées de la peinture comme certaines installations et oeuvres vidéos qui réveillaient mon envie de créer. Ma façon d’appréhender l’art se transformait, se libérait, mais je ne savait pas comment la mettre en oeuvre à travers la peinture qui restait mon medium naturel. En Norvège j’ai profité du sentiment de liberté qu’on éprouve en habitant à l’étranger, pour tirer un trait sur le métier d’ingénieur et me replonger dans la peinture.
Je suis alors allé notamment à 2 reprises à Londres suivre des cours dans 2 de leurs excellentes écoles d’art. Ca été un véritable nouveau point de départ. J’y ai surtout compris qu’il y a un processus artistique et que c’est à chacun de se l’inventer en permanence. En rentrant à Paris en 2001 après 4 ans à Oslo, je me suis inscrit comme auditeur libre aux Beaux Arts où j’ai suivi pendant 2 années tous les cours qui m’étaient accessibles. C’est à cette époque que j’ai rencontré le peintre Frédéric Prat qui m’a donné des cours dans son atelier pendant 4 ans. Avec lui j’ai appris à “regarder” ce que je faisais, à être exigeant, à faire des choix. J’ai découvert à son contact des peintres comme Willem De Kooning, Kenneth Noland, Barnett Newman, Ellsworth Kelly et fait la connaissance de Pierre Dunoyer.
J’ai véritablement commencé à développer mon propre travail ces 5 dernières années, dans mon atelier à Paris et aussi pendant 1 an entre 2005 et 2006 à La Haye en Hollande. Le travail sur les “Assiettes” a débuté en 2005 et se poursuit toujours.
Altervino: quels sont les peintres qui t’ont marqués ou influencés ?
OB: Beaucoup de peintres et aussi d’artistes utilisant d’autres techniques d’expression, comme les installations ou la vidéo m’ont inspiré et stimulé. Quelques uns restent toujours une forte source d’inspiration :
- Edouard Manet, avec sa manière franche de poser la peinture, ses accords de couleur tendus et la présence qui se dégage de ses tableaux.
- La peinture abstraite américaine depuis les années 50 jusqu’à aujourd’hui. Notamment De Kooning, son parcours, la liberté qui en émane, sa touche de peinture spontanée et maîtrisée, ses mélanges de couleurs dissonants. Plus récemment Jonathan Lasker et sa singulière approche de l’art abstrait.
- L’Art Minimal, comme celui de Donald Judd ou de Frank Stella
- Je retrouve dans mes tableaux des influences du Pop Art, l’ancrage dans le banal et les couleurs vives et contrastées
- Le travail de Frédéric Prat et de Pierre Dunoyer reste une source privilégiée de dialogue et de réflexion
Altervino: Lorsque tu commences une toile, as-tu une idée précise de l’aboutissement souhaité ?
OB: Les quelques fois où j’ai eu une idée trop précise du tableau final je l’ai perdue en route. En général, à un moment donné ça ne fonctionne pas et je suis obligé de tout casser pour pouvoir continuer. L’idée de départ, par exemple un choix précis de couleurs ou une composition, vole en éclat, disparaît. Cependant elle a fait partie du processus et reste sous-jacente à la structure du tableau fini.
Dans les tableaux récents, je commence par un fond monochrome qui à la fois définit l’espace et pose une tonalité de départ. Ensuite je peux avancer vers le tableau en réagissant à chaque nouvelle action que j’apporte. Je ne peux pas avoir une idée précise de l’état final parce que chaque nouvelle forme colorée change tout le contexte. Le tableau est terminé dès qu’une unité est atteinte et que je ne vois plus rien à rajouter ou enlever.
Altervino: tu peins sur papier, sur toile, sur journal etc. Quel est ton support préféré ? Parle moi de ton rapport physique au support.
OB: Je peins sur de la toile en cotton. Je fabrique mes propres châssis en bois ce qui me permet de choisir les dimensions précises du tableau. Le rapport hauteur / largeur est important et je passe en général pas mal de temps à le déterminer. Mais quand je suis à court de temps, je prends des châssis du commerce aux dimensions standards.
Je monte la toile sur le châssis et je l’enduis. J’aime la phase de préparation purement manuelle. Elle me permet de rentrer progressivement en contact avec la surface à peindre. Un tableau qui fonctionne est un tout, et l’attention dans l’application de la peinture est primordiale à la présence qui se dégage du tableau achevé. C’est ce qui me convient et que j’aime dans la peinture, ce mélange de réflexion, d’activité manuelle et d’instinct.
Altervino: et ton approche des couleurs ?
OB: Le peintre Frank Stella disait qu’il voulait “garder la peinture aussi belle que dans le pot”. C’est vraiment ça! Mais paradoxalement pour y arriver il ne suffit pas de faire un monochrome avec une couleur directement sortie du tube. Ca ne fonctionne pas. Je cherche par des contrastes parfois à la limite de la dissonance à révéler chacune des couleurs. Pour réussir un monochrome il faut en fait beaucoup de couleurs!
Mon approche des couleurs est ouverte et sans a priori. J’ai fait un tableau avec comme fond la couleur la plus laide que je connaisse, une sorte de rose jambon. Je voulais voir si un tableau pouvait fonctionner avec un fond pareil, et je crois que oui. De manière générale j’évite les accords trop calmes et équilibrés. Je cherche par les formes colorées que le tableau soit en équilibre instable, vivant.
Altervino: plus généralement, quels sens sont particulièrement en éveil chez toi quand tu peins?
OB: La vue bien sur. Mais en réalité c’est l’esprit, si on peut l’inclure dans les sens, qui est le plus en éveil.
Ca n’a aucune incidence sur le tableau, mais c’est vrai que j’aime l’odeur de la peinture acrylique. Le toucher aussi joue son rôle, on ne pourrait pas peindre si on perdait le toucher, on ne saurait pas quelle pression exercer sur le pinceau.
En réalité, tous les sens hormis la vue me semblent comme en retrait pour laisser toute sa place à la relation oeil – esprit.
Altervino : et si tu ne pouvais garder qu’un seul de tes cinq sens, lequel serait-ce et pourquoi ?
OB: Quelle question! J’ai lu un jour qu’on peut difficilement vivre sans le toucher, on meurt d’isolement.
Altervino: je suis curieux d'appréhender ta gestuelle, ton tour de main et tout rituel quand tu peins.
OB: Je ne suis pas très conscient de ma gestuelle… il faudrait me regarder mais je pense que tu serais probablement déçu, je ne suis pas Jackson Pollock!
Par contre, je peux dire que je peins en posant la toile à l’horizontale, soit par terre, soit sur des tréteaux. Puis je la regarde en l’accrochant au mur. Elle fait sans cesse des allers-retours entre le mur et les tréteaux. Parfois je l’accroche à l’envers ou de côté, ou bien je la regarde dans un miroir… ça me permet de la voir autrement et d’évaluer si elle fonctionne.
Altervino : une toile c’est un morceau de ta vie...
OB: Je ne suis pas du tout un expressionniste. La vogue qui consiste à projeter son ego, sa petite vie personnelle sur une toile ou autre m’ennuie, m’assomme.
Je cherche à faire un tableau qui ait une présence en soi. Il ne doit donc pas être une image qui illustre ma vie, mon émotion, ni même qui représente quelque chose d’extérieur à lui même. Pour que le tableau fonctionne comme un objet présent, il ne peut pas y avoir de sujet. Cela n’exclue pas, selon moi, la présence de “figures” sur la toile, à partir du moment où elles ne jouent pas le rôle de sujet du tableau, ou de métaphore symbolique. Mes “assiettes” agissent comme des points d’articulation, des zones de plus forte densité qui dialoguent avec les formes colorées de tout le tableau. Ce sont des points de tension et de jaillissement à la surface du tableau.
Pour en revenir à ta question, il est par contre évident que ma vie, c’est à dire ce qui passe devant mes yeux, s’imprime dans ma mémoire et parfois ressort dans une juxtaposition de couleurs ou dans une forme. Mais je ne m’en rends compte qu’a posteriori, et parfois je ne le vois pas et ce sont des proches qui me le font remarquer.
Altervino : ta pratique intensive du Qi Gong est-elle une source d'inspiration ?
OB: Une source d’inspiration non. Je fais du Qi Kong pour avoir plus d’énergie, pour me sentir plus vivant. L’envie de faire des choses, de créer, et aussi la clarté d’esprit, viennent de l’énergie qu’on a en soi. Pour aller au bout d’un tableau j’ai besoin d’avoir l’esprit calme, clair, silencieux. Le Qi Kong m’aide à ça.
Pour l’anecdote, comme tu peux le remarquer les ronds sont très présents dans mes tableaux. Ce qui est amusant c’est que j’ai commencé ces “assiettes” alors que je faisais du Ba Gua, qui est une pratique de la famille du Qi Kong dans laquelle on marche en rond sur un cercle imaginaire au sol…
Altervino: Merci Olivier. Déguste bien ! Pour ceux qui souhaiteraient découvrir tes toiles, où peuvent-ils aller?
OB: Je vous invite dans un premier temps à visiter mon site internet : olivierbreuil.com
(c) Olivier Breuil pour les peintures - Tous droits de reproduction réservés.
De grands châteaux de Bordeaux produisent un second vin et un 3e?
De grands châteaux de Bordeaux produisent un second vin et un 3e?
mercredi 28 mars 2012
Des vins faciles à ouvrir…
-Angus The bull Cabernet sauvignon 2007 (871971000029) à 24.99$
-Monte Antico 2006 (726452006307) à 18.79$
-d’Arenberg Stump jump red 2007 (9311832314007) à 17.29$
-Riscal Tempranillo 2006 (8410866430477) à 16.79$
-Verdicchio dei Castelli de Jesi 2008 (666056000205) à 16.79$
-Alsace One 2007 (3263530020017) à 17.99$
-Marques de riscal 2007 (8410866430019) à 17.49$
-Espiritu de Argentina Malbec 2008 (677855001126) à 12.99$
-Pinot noir Oyster Bay 2007 (9415549809679) à 26.99$
-Peter Lehmann Clancy’s red (9311910102069) à 19.99$
-Jindalee Cabernet sauvignon 2008 (667661200110) à 13.79$
Le goût du vin, unique ou pas?
La notion de «goût unique» (on devrait dire uniforme) est une des grandes controverses viticole des dernières années. C’est en réalité une attaque contre certains critiques de vins célèbres. Ceux-ci ont défendu des types de vins peu acides, fruités, avec un boisé bien présent, bref le style «vin du nouveau monde». La puissance de leur influence a généré de nombreuses réactions et on les a accusés de pousser à l’uniformisation des vins. On peut critiquer leurs méthodes de notation mais où en est-on rendu aujourd’hui?
Personnellement, je pense que la concurrence du nouveau monde a amené une nette amélioration de la qualité générale des vins produits dans les dernières années. Et je n’ai jamais vu autant de variété dans l’offre vinicole. Nouvelles appellations, retours d’anciens cépages autochtones, développements intéressants dans les nouveaux pays viticoles, bref, plein de bonnes nouvelles pour les amateurs de vins. En plus, on voit éclore la culture agrobiologique, la biodynamie, les vins naturels…
Certes, il arrive encore qu’on nous présente certains défauts manifestes comme un «goût de terroir» (formule empruntée à Michel Chapoutier). Mais ne boudons pas notre plaisir, il y a tant de vignerons compétents et sympathiques et tant de bons vins à apprécier !
N’hésitez pas à utiliser la section commentaires pour donner votre avis.
À votre santé !
Club Vinearius
P.S. Parlant de vigneron, ne manquez pas ce vidéo présentant un «défenseur de la concupiscence gustative» (sur le blogue SAQ Cellier).
Photo Flickr par Vittis from Lithuania
Des vins avec moins de 13% d’alcool...une denrée rare.
-Monte Antico 2006 à 12,5% (726452006307) 18.79$
-Carte d’or Muscadet sèvre et Maine 2007 à 12,5% (3279870608532) 16.99$
-Firesteed Pinot noir 2007 à 12,4% (753526100005) à 24.99$
-Ironstone symphony 2007 à 12% (724826071227) à 17.29$
-Hoya de Cadenas Tempranillo 2004 à 12,5% (8410310602757) 14.29$
-Gavi Michele Chiarlo 2007 à 12% (8002365000703) 24.48$
-Marques de Riscal Rueda 2007 à 12,5% (8410866430019) 17.49$
-Voga Pinot grigio 2008 à 12% (021893795088) 17.99$
-Fazi Battaglia Sangiovese 2008 à 12% (632741709111) 14.99$
-Alsace One Pierre Sparr 2007 à 12% ( 3263530020017) 17.99$