Samedi 13 février dégustation
Domaine J. LAURENS
La Rose n 7
AOC Crémant de Limoux - Tête de cuvée Rosé
Un joli vin de Saint Valentin
Puis visite du nouveau chai autour d'une superbe dégustation de quelques crus de la maison:
La philosophie de la maison est de chercher la minéralité dans les vins (surtout pour les Puligny et Saint-Aubin)et de ne pas à tout prix privilégier le gras et la richesse comme par le passé (les Chassagne restent plus riches).Et la magie continue....
du Paul Bert, un verre de blanc à la main.
Le sourire est jovial. La barbe de quelques jours, soigneusement entretenue. L'homme est accueillant, authentiquement sympathique. Et les clients le lui rendent bien. Le restaurant, situé à quelques encablures de la Bastille, est plein comme un oeuf. A quelques tables de là, Christian Millau (fondateur du guide qui porte son nom et auteur d'un livre savoureux sur les "ridicules" de la gastronomie) termine son entrée, entouré de quelques amis. Que du beau monde."J'ai tous les types de vins en cave, même ceux que je n'aime pas, dit Bertrand, qui en restaurateur habile sait que ses clients ne sont pas tous fanas des vins d'auteurs. Regarde le Haut-Brion (240 euros, ndla) : l'autre jour mon fournisseur a failli en avaler sa cravate. Ce sont des prix que même lui ne pourrait plus pratiquer aujourd'hui. Moi, je les ai depuis 5 ans. Ils ont vieillis ici. Je fais une petite marge, ça me suffit. Et comme ça, y en a pour tous les goûts".Sur une petite table près de l'entrée, une des plumes politiques du Nouvel Observateur est au Bordeaux, justement.
Cyril, fidèle à sa réputation de défenseur inconditionnel des vins natures, se fait vite provocateur:"Le Merlot, le Cabernet, ce sont des cépages qu'il faudrait détruire", lâche-t-il mi-chèvre, mi-choux. Arracher... Il faudrait tout arracher..."Extrémiste ? Sans doute. Mais, à l'entendre, pour la "Cause".
"C'est Paris, m'expliquera plus tard Jean-Baptiste. C'est du boulot parce que c'est toujours assez impitoyable. Ici, il y a un petit coté verdict. Faut pas se rater."Les convives sont arrivés, pros et amateurs, amis d'enfance ou de boulot. Tout le monde s'installe gaiement dans la salle voisine, une ancienne boucherie aux carreaux verts et crème, annexée au bar depuis moins d'un an. Le décor d'époque a été retrouvé derrières de fausses cloisons lors des travaux d'agrandissement.
Pour le vin, forcément, tout se joue en direct avec le patron. "Il est un peu chaud. Avec trois ou quatre degrés de moins ça gouterait mieux..."
- C'est vrai, un peu chaud...", se contente de lâcher Cyril en trempant ses lèvres dans ce Carignan vieille vignes.
Sans gêne, je glisse qu'elle me plait bien à moi cette Arbalète. Enfin, ce que j'en dis... "Il ne faut jamais dire à un vigneron qu'on aime son vin, me reprend Cyril, dans un sourire. Il faut le laisser mariner. Sinon, c'est mauvais pour le commerce.
- Mon préféré, renchérit Bertrand, ce sont "les Arpettes" (à dominante Merlot, tiens, tiens..., ndla) J'aime bien la Nine aussi, mais je lui ai connu des hauts et des bas. Ca fait dix ans, hein... Elle a eu le temps d'évoluer. Mais, c'est vrai, cette Arbalète, elle est pas mal."Jean-Baptiste ne relève pas le compliment. Et le cérémonial se poursuit. Toujours très codé.
Dire du bien d'un autre reste, parait-il, le meilleur moyen de refermer la parenthèse.