"Au prix actuel, seules les grosses structures peuvent se permettre d'acheter de la vigne. (...) Le risque est qu'il y ait de moins en moins de grands vins, que le style se nivelle par le bas, que les vrais vignerons, méticuleux, passionnés, finissent pas disparaître au profit de grandes maisons. (...) Ce serait la fin de la diversité. On songe a faire classer notre vignoble au Patrimoine Mondial de l'Unesco, mais on ne fait pas en sorte qu'il reste entre les mains de vrais vignerons. C'est vraiment triste".Les auteurs de cette harangue ne sont pas des révolutionnaires échevelés. Ils ne militent pas dans d'obscurs groupuscules. Et n'ont pas la réputation d'être d'infatigables râleurs. Ces mots sont signés Raphaël et Jean-François Coche-Dury, stars de Meursault (photo Anthocyane). Leurs vins sont parmi les plus recherchés au Monde: on a vu, par exemple, des bouteilles de leur Corton-Charlemagne se revendre deux mille euros pièce.
Autrement dit, ils n'ont pas, personnellement, de soucis à se faire. Et c'est bien ce qui devrait nous inquiéter... Parce que quand les Grands se font aussi ouvertement du mouron, c'est que les autres ont déjà commencé à trinquer.