Résumé: d'accord pour payer mais pas trop cher.
Un conseil, enfin, pour les consommateurs qui, comme le Figaro, doutent encore que ces vins d'auteurs "en vaillent le coût"... Il est donné par Jean-Robert Pitte, géographe et défenseur de tous les "terroir" (la RVF, mai 2008):
Paradoxe: quelques-uns des vignerons cités ici - et pas des moindres - sortent nettement de ces clous là. Le Reynard d'un Thierry Allemand (Cornas), le Monsieur Noly d'un Philippe Valette (Pouilly), le Gewurtz tardif d'un Ostertag (Alsace), la D18 d'Olivier Pithon (Roussillon), flirtent allègrement avec la barre des 40 euros. Et que dire des Champagnes d'un Anselme Selosse... C'est un débat que l'on a déjà eu ici et là et auquel mes amis ont trouvé la parade:
"C'est le travail qu'il faut voir, rétorque Maxime Magnon lorsqu'on lui parle du prix ces bouteilles réputées. C'est cher, mais c'est fabuleux. A Cornas, Thierry, c'est à la pioche qu'il attaque ses coteaux, avec des pentes de 45 ! C'est le bagne! Et le Mr Noly de Valette, c'est juste une merveille."Répétons donc, à l'unisson, que le soucis de ne pas céder aux sirènes de la chimie, la bio voire la bio-dynamie, le retour à des techniques plus saines, plus "manuelles", ont un prix. Ajoutons qu'il s'agit de petites exploitations, fragiles, moins facilement rentables. Que tout ça, donc, "se paie".
L'info, c'est que les amateurs l'ont compris.
Personne ne réclament des vins à 2,85 euros ou des promos de supermarchés. Comme lorsqu'ils choisissent des jouets en bois, plutôt qu'en plastique (ou pas...), les consommateurs savent bien que la main de l'homme est passée plus souvent que la machine. Que chaque centime supplémentaire est un coup de pioche dans un sol dur et pentu, sous un soleil de plomb,
un cep égrappé amoureusement et au bon moment (à gauche chez Richaud à Cairanne, mi-mai), un raisin vendangé à la main.
Mais attention aux dérapages et aux effets de mode... Le prix ne doit jamais rendre cet effort "éthique" trop amer. Et comme dit Eric Pfifferling, dans le langage volontiers militant qui est le sien:
"Moi je ne veut pas vendre mes vins plus cher que ce que j'aurai pu m'offrir à 21 ans. Je ne cherche pas à plaire à tout le monde. Mais mon but c'est clairement de séduire une minorité suffisamment puissante pour, petit à petit, faire changer les choses. Pour ça il faut être accessible."Eric, dont les bouteilles sont sagement cantonnées au dessous de 12 euros, n'oublie pas que si le vins d'auteur a besoin de mécènes et de combattants, il a aussi besoin de clients. Qui seront demain autant de prescripteurs. Les ambassadeurs d'une autre manière de faire.
Un conseil, enfin, pour les consommateurs qui, comme le Figaro, doutent encore que ces vins d'auteurs "en vaillent le coût"... Il est donné par Jean-Robert Pitte, géographe et défenseur de tous les "terroir" (la RVF, mai 2008):
"Si les vins français ont la réputation d'être chers, trop chers (...), le commun des mortels n'est pas condamné pour autant à la médiocrité, explique l'ancien patron de la Sorbonne. Dans toutes les régions, il est possible de dénicher de talentueuses bouteilles à des prix doux. Il suffit de viser les appellations génériques chez les bons vignerons. Si le premier vin est bon, c'est que le reste est exceptionnel."Génériques, "petites" appellations, premiers vins... Chez Valette tentez donc le Macon-Villages (10 euros), inimitable. Chez Ostertag, régalez-vous du Sylvaner vieilles vignes (10 euros), d'une fraîcheur inouïe. Et ainsi de suite... Chez Senat on goûtera une "Arpettes" (9 euros), une "Poignée de raisin" chez Michèle Aubery-Laurent du Domaine Gramenon (10 euros, sur la photo à gauche), un "Little Garance" chez Cortellini (5 euros) ou encore "Terre d'Aigues", le premier Côte du Rhone de chez Richaud (5,50 euros)...
Après si le coeur (ou le portefeuille) vous en dit, vous pourrez toujours pousser le bouchon... Un peu plus loin.
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