Ce matin, premier jour de la semaine (comme nous n’avons plus de week-end depuis le 23 septembre, nous avons tendance à ne plus savoir quel jour nous sommes!). La température est encore douce mais le fond de l’air est humide ainsi que le feuillage des vignes. Il faut attendre 10 h pour lancer la machine à l’assaut de la parcelle de Cabernet Sauvignon d’Avensan, elle porte le nom d’Hedi, un de nos vignerons, qui l’a taillé longtemps au prix fait. Vers 15h, la cuve de 150 hl est pleine à Villegeorge, et la parcelle est finie.
Les autres chais tournent au ralenti et ceux qui le peuvent en profitent pour se reposer, se détendre, faire une pause déjeuner plus longue. Tout changement de rythme doit être mis à profit pour recharger les batteries : les vendanges sont un véritable marathon pour nos équipes avec la difficulté supplémentaire de devoir adapter sa vitesse à celle du programme différent selon le jour.
Nous recevons les analyses en fin de journée. Avec étonnement et même une légère pointe de doute, nous découvrons l’IPT (indice de polyphénols totaux : la quantité de tannins, c'est-à-dire la structure du vin) de notre première cuve 2010 : 122 ! Une cuve très tannique atteint rarement 80, au-dessus il s’agit des vins de presse (obtenus par pressurage du marc : les peaux de raisins en fin de macération). C’est notre record pour le moment.
Le programme de ramassage devrait se terminer en fin de semaine ou en début de semaine prochaine. Nous allons commencer l’écoulage de notre première cuve de Château La Tour de Bessan mardi soir. Cela signe la fin de la macération : on sépare le vin de goutte, celui qui coule naturellement de la cuve dans une baille (une énorme bassine !) quand on ouvre la vanne, du chapeau de marc. Celui-ci est pressé, après le décuvage (nos équipes rentrent dans la cuve après dégazage pour la vide). Nous avons un pressoir pneumatique, dernier cri, car nous travaillons la qualité de nos vins de presse.
Donc cette année, nous n’attendrons pas la fin des vendanges pour entamer les écoulages ; notre première cuve (qui bat le record d’IPT) risquerait de perdre de la fraîcheur, du fruit et de gagner en tannins secs et amères.
Emilie organise tous ces chantiers, répartissant les équipes au gré du programme. Une gymnastique qui doit tenir compte des compétences, de la synergie des personnes. Un exercice difficile car nous avons des équipes réduites. Heureusement, il y toujours parmi nos vendangeurs des personnes vaillantes qui peuvent compléter temporairement nos effectifs.
Nous en sommes au 19ème jour depuis le début des vendanges ! Encore quelques jours de courage pour terminer ce millésime en beauté.
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