Le 13 novembre dernier, elle fait état sur son blog d'une étude récemment réalisée par des chercheurs de l'Université de Kingston. Selon leurs expériences, "l'analyse de vins en bouteille en provenance de 15 pays, révèle que ceux de cinq pays, dont la France, recèlent la présence de métaux lourds à un niveau dangereux pour la santé". Pour info, le coefficient de dangerosité prend l'hypothèse de la consommation d'un verre de vin par jour. Ce qui, entre nous, semble loin d'être excessif...
Aussitôt publié sur son blog et sur Vitisphère, l'article déchaîne les commentaires reconnaissants... Et des mails bien moins sympathiques. Menaces. Accusations de "sensationnalisme". Demandes de rectificatifs. Pressions en tout genre... Catherine qui ne voulait que relayer une information se retrouve pris sous le feu d'une
polémique enflammée.
"J'avais oublié que ça existait, sourit l'ancienne journaliste, avec un peu d'amertume. Je me suis pris sur le dos une partie du lobby. Des présidents de fédération de ci, des anciens oenologues de là... Des anciens de l'industrie phytosanitaire... On m'a accusé de faire le lit des ennemis de la viticulture française. De vouloir la mort du vignoble. On a exigé que j'amende mon article. Résultat: la Confédération paysanne s'est saisie de l'affaire. Et j'ai eu l'impression de me retrouver au beau milieu d'un champs de bataille, au coeur d'une guerre d'influence qui me dépasse largement...".Du coup, l'information traitée tout à fait naturellement par le Washington Post ou le Wine Spectator n'a toujours pas franchi en France le seuil des média traditionnels.
Il n'y pas si longtemps, il avait fallu de longues semaines pour qu'une autre "toxique affaire" trouve sa place dans les colonnes de la Grande Presse. Lorsqu'en Suisse nos excellents confrères de la Télé Suisse Romande commandent et commentent sans complexe une étude accablante sur les pesticides dans le vin (à gauche), la presse française hésite même à s'en faire l'écho du bout des lèvres.
Alors, oui, Catherine a eu raison d'en parler. Ne serait-ce que pour obliger les scientifiques français à s'en saisir. Si guerre économique il y a, elle ne doit en aucun cas être une guerre de tranchée.
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