Derrière le cimetière, emprunter le chemin de Trialbe vers le nord sur 500 mètres environ.
Armissan
à l'est et en arrière plan : garrigue sur calcaire inférieur ; à l'ouest : colline boisée sur calcaire oligocène
A droite du chemin, constater la discordance entre les terrains Oligocènes et ceux du Crétacé.
A gauche, la colline est constituée par des calcaires, souvent en plaquettes, à pâte fine très claire avec quelques niveaux ligniteux.
En soulevant et en retournant les dalles on observera et on récoltera une abondante flore fossile.
Derrière le cimetière, emprunter le chemin de Trialbe vers le nord sur 500 mètres environ. Ces calcaires lacustres sont recouverts, à 1 km vers l’ Est, par une formation argilo-conglomératique rouge, elle-même ennoyée par la plaine alluviale narbonnaise.L’âge exact de la dalle d’Armissan est discuté . La découverte et la détermination de poissons fossiles indiqueraient l’Oligocène inférieur ( - 34 M.A. ).
Ces calcaires ont été exploités localement comme pierre à chaux.
On constatera avant de quitter les lieux la nette différence de végétations entre les collines Oligocènes boisées et les calcaires du Crétacé de la Clape recouverts d’une maigre garrigue; souvent même à nu.
Ramade, entre le plan de Roques et Combe Longue
De cet endroit on pourra observer une partie de la série stratigraphique et quelques aspects de la structure de la Clape :
les calcaires inférieurs, séparés par un "hard-ground"
des marnes moyennes au dessus desquelles se trouvent
les calcaires moyens, recouverts, au NE et au SW par
les calcaires supérieurs.
Les marnes moyennes
Elles sont constituées par des alternances de calcaires marneux et de marnes. Cultivées en vignes ou boisées en pins ; elles constituent des buttes bien visibles dans le paysage.
Elles sont très fossilifères avec de nombreuses Térébratules et Rhynchonelles, des Lamellibranches, des oursins réguliers et irréguliers, des Ammonites, des Orbitolines qui ont permis de les dater de l’Aptien inférieur ( - 110 M.A.) .
Les calcaires moyens
Ils forment des barres très repérables ( plan de Roques, sommet de Pech Redon... ).
Pétrographiquement, ils sont très proches des calcaires inférieurs. On peut penser que les conditions de sédimentation ( qui avaient changé après le Barrémien ) se sont rétablies à l’Aptien moyen.
Les calcaires supérieurs
Ocres, roux, ils présentent une alternance de calcaires récifaux et de marnes.
Ils sont, par endroits, d’une exceptionnelle richesse en Orbitolines. On trouve également des Térébratules, des Oursins, des Lamellibranches, des Ammonites...
Cet ensemble est daté du Clansayésien ( -108 M.A. )
Les calcaires inférieurs
Ils affleurent largement vers le S/SW et forment le coeur du massif.
Ce sont des calcaires massifs, durs, compacts à cassure grise, parfois marron clair.
Le faciès est ici typiquement récifal ; il est connu sous le nom de faciès Urgonien et correspondait à un milieu de sédimentation marin, chaud, relativement peu profond .Les fossiles sont difficilement dégageables, on les voit apparaître en section, à la surface de la roche érodée. Ce sont surtout des lamellibranches et en particulier des Rudistes ( Requienia, Toucasia... ). Il y a aussi une faune d’Orbitolinidés.
Ils sont datés du Barrémien ( - 115 M.A.).
Le gouffre de l’Oeil doux
Les effets de l’érosion en terrains calcaires sont observables :
lapiez de profondeur variable, très souvent empâtés de terra rossa,
poches de dissolution aux formes capricieuses, remplies d’argile rouge de décalcification, dolines plus ou moins larges, vallées sèches et enfin gouffre et réseau de galeries .
La falaise Est du gouffre de l’Oeil doux, particulièrement abrupte surplombe de 40 mètres un plan d’eau. Elle est constituée par du calcaire moyen compact qui présente de nombreuses fissures et diaclases remplies d’argile rouge.
La paroi Nord, à pente plus douce est formée par les calcaires marneux supérieurs particulièrement riches en Orbitolines ( Mesorbitolina texana ) , en Brachiopodes, en Lamellibranches et en Oursins ( datés du Clansayésien ).
La présence du gouffre à cet endroit peut trouver une explication dans la fragilité de cette zone particulièrement faillée ( 2 failles majeures ).
L’eau du gouffre est saumâtre : la salinité, mais aussi le niveau, varient avec la pluviosité et les mouvements de la mer ( distante seulement de 1500 mètres ).
Cette zone appartient à un karst noyé, la nappe phréatique occupe ce réseau qui semble s’enfoncer bien au-delà des 35 km de profondeur du gouffre.
Des communications avec la mer par le réseau karstique souterrain et par percolations sont responsables des variations de salinité et de niveau .
Avant de quitter les lieux on notera de très nettes différences de végétation :
sur les calcaires : une maigre garrigue à chêne kermes, romarin, buplèvre, cistes ...
sur les grès voisins : un maquis bien développé à bruyère, lavande, ajoncs, pins.
Les différences lithologiques expliquent les différences de végétation.
L’incendie catastrophique d’Août 1979 ravagera complètement cette zone. Depuis, pérodiquement, des dégats par le feu mettent en péril le peuplement végétal du massif. Des efforts portant sur la protection, l’aménagement, le reboisement et l’ éducation devraient permettre de préserver cette région si pittoresque.
La série stratigraphique de la Clape et son contenu paléontologique
Carte géologique du massif de la Clape
Structure et géomorphologie du massif de la Clape
Les reliefs abrupts de la Clape s’expliquent par les duretés différentielles des roches qui composent le massif, mais aussi par la structure ( voir cartes et coupes ) et en particulier par un réseau de failles nombreuses, la plupart étant orientées S.E. - N.O.
On distinguera dans le paysage
les corniches abruptes de calcaires moyens qui surplombent les marnes : Plan de Roques, plan de Pech Redon, plan de la Vigie.
les escarpements de faille : Combe-Longue, plan de Cabrerisse, Rec d’argent.
les falaises mortes : Pech Rouge, Narbonne-Plage, St Pierre.
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