"C'est une question de respect, plaide tranquillement Eric, le dos courbé sur ses vignes de la Bellivière. On travaille sur du vivant. Il faut avoir de la délicatesse. Le respect que l'on doit aux autres, on le doit aussi à la nature. Le vin n'est pas l'expression de son vigneron. Il ne doit être que l'expression du raisin. Du raisin, sur son terroir... Et là où le chenin est formidable, c'est qu'il exprime ce terroir mieux que personne!"
Voilà pourquoi, depuis 1995, Eric met tant d'amour dans le travail physique de la vigne, de la taille aux vendanges. Voilà aussi pourquoi, depuis cette année, il mène ses 13 hectares de Jasnière et de Coteaux du Loir en biodynamie.
"Il y a tout dans la vigne pour faire le vin, explique-t-il simplement dans un très joli film réalisé en 2006. On n'a besoin de rien d'autre."
Sinon de "délicatesse", comme le répète à l'envi ce vigneron pédagogue qui aime se répéter pour mieux se faire comprendre.
"J'ai été élevé dans les jupons d'une famille d'enseignant à la mode Jules Ferry, rigole-t-il. Dans ma famille, on est avide par vocation de donner du savoir... De transmettre..."Il aime raconter comment, en cave, on peut "sauver" une cuvée qui dérape. Il faut aussi le voir expliquer son travail, goûter à la barrique son Calligramme ou ses Rosiers, l'assemblage des jeunes vignes du domaine. Les Rosiers, parlons-en : le 2006 est citronné, presque sucré (c'est pourtant un vin sec...), légèrement fumé aussi comme certains Pinot gris d'Alsace. C'est déroutant, d'abord. Et très vite épatant. Un merveilleux chenin de traverse.
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