Terminés donc les "guides des vins de France", après "Sommelier", qui avait fait un tabac il y a dix ans, voici les "Gouttes de Dieu", signées Tadashi Agi et Shu Okimoto. Quinze épisodes parus et près de deux millions d'exemplaires déjà vendus au Japon (le premier vient de sortir en France).
Sur l'Archipel, l' engouement est tel que l'on voit de plus en plus de nippons venir déguster avec leur manga sous le bras, recherchant en cave les vins préférés de leurs héros. Et quels vins! Au cours du premier tome de la bagarre des deux jumeaux pour conquérir l'héritage de leur père oenologue (c'est le "pitch", comme on dit), on goûte un Richebourg de la Romanée Conti 90, Un Vosne-Romanée les Jachées 2000 du Maître Bizot (désormais l'un des must japonais), et l'on compare les vertus des Pommard Rugiens-Bas 99 et 2000, avant d'ouvrir, selon le rituel, un Mouton-Rotschild 82.
Les auteurs, malins, profitent même de leur succès pour initier les japonais aux fondamentaux du vin: millésimes, appellations, décantation, tout y passe. Jusqu'à des notes de dégustation... Sans concession.
Il faut dire que le Manga fait vendre.
Son apparition dans le troisième épisode a valu aux bordelais du Chateau Mont-Pérat 2001 (Côtes de Blaye) une rupture de stock permanente chez les cavistes japonais. A Taïwan, raconte Le Point et Business Week, les ventes du Colli di Conegliano Rosso, Contrada di Concenigo ont augmenté de 30% après que le héros de la série en ait dégusté un verre. L'importateur Mercian, leader du vin au Japon, a augmenté ses ventes de Beaujolais Nouveau de 18% grâce à des étiquettes inspirées des "Gouttes de Dieu", tandis qu'en Corée, la publication des aventures de Shizuku faisait exploser les ventes de Bourgogne.
Bigre! On attend avec impatience un Mangavino sur les vins d'auteurs...
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