mardi 30 novembre 2010

Un mijoté d'épices pour le Pietra Regia

Je suis verte de jalousie cette semaine: mon ami Marc-André, de vinquébec.com, se balade à Florence en Toscane.

Pour faire comme si j'y étais, je vous propose cette bouteille découverte lors d'un salon sur les nouveaux arrivages de l'automne à la SAQ.

Voici le Pietra Regia Ammiraglia Riserva Morellino di Scansano 2007 de la maison Frescobaldi.

Cette grande maison produit des vins de renom. Le Luce et Lucente font partie du tableau d'honneur de ce domaine italien qui exploite 1000 hectares de vignes sur neuf propriétés.

On déguste la deuxième vendange du Pietra Regia, le millésime 2007. Puisque cet assemblage à 85% de sangiovese, 10% de ciliegiolo et 5 % de syrah est élevé 24 mois en barrique et gardé ensuite deux ans en bouteille au domaine, les millésimes prennent un certain temps avant d'être introduits sur le marché.

Une robe rubis et éclatante introduit à merveille le nez.
Magnifique, rempli de fruits et d'épices, c'est un nez très charmeur.
La bouche quant à elle se fait invitante et solide.
N'hésitez pas à ouvrir la bouteille une bonne heure avant le repas.
Des arômes de canneberges et de mûres se font la lutte sur les papilles.

En somme, un vin bien fait et digeste. Seule ombre au tableau, les 25$ que l'on en demande sont un peu exagérés.

Il accompagnera à merveille ce mijoté d'agneau aux épices pour lancer le mois de décembre.

Agneau épicé à l'indienne

700g (1 1/2 lb) d'épaule d'agneau, en cubes
(j'aime bien utiliser un gigot d'agneau)
1 1/2 c. à soupe d'huile d'olive
80g (1/2 tasse) d'oignons espagnols, hachés grossièrement
3 gousses d'ail
2 c. à the de gingembre frais, haché finement
1 c. à soupe de piments rouges forts
10 graines de cardamome
10 graines de coriandre
4 clous de girofle entiers
1 1/2 c à thé de graines de cumin
1 feuille de laurier
Sel et poivre blanc
125g (1/2 tasse) de yogourt nature 8% de matière grasse ou plus
1 c. à the de paprika (facultatif)

Chauffer l'huile d'olive dans une casserole à fond épais et faire dorer la viande de tous les côtés. Ajouter les oignons et bien remuer. Faire revenir de 3 à 4 min.

À l'aide du robot culinaire ou dans un mortier, réduire en purée l'ail, le gingembre, les piments, la cardamome, la coriandre, les clous de girofle, le cumin et le laurier. Saler et poivrer au goût. Mélanger avec la viande et cuire quelques minutes.

Verser le yogourt très lentement dans la casserole afin de lui permettre de se tempérer et de créer ainsi le liquide de braisage. Rectifier l'assaisonnement et porter à l'ébullition. Couvrir, réduire le feu et laisser mijoter doucement environ 1h15 en remuant fréquemment.

Saupoudrer de paprika et servir.

Vous retrouvez cette recette dans le livre « Cuisiner avec les aliments contre le cancer » de Richard Béliveau et Denis Gingras.

Bonne dégustation!

Pietraregia Ammiraglia Riserva Morellino di Scansano 2007 , Code SAQ : 11356977, 24,95 $

samedi 27 novembre 2010

Du tariquet svp!

Pas bête d'avoir sous la main le Classic - ugni blanc et colombard, de la maison Tariquet quand vient l'heure de l'apéro.

Pour 10$ ce blanc se boira aussi bien avec les entrées servies sur le coin de la table qu'avec le sandwich du midi.

Sa robe est pâle, légèrement couleur paille, aux reflets verdâtres.
Si cette dernière se fait discrète, le nez l'est tout autant.
Des effluves de pamplemousse rose et de fleurs blanches en font un nez simple, mais agréable.

Et la bouche? Elle est estivale, rafraîchissante, sur des notes d'agrumes et de poire asiatique. Le dosage entre l'acidité et le fruit est réussi.

Ce n'est pas par hasard que l'ugni blanc et le colombard se retrouvent dans cette cuvée d'entrée de gamme de la maison Tariquet. Ces deux cépages sont utilisés dans la composition du Cognac et de l'Armagnac.

Et bien que leurs vins soient d'excellents rapports qualité-prix, la famille Grassa a d'abord exploité le domaine dans la production d'Armagnac.

Aujourd'hui, avec la plus grande salle de presse (comme dans pressoir) en Europe, le plus grand domaine familial de France, deux châteaux d'eau à leur service et leur propre électricité, Tariquet ressemble davantage à une industrie qu'à un vignoble.

Mais la qualité et le savoir-faire sont au rendez-vous. On serait fou de s'en passer!

Ugni blanc/Colombard Tariquet vin de pays Côtes de Gascogne 2009 , Code SAQ : 00521518, 10,90 $

mercredi 24 novembre 2010

Un chardonnay du Jura

Je vous amène aujourd'hui dans un coin de la France que j'affectionne tout particulièrement, le Jura.

À ne pas confondre avec le vignoble du Jurançon aux frontières de l'Espagne dans le Sud-Ouest, le Jura est enclavé entre la Bourgogne, la Suisse et l'Alsace.

Une destination peu connue, mais qui ô combien séduisante!
Les vignerons y sont chaleureux. La cuisine est exquise. Les paysages sont magnifiques. Et les vins sont uniques.

Pour vous le prouver, on ouvre un chardonnay de la maison Rolet père et fils 2005. Un vin qui goûte le Jura, qui se marie à souhait en cuisine et qui coûte 20$.

À l'oeil, sa robe est plutôt dorée avec quelques reflets verdâtres.

Au nez, il y a une certaine minéralité qui cède rapidement sa place aux arômes de coing, de fleurs blanches et de caramel.

Une fois passé sur le palais, ce vin est rond et de longueur moyenne.
Il est rempli d'arômes laissées par la barrique: la noisette, le caramel. Mais ces essences sont bien intégrées au vin. Elles forment un tout typique du terroir et des techniques jurassiennes.

Si vous n'avez pas de fromage comté et quelques noix pour accompagner cette cuvée, de la volaille ou une coquille St-Jacques bien crémeuse feront l'affaire.

En somme, ce chardonnay de la maison Rolet père et fils est une bonne initiation aux vins jurassiens. Pas trop parfumé, mais typique. Bonne découverte!

Chardonnay Rolet Père et Fils Côtes du Jura 2005 , Code SAQ : 00858357, 20,45 $

samedi 20 novembre 2010

Le temps des bulles

Je vous ai déjà mentionné que je raffole des vins effervescents. Festifs et passe-partout, ils accompagnent autant le repas qu'une soirée au coin du feu.

Par habitude, je me réfugie souvent vers des valeurs sûres. Des bouteilles de champagne de grand renom, que je paie un fort prix et qui sont chaque fois très bien.

Mais beaucoup d'autres régions à travers la France et autour du monde font de merveilleux vins effervescents. Je vous présente ici une sélection de vins mousseux et de champagnes que j'ai eu l'occasion de découvrir. Des cuvées délicieuses et abordables qui sauront vous séduire :

Le coup de coeur de cette dégustation est sans aucun doute le Crémant de Bourgogne de la maison Louis Picamelot.
Devant de grands champagnes, cet assemblage de 62% de pinot noir, de 25% chardonnay et de 13% aligoté a fait des malheurs.
Une robe tirant sur le jaune vif.
Un nez très beurré.
Une longueur en bouche soutenue et remplie d'arômes de biscuits.

À 18,50$, c'est un choix judicieux.

Louis Picamelot Brut Crémant de Bourgogne, Code SAQ : 11140640, 18,50 $

Pour mon deuxième choix, on se déplace au Luxembourg.
Un tout petit pays niché entre la Belgique, la France et l'Allemagne.
Les vignerons y font des vins intéressants sur les rives de la Moselle.

Ici le domaine de Bernard Massard présente sa cuvée l'Écusson brut.
Un assemblage de chardonnay, de pinot blanc, de riesling et de pinot noir très bien fait.
Une robe aqueuse.
Un nez de fruits à chair blanche, de pêche en particulier.
Une bouche vivifiante, assez longue et un peu sucrée. Une bouteille sans prétention et festive!
(Un rosé effervescent de la même maison est aussi disponible au Québec. Après dégustation, je l'ai trouvé moins intéressant que le blanc.)

Cuvée de L'Écusson Brut mousseux, Code SAQ : 00095158, 17,15 $

Et pourquoi ne pas sortir de l'ordinaire en vous offrant cette bouteille de champagne rosé. C'est original, mais c'est aussi très bon. La maison Taittinger en propose un sérieux et délicieux.
Une robe d'une teinte rosée plutôt intense.
Un nez sur la rose et la framboise.
Une bouche rafraîchissante avec des bulles fines.
C'est magnifique et assez long.

Fait à base de chardonnay et de pinot noir, on ajoute à cet assemblage un peu de vin rouge avant l'expédition pour lui donner cette robe prononcée.
Un prix moins accessible que les deux bouteilles précédentes, mais la Champagne étant ce qu'elle est, il faut payer le prix!

Taittinger Cuvée Prestige Brut rosé Champagne, Code SAQ : 00372367, 68,75 $

Pour rester dans une cuvée tout à fait originale, la bouteille Brut nature de la maison Drappier, au nez, ressemblait à un vin du Jura. Il était rempli de pignons de pin.
On l'aurait crû presque oxydé.
Était-ce dû à la bouteille laissée trop longtemps ouverte?
Quoi qu'il en soit, c'était moins léger, mais très intéressant.

Dans cette cuvée, la liqueur de dosage ajoutée avant l'expédition n'est pas sucrée. Pour les amateurs de vin secs, ce champagne sera une découverte. De plus, il est un des moins cher disponible à la SAQ.
Je l'imagine très bien servi en fin de repas avec des fromages.

Drappier Brut Nature Pinot noir Zéro Dosage Champagne, Code SAQ : 11127234, 42,50 $

Un autre produit intéressant: un champagne millésimé.
Les bouteilles de champagne ou de vins mousseux sont souvent un mélange de différentes vendanges.
Ici, la maison Henriot propose une cuvée tirée de la vendange 1996.
Et encore une fois, c'est surprenant!
Une robe plus dorée.
Un nez très expressif sur le caramel.
La bouche n'est pas légère du tout. C'est rempli de fruits jaunes et de caramel.
Un champagne de repas beaucoup plus que d'apéro.

Henriot Brut Champagne 1996 , Code SAQ : 10839627, 75,50 $


La Loire fait aussi de très beaux crémants à des prix abordables.
Le Château Moncontour offre avec sa cuvée prédilection, un 100% chenin blanc délicieux.
Ce crémant millésimé a une robe plutôt dorée.
Son nez est très expressif, mais difficile à décrire: poire ou coing? Une pointe végétale? Quoi qu'il en soit, il a piqué ma curiosité et m'a séduit une fois dégusté.
En bouche, c'est un peu sucré et assez long.

Un produit que je servirais avec du foie gras lors d'un souper du temps des fêtes. Moins lourd qu'un vin liquoreux, ce sera un accord réussi.

Château Moncontour Brut Vouvray mousseux 2008 , Code SAQ : 00430751, 19,75 $


Cette courte sélection démontre bien que les vins les plus chers ne sont pas toujours les plus
délicieux.

Avec le froid qui se pointe, pensez à faire des provisions. Le temps venu, vous serez heureux de célébrer avec des bulles.

Encore plus de champagnes? Jacques Benoît vous en conseille dix.
Et d'autres mousseux? Alain Brault de Vinquebec.com en a plusieurs pour vous.
Consultez aussi ses choix de champagnes.

mercredi 17 novembre 2010

L'air du Stradivario

Longtemps, le barbera a été snobé. On a utilisé ce cépage rouge du nord-ouest de l'Italie comme appoint dans plusieurs assemblages.


Mais certains vignerons ont démontré que vendangé plus tard, le barbera peut donner de grands vins. Et pour lui faire honneur, voici leStradivario Barbera d'Asti 2000 de la maisonBava.


Dans la région d'Asti, on dit le barbera plus raffiné que celui d'Alba, une région plus au sud.


Le barbera donne des vins de moins longues garde que le nebbiolo, planté sur les communes voisines. Mais, une nouvelle catégorie existe depuis 2000, le superiore. Il est généralement de plus longue garde.


Quatre générations se sont succédées à la tête du vignoble piémontais Bava. La famille témoigne par cette cuvée de leur savoir-faire et de leur connaissance du terroir. Ils sont présents sur le vignoble depuis 1600.


Je vous ai présenté à plusieurs reprises des vins qui avaient déjà mûri une décennie. Ici, ce Barbera d'Asti est à point et présente encore des signes de jeunesse.


Il a accompagné avec beaucoup de grâce l'échine de porc qui nous a été servie sur une purée de panais et de céleri-rave. Voici:


Une robe couleur rubis dévoile un premier nez aux odeurs de poussière et de morilles.


Après une valse dans le verre, le vin s'ouvre délicatement sur du cèdre et de la confiture de fruits rouges.


En bouche, il est encore jeune. Les framboises, les fraises tagadas et le poivre rose d'entrée de bouche cèdent rapidement la place à la crème.


La finale est soutenue par une acidité fondue. C'est soyeux et bien équilibré.


Ne soyez pas surpris si, en fin de bouteille, vous trouvez de petites matières solides appelées le dépôt. Comme il est inscrit sur l'étiquette, ce vin est non-filtré.


Certes, le Stradivario vous fera peut-être grincer des dents en passant à la caisse. Mais les 46$ que l'on en demande ne sont pas exagérées considérant sa qualité et son âge.


Faites comme nous et dégustez-le dans un restaurant apportez votre vin. Vous vous réjouirez d'avoir payé ce prix et non le double dans un restaurant traditionnel.


Et de toute manière, sa splendeur une fois en bouche vous fera rapidement oublier son prix!


Stradivario Bava Barbera d'Asti Superiore 2000 , Code SAQ : 00519066, 46,25 $

samedi 13 novembre 2010

Clos de los Siete...4 ans plus tard

Il y a derrière le Clos de los Siete un savoir-faire, de savantes techniques viticoles et une fortune considérable.

Michel Rolland est un oenologue connu dans toutes les régions viticoles du monde. On le dit capable de faire du vin dans tous les sols, peu importe la région.

Son nom est aussi synonyme de standardisation du vin: des millésimes qui se ressemblent, des terroirs que l'on ne met plus en valeur et un usage excessif de la barrique.

De façon générale, j'achète peu de bouteilles produites par ce pape du vin. En 2006, toutefois, je m'étais laissée séduire par les critiques. Pour 24$, disait-on, on obtenait un millésime 2005 qui se comparaissait avantageusement à des bouteilles de 40$.

À l'époque, j'ai été déçue par la lourdeur du bois. C'était très «Nouveau-Monde». Un vin fermé, rempli de lourds souvenirs de son passage en barrique. Pas de finesse, pas de souplesse, un gros vin costaud.

J'avais gardé une bouteille de cet assemblage de malbec, merlot, syrah et cabernet sauvignon pour en suivre l'évolution. Quatre années ont passé, voici le moment du jugement final: est-ce qu'il a bien vieilli?

Sa robe est noire et bien brillante.
Son nez est définitivement sur les épices: clous de girofle et poivre noir.
En bouche, le bois et les arômes de bleuets se font la lutte avec la vanille.
Ses 15% d'alcool se font sentir sur une certaine lourdeur.
Constat général: c'est meilleur qu'en 2006, plus ouvert, mais encore très costaud.

Deux jours après son ouverture, le peu de vin qu'il reste dans la bouteille est encore plus surprenant.
Moins lourd, il dévoile un côté un peu plus végétal et des arômes de cassis et de fruits noirs.

Définitivement, ce Clos des sept - pour les sept vignerons bordelais qui possèdent des parcelles du vignoble argentin utilisées pour cette cuvée - aurait pu vieillir encore quelques années. Une structure intéressante, des tannins solides et un côté mature en font une belle bouteille.

Si vous aimez les vins bien boisés, faites le plein du millésime 2008. Il sera à point pour accompagner un gros steak saignant dans cinq ou dix ans.

Clos de los Siete Mendoza 2008 , Code SAQ : 10394664, 24,05 $

vendredi 12 novembre 2010

Ubivina, le nouveau site de ventes privées de vins fins

Jean-Marie Fréchet et Pascal Bouëte, deux anciens de l'ESCEM, lancent une nouvelle activité et mettent en ligne le 18 novembre un nouveau site de ventes privées de vins adossé à un club de dégustation : www.ubivina.com

Sur le marché en très forte croissance des ventes privées sur internet, Ubivina se positionne avec une approche originale. Outre le très grand soin apporté à la sélection des vins tous goûtés par Jean-Marie Fréchet, qui proposera aussi bien des grands classiques que des découvertes, Ubivina affichera son côté club et réservera des avantages exclusifs à ses membres. Une fois par mois, ceux-ci seront invités à déguster les sélections d’Ubivina et à décerner leurs « coups de cœur ». Outre des prix très attractifs (Ubivina revendique un écart de 30 à 40 % avec des prix cavistes), les membres bénéficieront également d’un cash back, chaque achat en ligne donnant droit à une réduction proportionnelle à valoir sur la commande suivante. L’inscription est libre et gratuite et les fondateurs comptent sur la cooptation pour développer le nombre de membres en misant sur le parrainage.

Jean-Marie Fréchet dirige Oenolis, sa société dédiée à l’événementiel œnologique. Pascal Bouëte dirige Estives, agence conseil en marketing opérationnel qu’il a créée en 1998. Les fondateurs d’Ubivina sont tous les deux experts de l’animation et de la mobilisation de réseaux...et des amateurs de vins fins.

contact@ubivina.com

mardi 9 novembre 2010

Des huîtres poivrées et la cuvée Émile

Ses arômes de zeste de citron, sa finale légèrement sur le sucre et son côté délicat m'avaient laissé croire qu'elle accompagnerait tout à fait une tarte aux agrumes.

Pourtant, une fois mise en bouche aux côtés de la tarte, la cuvée Émile 2008 de la maison alsacienne Willm n'était pas mise en valeur.

C'est plutôt à l'apéro que cette bouteille a dévoilé tous ses charmes. Servi sur des huîtres et une mignonnette bien poivrée avec du vinaigre de vin rouge et des échalotes françaises, ce riesling est tout simplement délicieux.

Une robe dorée aux reflets verdâtres.
Un nez rempli de citron et d'agrumes avec quelques fleurs blanches.
En bouche, délicat, assez long et une finale légèrement sucrée en font un vin bien équilibré.

Ce n'est pas un riesling très exubérant. Mais il est juste à point.
Pas fan des huîtres? Bien frais, cette bouteille fera des malheurs avec des sushis.

Et le prix est doux pour un riesling alsacien, 17,70$.

Plusieurs vins de la maison Willm sont disponibles à la SAQ. C'est une maison sérieuse qui offre des produits de belle qualité.

Riesling Cuvée Émile Willm Alsace 2008 , Code SAQ : 00863209, 17,70 $

Envie de réaliser cette mignonnette? Il vous faut:
3 parts de vinaigre de vin rouge /
pour une part d'eau
une échalote française hachée finement

du poivre noir fraîchement concassé

Jetez la première eau de vos huîtres après les avoir ouvertes et faites-les refroidir au frigo. Avant de servir, versez une cuillerée à thé du mélange sur chacune d'elles.

dimanche 7 novembre 2010

L'unique Jarno bianco

Après avoir goûté ce blanc, personne n'osera dire que tous les blancs se ressemblent.

Le Jarno Bianco de la maison Castorani 2008 explose en bouche. Et son secret, il le tient de Toyota.

Si vous êtes comme moi, vous ne suivez pas la Formule 1. Le nom de Jarno Trulli vous évoque donc beaucoup plus une bouteille de vin qu'un coureur automobile.

Pourtant, ce pilote italien fait du vin tel le Mille pendii que je vous avais présenté. Et il a marié le savoir-faire de son écurie à ses vins.

Tout débute avec l'idée de l'Amarone. Ce vin rouge de Vénétie en Italie dont on laisse sécher les grappes pendant deux à trois mois après la vendange fin septembre.

Ces raisins secs, concentrés en sucre, on les presse pour fermenter le jus dans de grandes barriques pour plus d'un mois.

Par ce procédé, on obtient un nectar généreux en alcool, d'une longueur en bouche remarquable. Ce vin de longue garde possède des arômes prononcés de prunes et de confitures.

Cette vieille technique que pratiquent les italiens s'apparente à celle des vignerons qui fabriquent le vin de paille dans le Jura, en France.

Cette méthode se veut chez certains vignerons plutôt artisanale. Dans le Jura, j'ai vu des vignerons sécher les grappes de raisins dans leur grenier.

Vous vous doutez bien que ce n'est pas le cas chez Trulli. Le coureur a demandé à l'équipe Toyota d'élaborer une voute toute spéciale au vignoble pour créer le climat parfait au séchage des grappes.

Dans cette chambre, la technologie contrôle humidité et température où le séchage s'effectue pendant 60 jours.

Le résultat? Un assemblage de trebbiano, de malvasia et de cococciola unique.

La robe brillante se présente bien dorée.
Le nez ne laissera personne indifférent. Il est complexe, rempli de fleurs et de noisettes. Il rappelle d'ailleurs le vin de paille avec ses effluves d'oxydation.
La bouche quand à elle est beurrée, très ample et légèrement sucrée sur des notes d'amandes et d'ananas confits.

On me disait que cette bouteille se vendait une soixantaine de dollars au Québec il y a quelques années. Aujourd'hui, à 41,50$, l'expérience en vaut son pesant d'or.

Servez-le avec quelques fromages, fruits séchés et noix au dessert. Il se conservera plusieurs jours dans le frigo.

Jarno Bianco Castorani Colline Pescaresi i.g.t. 2008 , Code SAQ : 11030951, 41,50 $

vendredi 5 novembre 2010

Virée de barolos

Chaque automne, l'Italie débarque à Montréal. Un salon des vins italiens couru par toute l'industrie. L'occasion en or de rencontrer les producteurs venus d'Europe et de tenter de goûter une grande sélection de vins.

Je dis bien tenter car dans les salles où s'alignent des dizaines de tables débordantes de bouteilles, il est difficile de se tailler une place pour tendre son verre.

Bien que j'aie dégusté très peu de vins, voici quelques découvertes qui m'ont séduit:

La maison Aurelio Settimo dans le Piémont présentait d'excellents barolos.

L'une des caractéristiques du barolo est que l'on doit l'attendre. Autrement dit, il prend du temps à s'ouvrir, à donner son plein potentiel. C'est aussi un grand vin que l'on aime bien surnommer « le vin des rois et le roi des vins. »

Ne soyez donc pas surpris de devoir payer la rançon d'un roi pour y goûter.

Aurelio Settimo présentait deux bouteilles de 2006. Des nectars crémeux, épicés et très bien faits. Malheureusement, ils ne sont pas disponibles au Québec. Puisque nous sommes sur les millésimes 2004 et 2005. Espérons qu'ils le seront d'ici quelques temps.

Toutefois, voici ceux disponibles à la SAQ:

Aurelio Settimo Barolo 2005 , Code SAQ : 11039269, 37,75 $
Déjà une robe orangée pour ce nebbiolo 2005. Un nez épicé et une bouche persistante. Un Barolo avec beaucoup de classe, surtout pour cette année moins grandiose selon certains producteurs italiens.

Aurelio Settimo Le Rocche Barolo 2004 , Code SAQ : 10386664, 52,50 $
Le Rocche est un des terroirs bien définis où l'on fait du barolo. C'est une zone de 30 hectares que se partage 22 producteurs. Dans la dégustation que nous avons faite, les vins de Rocche étaient toujours mieux structurés et plus savoureux.

D'ailleurs, le Aurelio Settimo Rocche Barolo 2005 était un vrai régal! Du foin au nez, très épicé, soyeux et vraiment savoureux.

Quant au 2004 qui est disponible chez nous, vous serez plusieurs à aimer cette bouteille. Vous y retrouverez de la mélasse, des figues, du cassis. Il est beaucoup moins délicat que le précédent. On pourrait presque croire au nez à un vin fortifié. En bouche, on n'est pas trop loin du kirsch. C'est surprenant! Mais encore là, c'est une très belle bouteille.

Toujours dans le barolo, une certaine unanimité flottait autour de la maison Castello di Verduno. Au grand dam de tous, leurs vins ne sont disponibles au Québec qu'en importation privée par l'agence Vins Etcetera.

Mais si jamais vous passez par l'Ontario, au coût de 65$, vous pourrez mettre la main sur leurBarolo Massara 2004.

J'ai goûté au 2005 qui était certes un peu asséchant en bouche, mais qui dévoilait des arômes de rose. Un vin rempli de matière, qui séduira ceux qui auront la patience de le revoir dans quelques années.

On termine cette dégustation en Toscane avec la maison San Fabiano Calcinaia.

Contre toute attente, c'est leur vin d'entrée de gamme, à 15$ qui m'a davantage séduit. Disponible seulement en importation privée, le Tosacana IGT Casa Boschino 2008est léger, fruité et assez long. Beaucoup de classe pour le prix!

À la SAQ, voici un Chianti classico abordable et délicieux.
San Fabiano Calcinaia Chianti Classico 2007 , Code SAQ : 10843327, 19,35 $
Très bien fait pour le prix. Le 2008 rappelle les charcuteries sur un nez encore discret.

Vous retrouvez aussi sur les tablettes le Cellole Riserva Chianti Classico 2005 , Code SAQ : 10542479, 35,25 $.

J'ai goûté le 2007. Il était encore bien marqué par le bois, avait des arômes de cassonade, n'était pas trop lourd en bouche et assez long.

Et finalement, un supertoscan bien épais, confituré et rempli d'arômes de cuir. Le Cerviolo San Fabiano Calcinaia Toscana i.g.t. 2006 , Code SAQ : 10542516, 41,00 $. Élaboré à 34% de sangiovese, à 33% de cabernet sauvignon et à 33% de merlot, ce vin sera à son apogée dans quelques années.

A travers tous ces rouges, un blanc vraiment singulier s'est démarqué. Je vous en parle la prochaine fois. Ciao!

mardi 2 novembre 2010

Du grand Cahors

Des cuvées de très longues gardes, rustiques et sérieuses. Je parle ici des vins du Cahors, plus précisément des vins du Château du Cèdre.

Voici ici la suite de cette rencontre avec des producteurs du Sud-Ouest dont le premier volet était sur le Jurançon.

La table était remplie de verres de rouge. Des vins puissants, des vins costauds, que l'on surnomme le vin noir.

Difficile de leur enlever cette étiquette de gros rouges qui tachent à ces vins de Cahors. Mais depuis plusieurs années, des efforts considérables sont effectués pour améliorer la qualité des cuvées.

Les vins rouges de cette région sont issus en majorité de malbec, que l'on appelle là-bas le côt. Le Bordelais a longtemps fait des pieds et des mains pour mettre de côté le Cahors. Une région viticole avec beaucoup de potentiel qui pouvait lui faire ombrage.

Pascal Verhaeghe et son frère Jean-Marc sont propriétaires du Château du Cèdre. Leurs vins sont adorés des Québécois et pour cause. Par leur rigueur et leur amour du terroir, les deux frangins rehaussent l'appellation.

En visite chez nous, Pascal Verhaeghe a présenté ses cuvées et quelques millésimes précédents.

On commence par le vin d'entrée de gamme du Château du cèdre «Les Chatons».

Une robe bien foncée avec des reflets violets.
Un vin sérieux, un peu lourd, avec un très beau nez de figues et de réglisse.
La bouche est gourmande, garnie de cannelle et de fraises.

« Je ne fais pas de vins pour plaire, sauf peut-être Les Chatons », commente le vigneron.

C'est le seul vin à cette table qui n'a pas besoin d'être vieilli. Il est gourmand, bien fait, tout en étant typique et abordable.

Chatons du Cèdre Cahors 2008 , Code SAQ : 00560722, 12,55 $

On poursuit sur un vin beaucoup plus sérieux. Le Château du Cèdre 2007.
Une robe encore très violette.
Un vin qui n'est pas mûr, à oublier en cave.
Il cache derrière ses allures de gros costaud plein de fruits noirs.

Et pour nous démontrer son potentiel, le producteur nous avait apporté les millésimes précédents de ce vin. Les 2006 et 2005. Sans aucun doute, cette cuvée vieillit bien.

Le 2006 était très sérieux, plus chaud et rempli de matière.
Quant au 2005, c'est un millésime de confiture, très épicé en bouche.

À 22,35$, cette cuvée vous surprendra dans cinq voire dix ans.

Château du Cèdre Cahors 2007 , Code SAQ : 00972463, 22,35 $

Et pour ceux qui ont les moyens, la cuvée GC fermait la dégustation.

Pascal Verhaeghe rigolait tant les jeux de mots sont nombreux à la vue de son étiquette simple et mystérieuse. Une bouteille vendue à 128,50$ au Québec.

GC: grand cèdre? grand Cahors? grand cru? Toutes les suppositions sont possibles.

La véritable signification est toute simple: « j'essaie ».

Plusieurs n'oseront jamais payer un prix si élevé pour un vin du Cahors. Une région qui a encore du fil à retordre pour enlever son étiquette de gros vin qui tache.

Cette cuvée GC est majestueuse, charnue tout en étant fondue et gavée de confiture.

Le vigneron avait avec lui les millésimes 2000 et 1998 du GC. Du grand Cahors! Juteux, long, doux en bouche, même soyeux. Des arômes subtils de bois. Du grand art pour un vin qui passe 30 mois dans un fût de chêne.

Château du Cèdre GC Cahors 2005 , Code SAQ : 10675010, 128,50 $

Deux secrets du succès

Le premier: l'utilisation de fûts de 500 litres (deux fois plus grand que ceux normalement utilisés). Puisque les fûts sont plus grands, le vin est moins marqué par le bois.

Le deuxième: l'âge des vignes. La cuvée GC par exemple est composée de raisins de vignes plus âgées (50 à 56 ans) que la cuvée Château du Cèdre. Les vignes plus âgées sont réputées donner des vins plus fins, de plus grande qualité.

**Je serai ce mercredi au Salon des vins d'Italie. Revenez d'ici quelques jours pour un compte rendu**