samedi 28 janvier 2012

Petit Renard, la limousine et le Mouton Masqué...


Il entre dans le restaurant avec l'allure d'un gentleman farmer en goguette. Un pantalon de velours vert bouteille que lui seul sait porter, son éternelle veste noire et côtelée, chemise, cravate, boutons de manchette... C'est mon Petit Renaud tel qu'en lui-même. Élégant, un rien excentrique, malicieux et gourmand.

Même s'il découvre les lieux, "Petit Renard", comme l'appellent ses amis, est en pays de connaissance. Sa réputation le précède, un mot de lui peut aider à remplir la salle. Chacun ici le sait et fait mine de l'ignorer.

Embrassades, retrouvailles, présentations : le patron s'appelle Jean-Claude, "Pento" pour les habitués (c'est aussi le nom du restaurant, Café Pento, à Boulogne-Billancourt) :
"Pento, comme la crème capillaire?", rigole Jean-Luc.
Tout comme... Dans les années soixante, à l'époque où il jouait avec Dutronc, le restaurateur avait pris l'habitude de s'en lisser la moustache.

Jean-Luc se marre de plus belle et lorgne sur la bouteille qui l'attend à table : une Bégou 2006, "vin de pays de la vallée du Paradis". L'appellation le fait ronronner de plaisir. Il a beau redescendre des Pyrennées où il pique-niquait hier encore, à 1800 mètres d'altitude, avec une vingtaine de producteurs sous l'oeil des caméras, il repiquera volontiers au Corbières.

Sans attendre, il se sert donc du vin de l'ami Maxime. Une lampée. Ses joues rosissent un peu. Il est visiblement soulagé de ne pas me faire de peine :
"Superbe! M'en veux pas mais j'avais peur que ce soit encore un de ces vins qui puent le bois. J'en peux plus de tout ce bois... Attends, dit-il en replongeant illico la bouteille dans le seau à glaçon. Pour moi, il a deux ou trois degrés de trop. Tu va voir...".
En bon sancerrois, Jean-Luc aime le blanc à six degrés et le rouge à 16. Il adore aussi l'huile d'olive dont il arrose son tartare de Saint Jacques à l'avocat et se sert bientôt une nouvelle rasade qui ne doit plus rien à la politesse d'une dégustation.
C'est beau ça... Fin et élégant. Moi j'appelle ça un vin du matin. Un luxe... C'est un vin qui rend un homme beau..."
Comme je lui raconte que Maxime Magnon fait ça à la main, à flanc de montagne et qu'il a mis des brebis dans ses vignes pour éviter les désherbants, il me rappelle que c'est l'origine de L'agneau de Pauillac, une spécialité de son copain Domingo Reyès (photo). Le petit des brebis que les bergers des Pyrennées venaient faire paître, l'hiver, dans les vignes du Médoc, au XVIIIème siècle.

Dix minutes plus tard, le Corbières s'efface devant un Coteaux du Languedoc rouge. En dévorant sa limousine à belles dents, Jean-Luc embraye sur son copain Colombo "qui élève les Côtes Rotie comme personne du coté de Cornas". Il s'extasie sur la tendresse de la viande, salue comme il se doit le jus de beurre qui la nappe généreusement et prend des nouvelles de mes amis.

Incollable, il se souvient avoir bu une Nine (JB Sénat), au dessus de la Cité de Carcassonne :
"Chez une femme formidablement énorme et généreuse (Nicole Galinier, la maison sur la colline, ndla). Cette femme, ton Senat, elle ne jure que par lui ! Elle nous a servi la Nine sur un agneau pré-salé. Après une spectaculaire salade d'artichauts languedocienne. C'était formidable !"
Chez lui, il est vrai, pas de demi-mesure. Tout est "formidable" ou à jeter...

Avant d'attaquer un crumble d'une légèreté inouïe (pour un crumble...), nous sommes passés aux malheurs de Richaud et des autres avec les commissions d'agrément. Je dis "formatage", comme un néophyte qui récite sa leçon. Ça aussi le fait marrer, parce que les "bons", comme il dit, "trouvent toujours leur chemin, même chez les cons". Il se souvient que la même mésaventure est arrivé jadis à André Ostertag du coté d'Epfig :
"Son Sylvaner 90, une merveille, avait été refusé par la commission. Au goût c'était pratiquement une vendange tardive... C'est interdit si on veut rentrer dans l'appellation. Alors paf! Le voilà déclassé en vin de table. Lui s'est marré, il a appelé sa cuvée le "mouton masqué" et a fait passer une bouteille à un copain. Elle est arrivée sur la table du sommelier du Crillon qui a adoré. Il a averti les copains sommelier et hop : ça s'est arraché comme des petits pains. Un vin de table sur les plus belles tables de Paris, ça valait le jus...".
Une cuvée unique puisque c'est la vigne et pas Ostertag qui l'avait voulue.

Le repas s'achève doucement. Jean-Luc me recommande encore un détour par le domaine de Fontjoncouse, où le Corbière rouge est parait-il "fameux". Une goutte de Bégou, rescapée du carnage, fait merveille sur la dernière cuillère de crumble. Un café, un caramel au beurre salé et mon Petit-Renaud est reparti en promettant un match retour... Il a du boulot par dessus la tête, bien sûr, et surtout un rendez-vous chez Drouand avec son ami et écrivain Yann Queffelec. Les deux se sont promis une tartine grillée au beurre de truffe arrosé d'une coupe de champagne. Pas mal non plus.

Un vendredi au Cab!

Les pieds dans la neige et le manque de chaleur invitent à se faire plaisir, à se réchauffer le cœur avec un vin rouge aux arômes pénétrants et aux tanins bien étoffés. Dans le scénario idéal, ce vin accompagnerait un carré d’agneau parfumé de romarin, un burger à l’agneau ou à la viande chevaline.

J’ai pensé à une référence au Chili, la maison Cousiño-Macul, qui élabore ce Cabernet Sauvignon bien concentré, aux effluves rappelant son passage d’un an en fût de chêne français. Au nez, ce sont des arômes d’épices, de fruit légèrement confituré et une note de poivron vert. En bouche, le Cab livre de la densité et du corps.

Ce Cabernet sauvignon a vraiment profité de son passage dans l’aérateur Decantus. Son bouquet d’épices et de fruits mûrs est devenu plus fin, plus aérien, sans la note de poivron vert. À la dégustation, le corps et la densité sont toujours là. Les tanins sont décidément plus affinés, comme si on les avait polis, tout en sentant bien leur grain. Ce vin fera un malheur sur un burger d’agneau!

Hélène Dion
Sommelière conseil


Cabernet Sauvignon 2008 – Antiguas Reservas – Chili – Cousiño-Macul
Code SAQ : 212993

Catégorie : vin rouge
Format : 750 ml
Prix SAQ : 18,10 $

Buvons! (encore...)


J'ai ouvert dimanche une bouteille de Chablis 2007 de l'ami Pico, Premier cru Montmain. C'était chouette. Et utile... Son petit goût de noisette, sa fraîcheur intacte, sont venus me rappeler qu'on ne tarderait plus maintenant à déguster son dernier millésime. Et pour cause: Thomas, sa passion du bio et son respect du Chardonnay, seront bientôt du voyage de Verchant pour la dégust Sud du VindemesAmis.

Déjà, me direz vous...

Et bien oui, déjà. Après Paris, le Sud... Et une fois de plus les Amis, tous les Amis, seront de la fête. Pour beaucoup, c'est une affaire d'habitués, presque une reconstitution de ligue dissoute. Leurs noms font chanter les verres avant même de les remplir: d'A comme Arena à V comme Valette, il forment l'alphabet des copains: Breton, Comor, Da Ros... Foillard, Gautherot... Jousset, Lapierre, Mosse... Puzelat, Richaud, Senat... Et ceux que l'on oublie pour vous laisser le bonheur de les redécouvrir.

Mais aussi les vedettes américaines: ces vignerons précieux mais rares, qui mesurent leurs sorties au compte-goutte. Parmi ceux-là il ne faudra rater ni Didier Barral, l'indispensable rebelle de Faugères (en photo à gauche), ni Cyril Fahl, le moine-soldat du Clos du Rouge-Gorge, féru de littérature autant que de vignes pentues. Les amoureux de Chateauneuf se régaleront des jus rouge sang de Chauvin, les fanas de bulles s'égareront avec bonheur entre les pommes et les poires de Bordelet. Quand aux dingues de Rioja, ils auront le droit de goûter - plaisir trop rare - les cépages autochtones d'Olivier Rivière.

Inutile de broder, je crois. L'étoffe est précieuse sans qu'on ait besoin d'en faire l'article; la liste des invités est là pour en témoigner. Comme la buvette est ouverte du dimanche 14 heures au lundi soir, vous aurez, en plus de l'embarras du choix, le loisir de choisir votre moment. Profitez-en. Et à la vôtre!

La dégustation du VindemesAmis, les dimanche 19 (jusqu'à 19h) et lundi 20 février 2012 (10h à 19h), au Domaine de Verchant, 34170 Castelnau le Lez. Droit d’entrée : 10 euros, avec un verre Italesse offert.

#1 Effet Terroir: Riesling sur granit vs. marno-calcaire

A la recherche d'un effet terroir sur les vins blancs d'Alsace, nous nous sommes livrés à une première dégustation de Riesling du même millésime (majoritairement) sur deux types de terroir chez deux domaines différents. Voici notre permier compte-rendu de la série EffetTerroir...

Terroir Granitique:

Riesling Grand Cru Wineck-Schlossberg 2004
Domaine Meyer-Fonné à Katzenthal (€ 13,00)
  • Oeil: jaune or pâle
  • Nez: 1er nez: léger réduit / liégeux / fumée. S'ouvre progressivement. Puissant et constant. Peu complexe (floral, léger citron). Bonne tenue à l'oxydation
  • Bouche: attaque sur les sucres et relai assez harmonieux sur une acidité plus mûre, droite (salivation étroite). Corps moyen voire fluet. Assez long aromatiquement. Finale fraiche / acidulée
  • Global: Vin de terroir à garder. Moyen +
Riesling Grand Cru Schlossberg (Les Murets) 2004
Domaine Ziegler-Mauler à Mittelwihr (€ 11,00)
  • O: jaune or soutenu
  • N: intense, peu complexe. Floral (rose) puis fruits confits. Evolution flatteur mais ne gagnant pas en compléxité
  • B: attaque sur les sucres avec transition harmonieuse sur une acidité assez large. Longueur sur l'alcool. Problème de pureté sanitaire.
  • G: Vin de terroir expressif (explosif?) qui manque de finesse (notes de rose entêtantes). Moyen

Terroir marno-calcaire:


Riesling Pfoeller 2004
Domaine Meyer-Fonné à Katzenthal (€ 14,50)
  • O: jaune or plus soutenu
  • N: mûr puissant intensité croissante. Floral, citron confit. Pointe de volatile. Evolution (+)
  • B: attaque perlante. Bonne matière; Attaque sucres >> pointe de chaud, mais très beau relai acidité mûre. Salivation sur large partie de la langue. Harmonieux et long.
  • G: Vin de terroir à garder. Bien
Riesling Bouxreben 2004
Domaine Ziegler-Mauler à Mittelwihr (€ 6,00)
  • O: jaune or pâle
  • N: 1er nez: légèrement réduit (savon) puis citronné. Evolution (-). S'oxyde et se fatigue. Cirage
  • B: attaque aqueuse / flottante. Relai acide malique. Court. Manque de corps
  • G: Vin de fruit à boire. Moyen
Riesling Cuvée Philippe VV 2003
Domaine Ziegler-Mauler à Mittelwihr (€ 9,30)
  • O: jaune or pâle
  • N: fin, sur la retenue. Evolution (+) sur la cire d'abeille, gingembre. A du mal à s'ouvrir (problème dose SO2?)
  • B: très légère dilution, harmonieuse avec acidité mûre. Notes de miel, cire, anis. Mais finale pas nette (poussière)
  • G: Vin de terroir. Du potentiel mais sur la retenue. Moyen +

Conclusion (très provisoire):

Cette première dégustation ne nous permet bien sûr pas encore de donner des tendances terroir. Sans aucune valeur de généralisation, le granit semble exalter le cépage, lui donnant puissance et expressivité, sans pour autant lui apporter une grande compléxité. Le terroir marno-calcaire quant à lui marque plus de son empreinte le vin, le compléxifie et pourrait relayer la notion de cépage en second plan. Ai niveau de l'acidité: le granit procure une salivation en longueur, droite, élancée alors que le marno-calcaire offre une salivation plus large. A suivre....

Des vins pour accompagner les Omega-3?

C’est bien connu, il est de plus en plus zen de manger du poisson au moins une fois par semaine, surtout depuis qu’on reconnaît que certaines espèces sont riches en Omega-3. Qu’est ce que les Oméga-3 ont de particulier pour qu’on y accorde autant d’attention? D'abord, ils sont des acides gras « essentiels », car notre organisme est incapable de les synthétiser. Ils doivent donc absolument être fournis par notre alimentation et c’est à partir de poissons gras comme le saumon, la sardine et notamment le maquereau que nous pouvons y retrouver les bonnes quantités pour notre santé. Dans les Maritimes, ces poissons sont particulièrement assez faciles à trouver avec une fraîcheur évidente. Dans le cadre de notre chronique de vin aujourd’hui, nous vous faisons quelques recommandations de vins qui peuvent se marier adéquatement avec ces poissons et faire de vos repas une expérience gastronomique hors pair.

Dans un premier temps, je dois vous dire que les vrais amateurs de vin sont ceux qui ont une ouverture d’esprit envers tous les vins, soit autant les blancs que les rouges. On entend souvent certaines personnes dire qu’ils ne trouvent rien de bon dans le vin blanc et qu’ils préfèrent les rouges. Lorsque l’on parle de poisson, c’est un véritable sacrilège pour l’harmonie lorsqu’un poisson servi avec une sauce blanche est accompagné d’un gros vin rouge tannique et corsé. Il est difficile d’apprécier autant le mets que le vin lui-même. Il y a tellement de subtilités dans les blancs de nos jours, avec le raffinement des techniques de vinification, qu’il est impensable de ne pas donner la chance à ces vins de se faire valoir.

Pour les inconditionnels du vin rouge, je dirais que le saumon est peut-être l’un des rares poissons qui peuvent être accompagnés de vins rouges à table. Au Canada, Mission Hill est à l’origine d’un excellent Pinot Noir, le Bin 99, qui rendra votre repas au saumon de l’Atlantique des plus mémorables. Cette bouteille vous comblera de bonheur avec le saumon de chez nous. Dans l’optique d’élever d’un cran les notes plus imprégnées des saveurs de chêne, un peu plus fumées, dirais-je, je recommanderais un Pinot Noir Coastal de Robert Mondavi, un vin californien exquis avec le saumon, même lorsqu’il est un tantinet fumé. Pour le vin blanc, le saumon s’exprimera davantage avec un sauvignon blanc, un riesling sec, du champagne et même un xérès sec. Mes coups de cœur sont issus de régions variées. D'abord, je craque pour le sauvignon de Tariquet. J’ai aussi un faible pour le sauvignon blanc de Kim Crawford de la Nouvelle-Zélande à plus de 20 dollars ou le Riesling Off Dry canadien de Cave Spring.

Saviez-vous que la pêche au maquereau est une activité populaire dans le nord-est du Nouveau-Brunswick, à un point tel que la ville de Bathurst est désignée capitale de cette espèce dans la province? Très peu de gens osent d’ailleurs servir ce poisson à chair grasse dans les repas à cause notamment des arêtes abondantes qu’on y décèle. Sachez toutefois qu’il devient un pur délice en filet sur le BBQ avec un zeste de citron. Les Acadiens et Acadiennes font preuve de beaucoup de créativité dans la façon d’apprêter le poisson. Le maquereau fera bon ménage avec un Entre-Deux-Mers, mais nous sommes un peu limités dans nos choix au Nouveau-Brunswick. Pour le maquereau, il existe une multitude de mariages en fonction de la méthode selon laquelle il est apprêté. Des vins avec une bonne acidité comme les vins de sauvignons seront parfaits lorsque le maquereau est un peu zesté. Pour des recettes un peu plus axées sur la présence de sauces blanches et du beurre, un chardonnay léger pourrait vous surprendre. Un sancerre, un vouvray et quelques bons rieslings d’Alsace ont aussi le potentiel de faire de votre prochain repas de maquereau une expérience inoubliable. Le bon côté lorsqu’on opte pour le maquereau, c’est qu’il s’agit d’un mets bon pour la santé et moins dispendieux que le saumon par exemple.

Puisque c’est aussi la période de la pêche à l’éperlan, je vous recommande un autre délice, soit d’essayer un Petit Chablis de Laroche , après avoir passé une bonne journée à nigoguer dans la belle région de Maisonnette, dans la Péninsule acadienne. Enfin, pour les amateurs de sardines fraîches, les Côtes de Provence et les Côtes du Roussillon en blanc feront le délice des palais les plus difficiles.

Concours Coup de cœur St-Valentin – Le Tire-bouchon 2010



Courez la chance de gagnez une copie dédicacée du guide Le-tire-bouchon Griffin 2010 dans le cadre de la St-Valentin. Règles du concours :

  • Pour participer, vous devez être résident du Nouveau-Brunswick ou du Québec et être âgé de 19 et plus (Loi de la province du NB).
  • Vous ne pouvez participer qu’une seule fois en envoyant un message à l’adresse letirebouchongriffin@gmail.com et en inscrivant une adresse de courriel valide.
  • Pour participer vous devez envoyer un courriel en inscrivant les données suivantes : Votre nom, votre âge, votre provenance (Localité et province) votre adresse de courriel.
  • De plus, en participant au concours Coup de Cœur St-Valentin – Le Tire-bouchon 2010, vous acceptez de faire parti de la liste de distribution par courriel du blogue Le Tire-bouchon concernant les nouvelles et nouveautés à propos du Blogue et son auteur Mario Griffin.
  • Vous acceptez aussi que votre nom soit publié sur le blogue et sur le groupe Facebook Le Tire-bouchon si vous êtes la personne gagnante. 
Date limite de participation : Le 14 février à 14 h, heure du Nouveau-Brunswick!
Bonne chance et faites connaître l’existence de ce concours auprès de vos amis