vendredi 27 avril 2012

Mariage printanier des crustacés et du vin

Homarus americanus ou Chionoecetes opilio?   Bref si je vous formule cette question dans un langage moins scientifique ce serait probablement plus facile à comprendre.  Homard américain ou crabes des neiges?  Les amateurs de crustacés se frottent les mains avec l’ouverture de la saison de pêche au crabe dans le golfe du Saint-Laurent et ce même si la diminution des quotas marque cette nouvelle saison.  De plus, l’ouverture de la pêche au homard est devancée et cela signifie donc que nous pourrons nous régaler des délices de la mer encore plus tôt grâce au printemps hâtif.

Les crustacés sont donc une bonne occasion de sortir les vins blancs et profiter de ces plaisirs de la table pour réaliser des accords succulents. Dans mon livre Le Tire-bouchon Griffin 2010 je propose quelques bonnes combinaisons avec le crabe dont le Trivento Tribu Viognier  , le Bouchard Père et Fils Pouilly Fuissé, le Wolf Blass Yellow Label Riesling  ou le Domaine William Fèvre Chablis.    Quant au homard, mes suggestions comprennent notamment le Oyster Bay Chardonnay de Nouvelle-Zélande, le Chardonnay Bonterra Mendocino ou encore un Champagne Duval Leroy Cuvée Paris Brut.

Il existe une multitude d’accords à explorer mais il faut aussi tenir compte de différents facteurs pour bien réussir ces accords la méthode de cuisson et la préparation.  Par exemple pour le homard en Acadie,  on a l’habitude de le faire bouillir et plusieurs en font le service avec du beurre fondu.

Pour ma part je préfère le homard nature,  donc il est approprié de considérer un blanc léger comme un pinot grigio comme celui de Folonari  ou encore un chardonnay sans l’influence du fût de chêne comme un No. 99 Wayne Gretzky Estates UnOaked Chardonnay du Canada ou un Kim Crawford Chardonnay UnOaked de Nouvelle-Zélande (disponible au Québec). Un Riesling est également un vin adéquat pour accompagner le homard.  Mes choix sont multiples à ce niveau dont un Cono sur Bio-Bio à 12 dollars, le Long Flat Destinations Clare Valley d'Australie à 16.99$ ou le Spy Valley Riesling de Nouvelle-Zélande à 20 dollars.

Pour le homard préparé avec une sauce ou encore du beurre,  il sera important d’y présenter un vin avec un peu plus de tonus comme un pinot gris d’Alsace ou de certaines régions du Nord-Ouest des États-Unis.  Un Chardonnay avec une dose de fût de chêne pourra aussi faire l’affaire.   Un  Pinot gris King Estate Oregon 2007 que l’on retrouve au Québec est un bel exemple.

Pour le crabe,  la délicatesse de la chair est un élément à considérer lorsque vient le temps de choisir son vin.    J’aime bien là aussi le déguster nature sans artifice avec un bon vin comme un Sancerre de Pascal Jolivet que l’on retrouve au Québec, mais pas au Nouveau-Brunswick.    Un Chablis de la belle région de Bourgogne ou un Chenin Blanc d’Afrique du Sud vont aussi faire bon ménage avec le crabe.   Les règles d’harmonie se rapprochent de celles du homard, mais comme je le mentionnais plus haut, il faut s’assurer de ne pas y confronter un vin trop relevé car la chair du crabe est délicate. Un mousseux sec de qualité demeure toujours un délice assuré comme le Roederer Brut Anderson Valley Californie disponible aussi seulement au Québec.

"Non, l'Aude n'est pas foutue!"


C'était mercredi dernier. La première sortie publique des Mousquetaires de l'Aude pour le délicat exercice de la conférence de presse... Sur une petite table ronde et carcassonnaise, trois vignerons porte-parole (Azam, Berger et Mengus) et les journalistes du cru. La Dépèche, le Midi libre, l'Indépendant ont fait le déplacement et ça fait frissonner Jean-Baptiste Senat, retranché derrière le bar... Habitué des pages parisiennes et des colonnes de la RVF, le père de la Nine ne tient plus en place. Le voilà comme un élève avant l'interro.

Au fond, carnets en main, petits sourires sceptiques aux lèvres, les journalistes font rouler le feu des questions :
"Mais votre club, c'est quoi au juste, un syndicat ? Ça veut dire que ce qui se fait ne vous convient pas ? Et le bio, c'est votre seul signe de ralliement? On a déjà vu ça, avec les "Nouveaux Corbières" il y a dix ans, vous ne craignez pas de finir pareil? De disparaître?"
Bigre, pour un baptême, voilà des fées bien rosses! Mais il parait que c'est le propre des fées à plumes... "Au moins on aura essayé", chuchote Clément Mengus, le benjamin de la bande. Mais déjà tonne, dans un grand éclat de rire, la riposte de Gilles Azam (Limoux):
"On est bio mais ça ne suffit pas, tranche l'homme de Roquetaillade. Et puis on n'est pas des ayatollahs! On est un club, oui. Mais pas un énième syndicat; on ne se construit pas contre les autres mais sur nos qualités à nous. Et puis vous savez, vous me parlez de crise viticole, mais regardez-nous : sur 15 nous sommes 4 audois de souches, les autres viennent de tous les vignobles de France : Bourgogne, Loire et même Alsace comme Clément (Mengus, ndla)... C'est la preuve que l'Aude attire. Qu'elle n'est pas foutue!"
Derrière le bar on entend sauter un bouchon de crémant. Au coin du zinc du "Jardin de la Tour", on ne tardera pas à tester la dernière cuvée Ledogar, l'Ornicar 2008 ou le "Quitte ou double" 2007 (Chasan) de Palacios, tout frais sorti de la barrique où il a patiemment attendu son heure. Le ton change à mesure que les verres se remplissent. C'est fou comme le vin balaye les réticences. La sincérité, aussi, sans doute.
"Fameux ce blanc", s'exclame un journaliste tandis que les plus expérimentés continuent à chatouiller - gentiment maintenant... - les vignerons.
Au final, les articles seront bienveillants (La Dépèche ici et à droite, le Midi Libre là)... Et le public nombreux, le fameux lundi de dégustation : ils étaient plus de 350 à se presser aujourd'hui aux portes des "Jardins de la Tour". Succès dûment salué une fois de plus par la presse régionale. Ca devrait réussir à rassurer un peu Jean-Baptiste, non?

Les risques du métier


Rude métier que celui de vigneron, on l'a déjà dit ici. C'est que, contrairement à ce qu'on pourrait penser, "il ne suffit pas de regarder pousser la vigne". A l'heure où le bourgeon frémit et où la sève reprend sa vertigineuse ascension, il y a du pain sur la planche: traiter, sulfater avec retenue des vignes encore fragiles et bien sûr les "engraisser" à grands renforts de compost.

Et le compost, comme Maxime Magnon vient de l'apprendre à ses dépends, c'est traître. Une remorque déséquilibrée, trois cent kilos de sacs qui basculent: et voilà notre vigneron coincé, à tous les sens du terme. Sous la charge d'abord, dont il parviendra à se tirer en rampant. Puis coincé tout court après le verdict de la radio: ligament arraché et attelle de la cheville en haut de la cuisse.
"Résultat c'est Johan (son apprenti, ndla) qui se cogne les traitements, peste l'homme des Corbières qui, même à cloche-pied, n'a pu s'empêcher de venir superviser l'opération. Je suis frustré, c'est terrible. Me voilà contraint à la patience. Pas ma spécialité... Enfin pour lui, au moins, c'est instructif".
La douleur, chaque vigneron l'a expérimenté un jour. Ouvriers avant tout, ils peuvent se sectionner un muscle d'un coup de sécateur électrique, se faire tomber sur la tête une palette de bouteilles (comme cela vient d'arriver à un célèbre vigneron de Chateauneuf) ou tout simplement dévaler une échelle. En chai, la chute comme la glissade sont, disent les études, les premières causes d'accident. Sur 30.000 accidents agricoles déclarés par an, 2400 concerneraient des viticulteurs indépendants (8%).

A force de penser "nectar" et "dive bouteille", de vanter avec des trémolos (justifiés) ces "auteurs de vins", on en oublierait presque qu'il s'agit avant tout d'un métier manuel. Et extrêmement physique. Mais au pays des vendeurs de rêve,
on préfère les beaux clichés "soleil couchant" à ces accidents triviaux qui rythment la vie des vignerons.
"Pas question de casser l'image, m'expliquait récemment un de mes amis. On ne vend pas de l'agriculture. On vend de l'imaginaire en bouteille."
Tout de même. Parfois la corde casse... Il n'y a pas si longtemps cet hiver, à force de courir de ses vignes à son chai, des sillons au "bâton" et de clients en dégustations, Frédéric Palacios s'est offert un demi-tonneau, sans une goutte d'alcool ou un excès de vitesse. A force de faire les trois/huits, il s'était endormi au volant en rentrant d'une taille. Résultat: la camionnette à la casse (photo de gauche) et un solide mal de dos en héritage. Depuis aller à la vigne "lui est pénible", dit-il. Comme l'aveu sans doute qu'il ose faire ce soir là. Mais pas question d'arrêt de travail.
"Qui alors s'occuperait de tout ça?"
Et la seconde suivante, comme si de rien n'était, il disserte déjà sur l'arrivée des bourgeons et l'envie qui le tenaille de les "tomber", pour privilégier le meilleur du fruit à venir.

Bien sûr, Frédéric comme Maxime s'en remettront. Palacios est "dur au mal", Johan est un bon apprenti et Magnon un bon coach. Dans un mois en Vallée de Paradis comme en Malepère, on veut croire que ce "mauvais moment sera oublié". Le vin, bien sûr, ne tient pas qu'à la seule forme physique de son vigneron. Mais tout de même... Elles sont bien fragiles ces PME qui ne tiennent qu'au fil d'un tendon, d'un ligament ou à l'attache d'un muscle. Comme on bascule vite! Accident professionnel, diront les uns. Certes. Les risques du métier. Ces artistes ne sont, en la matière, que des hommes.

Yves Cuilleron, Les Chaillets, Condrieu 2010

Ouvert pour fêter les vacances...
  • Yves Cuilleron, Les Chaillets, Condrieu 2010
Nez classique de viognier au premier abord, par ses notes très florales et de fruits jaunes (abricot). Viennent ensuite des aspects fumés, vanillés, miellés puis au fil de la dégustation des arômes de fruits exotiques (mangue). Bouche vraiment large avec une vraie tension minérale tout au long de la dégustation et une finale à l'amertume parfaitement maîtrisée. Vin sensuel. Acheté une quarantaine d'euros.


17/20


Le Clos d'un Jour, Un Jour, Cahors 2008

100% Cot, ou Malbec... Le cépage du Cahors que l'on trouve désormais beaucoup en Argentine.
Désherbage mécanique, effeuillage manuel, pas d'apport d'engrais, vendanges en vert (20hl/ha), traitements raisonnées, vendanges à la main, tri sur pied, chai en gravitation, élevé 18 mois en fûts de chêne... telles sont les informations données par la contre-étiquette, en plus des 14.5 d'alcool.

On peut rajouter ... 50% de fûts neufs, sols argilo-calcaire, pas de collage ni de filtration.
  • Le Clos d'un Jour, Un Jour, Cahors 2008
Aéré en carafe pendant 2 heures puis remis en bouteille. Quelle couleur... d'un noir totalement opaque avec des reflets violacés (d'ailleurs il nous a coloré les lèvres). Nez de crème de mûre, de coulis de cassis. Bouche riche, puissante mais les tanins sont crémeux malgré leur forte présence. Longue finale un peu boisée. Tellement riche qu'il faut vraiment un plat pour l'accompagner. À attendre pour qu'il devienne complexe. À l'aveugle j'aurais presque pu dire un pur grenache très concentré du Rhône.

15.5/20

Nicolas Maillet, Pouilly-Fuissé 2009

Un Pouilly-Fuissé élevé en cuve!
  • Nicolas Maillet, Pouilly-Fuissé 2009
Robe or pâle tirant sur le vert. Nez délicat, bien mûr alliant des notes d'agrumes à des arômes de fruits exotiques. Bon volume en attaque, suivi d'un milieu de bouche riche en saveurs fruitées (avec presque une sensation de légère sucrosité?)... mais la finale est salivante sur les agrumes. Fraîcheur préservée!



15/20

Jean Foillard, Morgon, Côte du Py 2010

C'est là le vin que je connais le mieux en Beaujolais car j'ai goûté successivement et à plusieurs reprises les 2007, 2008, 2009... La Côte du Py ainsi que la cuvée 3.14 de Jean Foillard correspondent à ce que j'ai préféré dans cette région, à mon humble expérience. J'ai hâte de goûter sa cuvée Corcelette!
  • Jean Foillard, Morgon, Côte du Py 2010
Robe légèrement trouble. Le nez est superbe, d'une grande élégance sur des notes florales et de petits fruits rouges. La bouche se caractérise surtout par une grande finesse de tanins, digne d'un excellent bourgogne. On croque vraiment dans le fruit. Bonne longueur. J'aime beaucoup. Acheté 15 euros moyennant cotisation caviste.
























16/20

Aux plaisirs de Bacchus : une boutique pour amateurs et passionnés

Si le vin est un élément important au succès de votre journée, vous devriez aller faire un tour à la boutique aux Plaisirs de Bacchus, sur la rue Bernard à Outremont. Elle a été fondée en 1993 par des passionnés comme vous qui souhaitent vous aider à conserver, servir et déguster les meilleures cuvées.

Vous y trouverez tous les accessoires essentiels à la dégustation, incluant verres, tire-bouchons, carafes, seaux à champagne et aérateurs dont le fameux Decantus. On vous propose une gamme complète de refroidisseurs à vins et de celliers, sans oublier les conseils et services d’aménagement pour votre cave à vins.

Le site Web comprend un volet transactionnel pour vous permettre d’acheter en ligne et une section foire aux questions rédigée en termes accessibles à tous. Le site est affilié au blogue « Le rouge et le boire » une bonne source d’information sur la dégustation.

Avez-vous la passion du vin?

À votre santé !

Club Vinearius

Grande degustation de Sylvaner alsacien

Organisé d'une main de maitre par Alain Heitzmann (Eclat de Vin) et Philippe Graz, j'ai assisté à une belle dégustation de Sylvaner alsacien hier soir. Compte-rendu d'un cépage qui a perdu 50% de ses surfaces en Alsace et qui pourtant est loin de démériter quand il est bien conduit (faible rendement...).

A gauche, phot d'une variété rouge de Sylvaner!

  1. Sylvaner 2004 Dom. Laurent Barth - 6€
    S.R. 8 g/l; Elevage sur lies fines; mise en bouteille en août
    Notes fumées au nez, délicat. La bouche est riche et présente une belle acidité fine et une bonne maturité. Frais. Bien

  2. Sylvaner Bihl 2002 Dom. J.P. Frick - 7€
    S.R. 3.8 g/l; 5.9 g/l H2SO4; 13.5% Nez oxydatif (pomme cuite), puis très fruité. En bouche, trame minérale, peu d'acidité. Rectiligne. Finale amère. Moyen+

  3. Sylvaner Bihl 1996 Dom. J.P. Frick
    Nez très mûr présentant des notes de miel, cire, coing avec un sous-note lactée. La bouche est construite tout en longueur avec un bon niveau d'acidité (millésime oblige!). Très salin. Bien

  4. Sylvaner Zellberg l'Hermitage 2005 Dom. J. Meyer
    De couleur vieil or très soutenue, le nez s'articule autour de notes grillées, huile d'arrachide, sésame. En bouche, vin puissant doté d'une bonne acidité mûre, très salé (trop?). Un vin difficile à comprendre. Une Formule 1 à attendre. Moyen+

  5. Sylvaner Zellberg l'Hermitage 2001 Dom. J. Meyer
    1er nez pas 100% net (légèrement marqué par la sueur et des notes animales. Réduction?). Après aération, le nez reste discret mais fin. En bouche, superbe trame acide (salivation qui finit sur le devant de la langue). Un vin tout en longueur, rectiligne, droit. Très belle finale fumée. Mon préféré de la soirée. Très Bien

  6. Sylvaner Zellberg l'Hermitage 1998 Dom. J. Meyer
    Nez grillé (marqueur du terroir? car ce vin n'est absolument pas passé en barrique). Evolue sur le pipi d'asperge! Etrange. En bouche, tuojours belle trame acide mais le vin s'arrête net et nous laisse sur notre faim, surtout après le 2001. Moyen

  7. Sylvaner Brandstatt 2004 - Dom. Otter
    vin à défaut: refermentation en bouteille

  8. Sylvaner Grand Cru zotzenberg 2005 - Dom. Lucas Rieffel
    Nez exhubérant de poire très mûre, monothématique. Bouche à l'attaque perlante. Demi-corps, légèrement aqueux. Assez court. Moyen

  9. Sylvaner Grand Cru zotzenberg VV 2005 - Dom. Albert Seltz
    Nez grillé et sous-notes fraiches de citron. bouche très perlante et finale brûlante. Faible acidité. A se demander si le fort taux de CO2 sert à substituer ce manque d'acidité. Moyen

  10. Sylvaner Eminence 2004 - Dom. Agathe Bursin
    13%. Nez citronné qui évolue sur un nez de gewurztraminer (rose). Bouche dominée par les sucres résiduels très élevés. Très riche, tout en largeur. Assez lourd. Moyen

  11. Sylvaner Bergweingarten "Moelleux" 2001 - Dom. J.P. Frick
    13.4%; S.R. 37 g/l; 5.7 g/l H2SO4. 1er nez assez fermé puis s'ouvre sur d'étonnantes notes de fraise, menthol. La bouche est très riche, marquée par les sucres résiduels mais la minéralité balaye ces sucres et redonne un bel équilibre à ce beau vin. Bien
Conclusion: un cépage malheureusement délaissé qui pourtant peut donner de sacrées émotions quand il est bien conduit et vinifié et qui peut être une véritable "éponge à terroir" pour reprendre l'expression inspirée de Philippe Graz.

Dans l'attente du déjà BU: les confidences du sommelier Robert Noël

Ce n'est plus un secret pour personne, le sommelier Acadien Robert Noël se consacre présentement à un projet dans le monde de la restauration qui verra le jour dans la Péninsule acadienne au Nouveau-Brunswick.  Ce projet de bar à vin-resto est attendu avec beaucoup d’impatience. Dans le but de mieux vous faire connaître celui qui est aussi un ami personnel, je vous partage cette entrevue avec ce jeune homme passionné originaire de Lamèque afin de découvrir le cheminement vers la naissance de déjà Bu.

L'entrevue:

D’où vous provient cette passion pour le bon vin et la cuisine?
- J'ai grandi en voyant ma mère arriver le soir après pratique de hockey de ses trois gars, ses nombreuses réunions, et de toutes ses autres tâches et de lancer dans la popote vers 9 heures comme son moyen de relaxer. Depuis l’âge de 7 ans que j’aime bardasser dans la cuisine.
Évidement, le vin est venu un peu plus tard dans au début de ma vingtaine; après mes études universitaires dans le domaine hôtelier je suis allé travailler au Jasper Park Lodge en Alberta, ma première job était dans un restaurant CAA 4 diamants avec une bonne carte de vin. J’ai du apprendre vite mais je me suis aperçu que j’avais un bon palais et un bon nez. De plus, j’ai toujours aimé la géographie, les différentes cultures, l’histoire, la lecture ainsi que voyager. Le monde du vin stimule tous ces champs d’intérêts et évidement complète bien mon amour de la cuisine.

Quelles sont les expériences de travail qui vous ont le plus influencées afin de vous inspirer ce projet?
-    Il faut dire que j’ai eu un parcours assez chargé de différentes expériences dans une variété de style d’opérations de restaurants. Cependant, je dois dire que mes années passé auprès du Fairmont Banff Spring et du Fairmont Jasper Park Lodge m’on permit de toucher à différents types de restauration, expériences et formations. Avec mon Baccalauréat en gestion hôtelière, ces expériences sont un peu les fondations de ce projet. Je dois aussi mentionner tous les grands restaurants que j’ai visité, les nombreux wine bar cool de ce monde que j’ai eu la chance de fréquenter, ils sont aussi servi d’inspiration pour certaines de mes idées de concept.

Pourquoi avoir ciblé la Péninsule acadienne et particulièrement Caraquet pour lancer ce projet?
-    Ayant grandi sur le bord de la mer, je voulais m’installer à nouveau près de l’eau. Lorsque j’ai quitté Alcool NB, j’avais deux options demeurer ici et ouvrir ma propre place ou partir à l’aventure à nouveau. Étant donné que je viellis un peu, que le domaine de la restauration est assez difficile je me suis dis que tant qu’à sauter dedans à nouveau, aussi bien le faire près de ma famille. Caraquet, c’est bien simple premièrement, il y a le local, la famille Foulem m’a fourni une opportunité en or avec le local disponible, de rénover un endroit qui pouvait supporter les rêves de mon concept. De plus, avec le Mitchan Sushi, l’Hôtel Paulin, le Grain de Folie, la Chocolatière, etc. Je suis d’avis que pour la région de la Péninsule Acadienne, la localité de Caraquet est en train de se positionner pour devenir la destination culinaire de l’Acadie.

Quel constat faites-vous du monde de la restauration actuel dans la province et quelles sont les lacunes que vous souhaiteriez travailler à améliorer?
-    Et bien, notre province vit un peu le même phénomène que d’autre régions ailleurs, c'est-à-dire, de trouver du personnel formé et compétent pour offrir une expérience de qualité mais aussi constante. Au niveau du vin, il reste encore beaucoup de travail à faire pour la formation du personnel et des opérateurs pour réaliser le potentiel et les bénéfices d’avoir une bonne carte de vin et un personnel compétent. La tendance vin est très populaire et tout restaurateur devrait capitaliser sur celle-ci.

Quel est la plus belle expérience culinaire à laquelle vous avez été en mesure de participer?
-    Il faut dire mon expérience à Per Se de New York, restaurant appartenant à mon chef favori soit Thomas Keller de la fameuse French Laundry en Californie. Une expérience couteuse mais très mémorable.

déjà BU; qu’est-ce qui vous a inspiré le nom?
-    Je voulais un nom cours qui était amusant. Aussi j’aime éduquer les gens, souvent lorsque quelque recherche une recommandation, ils vont souvent demander au conseiller ou serveur s’ils ont déjà bu ce type de vin…. Dans mon cas, j’en ai déjà bu pas et j’espère pouvoir bien vous conseiller…

Quel sera la spécialité de votre restaurant?
-    Je ne désire pas être le meilleur resto au Nouveau Brunswick, la spécialité de mon établissement sera de vivre une expérience agréable, sophistiqué sans tomber dans la dentelle et le style fine dinning. Mon positionnement est Fun cuisine et Fun dining.. Par contre, je désire utiliser nos beaux produits de la mer et les mettre en valeur de façon un peu plus recherché et de façon différencié.


Quel obstacle aura été le plus difficile à surmonter afin de réaliser votre projet?
-    Il faut dire qu’étant donné que j’avais beaucoup de contact dans l’industrie et que je suis assez perfectionniste, j’ai su produire un excellent plan d’affaire. J’avais peur d’avoir de la difficulté a trouvé le financement nécessaire mais mon expérience et la qualité de mon plan d’affaire a grandement contribué à recevoir le support de la Caisse Populaire de Shippagan ainsi que de la CBDC PA, je tiens à les remercier ainsi qu’Entreprise PA.

Pourquoi avez-vous laissé un travail offrant une certaine sécurité au profit d’un projet de restauration?
-    Je n’étais tout simplement plus heureux et voulais retourner à mes premiers amours. Des fois il faut reculer pour mieux avancer et finalement plonger à fond pour vivre nos rêves et nos passions, la vie est trop courte.

Quel est selon vous le meilleur restaurant au Nouveau-Brunswick à l’heure actuelle et pourquoi?
-    Le restaurant Little Louis de Moncton ainsi que le Rossmount Inn de St. Andrews. L’équipe en cuisine des ces établissement est selon aussi bonne sinon meilleur que celles de plusieurs bonne table de grande ville comme Halifax, Québec et Montréal.

La recette ou réalisation culinaire dont vous êtes le plus fier ?
-    Escalope de Foie Gras de canard poêlé avec crème glacée au Chambord et Fragoli servie avec un Champagne Bollinger Grande Cuvée Rosé 1999.. Je me suis impressionné moi-même.

Votre plat préféré ?
-    Ça change, j’aime bien la cuisine fraîche et légère style asiatique/japonnaise genre du resto Nobu avec une cuisine mariant acidité, salé et umami. Une combinaison savoureuse de texture et saveurs sans être trop lourde.

Votre dessert préféré ?
-    Probablement la crème brûlée.

Votre produit fétiche en cuisine ?
-    Les champignons sauvages, dernièrement le Yuzu.

Un vigneron ou un vin qui vous fait plaisir de redécouvrir à chaque fois ?
-    Il y en a plusieurs… je ne désire pas faire de jaloux!

En quoi déjà BU et Robert Noël vont-t-ils se démarquer?
-    Un heureux accord ou combinaison de style, saveur, service et évidement de bons goûts; le tout dans un environnement agréable avec une vue extraordinaire… Dans le fond je bâti mon Disneyland du vin et de la bonne cuisine…