jeudi 12 janvier 2012

Pouilly-Fuissé La Roche, Terroir de Vergisson, 2008, Verget. Domaine Huet, Le Mont Demi-Sec 2008.

Verget est une maison de négoce dirigée par un pro du chardonnay : Jean-Marie Guffens. Les vins de son propre domaine sont recherchés par une large clientèle d'amateurs. Les vins de chez Verget sont moins coûteux et peuvent donner un aperçu du savoir faire de ce brillant vinificateur.


  • Pouilly-Fuissé "Terroir de Vergisson" La Roche, Verget 2008
Nez riche, floral, citron confit, et boisé avec des notes toastées/beurrées. Le vin est large et gras en bouche avec une bonne acidité en finale. Un petit surplus de finesse et d’harmonie et le vin aurait été vraiment top. Finale acidulée salivante mais je trouve le milieu de bouche un peu lourd. Peut-être a-t-il seulement besoin d’un peu de temps pour trouver son équilibre ? Plaisir modéré pour le moment à cause d’un manque de délicatesse. 


14.5/20


Nous continuons sur un vin que je connais bien et que j'ai déjà bu deux fois. Un vin d'un domaine de renom et que j'admire pour la pureté et la longévité de ses chenins secs, demi-secs, moelleux, moelleux 1ère trie...


  • Vouvray Demi-Sec, Le Mont, 2008
J'ai toujours eu une affinité particulière avec ce terroir "Le Mont". Je n'avais jamais goûté les vins de ce domaine avant un voyage dans la Loire. En visitant le domaine et en dégustant les vins, je me suis aperçu que Le Mont était souvent mon favori... sur plusieurs millésimes et sur plusieurs types de vins, grâce à son tranchant. Je plaçais en revanche systématiquement le "Haut Lieu" en dernier par son côté trop facile, même si ce terroir produit aussi des vins de haut niveau.

Grand maturité au nez avec des arômes de sorbet pêche, d'agrumes et une touche de fruits exotiques. La bouche est tendue sur les agrumes et malgré les grammes de sucre résiduels(une vingtaine?) le vin est bien équilibré. Je pense que ça deviendra une très belle bouteille.

16.5/20



Muscadet 2008, Moulin de la Gustais, Haute Févrie. Domaine de la Borde, Arbois Pupillin, Ploussard de Feule 2010

J'avais déjà écrit sur la Haute Févrie dont j'ai goûté plusieurs vins, notamment lors du Salon des Vignerons Indépendants. J'avais surtout été séduit par la cuvée Les Gras Moutons, mais j'ai tout de même décidé de prendre une bouteille du Moulin de la Gustais pour mieux la goûter à la maison. 


Données issues du site internet du domaine :

"Le "Moulin de la Gustais" est une cuvée issue de vieilles vignes plantées sur les hauteurs du Sèvre et Maine à environ 60 m d’altitude. Le sol est peu profond et riche en grave sur une roche mère constitué de Gneiss et d’Orthogneiss (roches métamorphiques riches en minéraux).

Superficie : 4 Ha 25
Age moyen des vignes : 50 ans
Encépagement : Melon de Bourgogne
Vendanges : Manuelles
Vinification et élevage : élevage sur lie pendant 14 mois."


Voilà un vin simple dans le bon sens du terme. Un vin que l'on a envie d'accompagner d'un plateau de fruits de mers tant son nez salin, iodé sur des arômes de citron vert et sa bouche légèrement perlante est rafraichissante. C'est un muscadet typique et bien fait, moins gras que les Gras Moutons du même domaine! En même temps, ce n'est pas le même millésime puisque les Gras Moutons que j'ai sont de 2009. À noter également que c'est une cuvée parcellaire un peu plus ambitieuse que les entrées de gamme du domaine. On peut tenter un poisson... mais j'aimerais un peu plus de densité pour cela! Prix : Environ 6 euros.

14.5/20



On continue sur un vin dans le même registre. Cette fois-ci en rouge.

J'ai rencontré ce jeune (enfin... plus vieux que moi) vigneron lors d'un voyage dans le Jura. J'ai acheté plusieurs de ses cuvées pour les goûter tranquillement à la maison.

Ce Ploussard (et non Poulsard! C'est le même cépage mais le nom change à Pupillin) est joli a regarder avec sa robe translucide qui évoquerait presque un rosé... ou plutôt un bourgogne très léger. Le nez est séduisant avec ses arômes de petits fruits rouges. Il y a quelque chose de "vert" (en lisant sur le site : "éraflage partiel à 70%) qui rajoute de la complexité ainsi qu'un petit côté animal. Les tanins sont quasiment imperceptibles... c'est volontaire. Du coup ça glisse! Ça appelle à saucissonner ... avec une saucisse de Morteau par exemple. Le côté frais du vin contrebalancera parfaitement le gras et le fumé de la saucisse! À servir à 12 . 8 euros au domaine.



14,5/20

Deux Bordeaux, deux bons millésimes, deux petites appellations : Haut Médoc 2005 Château Beaumont, Chateau Reignac Bordeaux Supérieur 2009

Suite à la lecture de cette longue discussion sur LPV, j'ai eu envie de m'ouvrir des vins de Bordeaux... une sorte de tentative de reconciliation avec cette région que je ne boycotte absolument pas, mais dont j'ai toujours trouvé les rapports qualité prix assez mauvais. Je crois surtout en réalité que ce sont le Cabernet Sauvignon et le Merlot que j'aime modérément ... alors que je suis complètement dingue de Pinot Noir, que j'adore le Grenache, que j'aime bien la Syrah...


J'avais acheté ce vin à 8,5 euros chez Intermarché dans les Yvelines dans l'optique de m'en faire un superbe boeuf bourguignon. Puis j'ai vu un commentaire sur cellartracker (celui de Bandol20) qui m'a fait tout de suite changer d'avis.

Le nez est joli avec un fruit mûr encore présent et une très légère évolution. On sent qu'il tient encore la route. Une touche mentholée apporte de la complexité. En bouche, le vin est assez plein, les tanins sont souples (miracle pour un Bordeaux à 8,5 euros... ). La longueur est correcte. Le deuxième jour il développait des arômes cacaotés. Ce n'est pas le coup de foudre mais il est impressionnant de constater que ce vin tient bien la route... la magie des 2005!

14/20



Une curiosité que j'ai acheté suite à la dégustation du Grand Jury Européen...

Ce vin évoque les fruits noirs en confiture avec un boisé bien présent qui rend le tout excessif (surmaturité + bois = on sature vite). La bouche est large, les tanins sont au premier abord séducteurs  mais la finale reste un peu sèche et j'en déduis que le vin doit avoir besoin de temps. C'est un vin qui surpasse complètement son appellation "Bordeaux Supérieur" aussi bien en qualité qu'en... prix ! (15 euros).

15/20

Moi aussi j'ai fait les soldes... des Riedel Vinum Cabernet Sauvignon à -50% :-)


Nos prévisions de tendances vins pour 2011

Le début d’année est le meilleur moment pour se lancer dans des prédictions : la plupart des lecteurs ont encore l’esprit un peu embrumé par les festivités, ils risquent moins de nous en tenir rigueur si nous partons dans de mauvaises directions :-) On en profite donc pour lancer 5 tendances vins pour 2011.

On veut du bon ! La récession est finie, on oublie l’austérité et on va consommer des vins plus haut de gamme.

On veut du bio ! La tendance est clairement visible en France, les vignerons qui prônent l’authenticité, le vin naturel et la biodynamie ont la cote, cela va se répandre.

En plus de boire, on veut voir ! L’œnotourisme est en plein développement, pas seulement au Québec, on verra de plus en plus de voyages axés sur le vin, partout dans le monde.

On veut du rosé ! Comme l’a indiqué Philippe Mollé dans le Devoir du 31 décembre, les vignerons prennent maintenant le rosé au sérieux et les dégustateurs le confirment, on verra le vin en rose.

On veut du vin au verre ! La popularité des bars à vin renforce la tendance, les clients veulent pouvoir essayer et déguster, le choix de vins au verre devient donc très important, amis restaurateurs, pensez-y !

Vous, êtes-vous prêts à nous dire comment vous voyez 2011?

À votre santé !

Club Vinearius


Photo Flickr par nikilok

Cinq résolutions 2012 pour l’amateur de vin

La nouvelle année est bel et bien amorcée et j’ai profité des derniers jours de 2011 et des premiers de cette nouvelle année pour me recharger les batteries. Ce qui explique le fait que j’ai été pour le moins silencieux sur le blogue le Tire-bouchon durant cette période.
Une nouvelle année est le moment propice d’adopter des résolutions pour améliorer un aspect de notre vie qui nous satisfait un peu moins ou encore pour modifier un comportement. Dans mon travail de conseiller en vin comme celui du sommelier, il est pertinent également de faire une petite introspection et revoir les façons de faire. Pour ma part, j’ai opté pour une seule résolution concernant le monde du vin et c’est celle de prendre encore plus mon temps pour déguster soit d’observer, de sentir et d’analyser ce qu’il y a dans mon verre avec encore plus de rigueur.
Quelles sont vos résolutions quant à la consommation de vin? Permettez-moi de vous suggérer quelques pistes d’amélioration comme consommateur de vin; voici cinq résolutions, libre à vous de choisir l’une d’elles ou l’ensemble si vous vous sentez d’attaque.
1.       Prenez des notes sur ce que vous consommez.
Bien souvent, les gens boivent du vin sans noter le nom du vin qu’ils consomment.  Il est difficile à ce moment-là de faire des comparaisons sur vos préférences.   Par surcroît, vous aurez tendance à rester dans vos zones de confort en consommant les mêmes vins semaine après semaine. De plus, il est aussi agréable de noter les harmonies avec vos mets préférés et ainsi votre propre répertoire des accords mets et vins.
2.       Ne vous laissez pas rattraper par le syndrome des vins de 90 points et plus.
Beaucoup de consommateurs, un peu plus avertis, se laissent séduire par l’achat de vins ayant obtenu une appréciation de plus de 90 points par les analyses de la presse spécialisée comme Robert Parker ou Wine Spectator. Trop souvent, plusieurs personnes lèvent le nez sur des vins qui récoltent des notes de 88 ou 89 points. La marge est mince entre un vin de 88 points et 90 points. Faites votre propre jugement, et amusez-vous sans prendre ces pointages au pied de la lettre.
3.       Utilisez les bons outils pour déguster vos vins.
Pour profiter pleinement des plaisirs du vin, il est primordial d’avoir de bons verres à vin. Il n’est pas nécessaire d’y aller avec les produits haut de gamme des dégustateurs. Il suffit de se doter d’un ensemble de bons verres pour le vin rouge et le blanc qui est accessible dans plusieurs boutiques spécialisées. La gamme des produits des compagnies Riedel, Spiegelau et Eisch sont les plus populaires. Un bon tire-bouchon est également nécessaire. Évitez les gadgets de tout genre, allez-y avec l’outil par excellence du sommelier avec un type limonadier, soit un modèle de tire-bouchon intégrant un décapsuleur. La marque Laguiole est parmi les plus reconnues. Enfin, l’achat d’une bonne carafe permettra une meilleure oxygénation de certains vins.
4.       Essayez de découvrir la diversité du monde des vins
Le monde vinicole n’est plus réservé aux vins de France ou d’Italie. Le vignoble mondial est en plein essor et il est devenu facile de se procurer des vins provenant de différents pays et certaines régions qui gagnent en popularité, grâce à une amélioration des techniques de vinification à travers le monde entier.  Comme vous le savez probablement si vous avez lu mon plus récent livre Le Tire-bouchon Griffin 2012, je suis un adepte des vins du Canada. La réputation de piquette des vins canadiens n’a plus sa raison d’être, car nous avons d’excellents produits même en dehors du giron des Icewine. Mission Hill, Clos Jordane, Tawse, Osoyoos,  Inniskillin, Sumac Ridge, Jackson-Triggs, Cave Spring et plusieurs autres se démarquent à bien des niveaux. Enfin des pays comme le Chili, l’Argentine, la Nouvelle-Zélande, les États-Unis et le Portugal produisent de merveilleux résultats.  À vous le plaisir de voyager à travers le monde par le biais de ces bouteilles.
5.       Laissez-vous séduire par les vins blancs
Depuis mes premières gorgées, j’ai toujours eu un faible pour les vins blancs.  Je sais que le marché de la consommation du vin est davantage dominé par les vins rouges.  Toutefois, je sais que plusieurs personnes n’osent pas sortir de leur zone de confort en prétextant qu’ils aiment mieux le rouge et que les blancs n’ont pas d’intérêt pour eux.  
Élargissez vos horizons et osez sortir de votre zone de confort. Certaines attitudes frisent le snobisme et vous vous privez ainsi de profiter pleinement de certaines harmonies à table. Lorsque vous serez en présence de fruits de mer, faites au moins l’effort de boire un petit verre de blanc. Je ne vois pas l’intérêt de consommer un homard nature avec une shiraz d’Australie. On a beau dire qu’il est bien de consommer le vin qu’on aime, mais il y a aussi de la place pour faire progresser ses goûts. Rappelez-vous lorsque vous étiez enfants, vous aviez probablement horreur des brocolis, oignons ou autres, mais aujourd’hui vos gouts ont certainement évolué.
Il y a tellement de diversités dans les arômes et saveurs des différents cépages en blancs. Viognier, cortese, sauvignon blanc, roussanne, grüner veltliner, riesling, chardonnay, silvaner, catarratto, gewurztraminer et plusieurs autres figurent parmi cette longue liste de choix.
Le mot de la fin
Bon, c’est une nouvelle année de découvertes qui s’offre à vous, alors saisissez ces occasions et profitez des bons côtés de la dégustation et des plaisirs d’explorer le monde des vins. Vous verrez, ce n’est pas la fin du monde quoiqu’on en dise… Bonne année 2012!