jeudi 2 septembre 2010

Une corrida sur les papilles 

C'était jour de corrida lorsque j’ai visité Nîmes. C’est l’étiquette de cette bouteille de Costières-de-nîmes, le Lou Coucardié 2005, qui m’a rappelé ce spectacle controversé et unique.  

Une tête de taureau sur un fond rouge et blanc annonce une corrida sur les papilles. 

Le nom fait aussi référence à un jeu taurin du sud de la France, comme l’explique le producteur Michel Gassier : « "Lou Coucardié" est ce taureau orné de cocardes qui affronte les razeteurs en remplissant les arènes d’émotions fortes. Courageux et combatif il représente l’idéal de sa race. »

La robe est très opaque, presque noire.

Une fois le nez plongé dans le verre, on y sent de la matière, du cuir.
 Il y a aussi des prunes rouges et du cacao après aération.

C’est un vin à carafer, absolument.

Les tannins sont vifs, mais pas déplaisants. C’est charnu, c’est long, avec une finale sur les fruits noirs. Les amateurs de viande trouveront un allié fort intéressant.

Cet assemblage de syrah, de mourvèdre et de grenache est une cuvée expérimentale du producteur bien connu pour son rosé Château de Nages.

Les vignes sélectionnées proviennent de parcelles de vieilles vignes à faibles rendements naturels. Le vin est ensuite élevé 24 mois en barriques.

Il reste encore du 2004 à la SAQ. Le 2005 étant un millésime d’exception en France, il aura sans doute plus de matière que le 2004.

On retrouve beaucoup de vins de Costières-de-Nîmes à la SAQ. Rien de surprenant, le Canada en est le plus grand importateur.

Cette région des Côtes-du-Rhône méridionales est souvent confondue au Languedoc. Il va sans dire que la proximité géographique et un lourd héritage romain associent les deux régions.

Essentiellement des rouges et des rosés, les Costières-de-nîmes sont des vins de chaleur. Autrement dit, on y sent le raisin qui a mûri sur les ceps. On goûte parfois l'alcool.

Ce grand taureau a fait honneur au porc mojo servi ce soir-là.

Cette bouteille n'est vraiment pas donnée, 29,90$. Comme il y a une promo sur tout achat de 100$ à la SAQ ce week-end, l'idée de se faire une réserve pour les froides nuits d'automne n'est pas mauvaise.

Lou Coucardié Costières de Nîmes 2005 , Code SAQ : 10678261, 29,90 $

L'Île du sud, Kim Crawford, Pinot noir 2008

L'Île:
L'Île du Sud
Au sud de l'île du nord, en Nouvelle-Zélande est située, celà va de soi, l'île du sud, la douzième plus grande au monde (la plus grande d'Océanie: 150,737 kilomètres carrés) dominée par le mont Cook avec ses 3754 mètres d'altitude. 
Puisqu'elle se trouve à plus de 2000 kilomètres de l'Australie, le plus proche continent (que certains considèrent comme étant une île, alors que les géologues en font un continent), l'île du sud, anciennement appelée Te Wai Pounamu (Maori pour: Pays des pierres vertes), est très isolée et détient un indice endémique très élevé. 
L'insularité y est telle qu'on y trouve des espèces animales et végétales que l'on ne retrouve pas ailleurs. Le continent néo-zélandais qui a commencé à se séparer du super-continent Gondwana il y a 85 millions d'années a donné naissance à l'île du sud en en faisant une île qui s'est formée par dérive continentale.
Au nord-est de cette île se trouve l'appellation la plus productrice de vins en Nouvelle-Zélande: Marlborough (6823 hectares, 2004) avec ses sols de glaises alluviales bien drainés sur sous-sol de graves. Dominée par le sauvignon blanc, cette appellation produit plus de 62% des hectolitres annuels du pays (plus de 1 million d'hectolitres, 2005). C'est d'abord en 1830 dans l'île du nord que ce sont établis les vignobles en Nouvelle-Zélande, mais c'est dans l'île du sud que s'installe la qualité et la quantité en 1873.






Le Vignoble:
Kim Crawford





Le Vin:
Pinot noir 2008, Marlborough, Kim Crawford
Le pinot, qu'on nomme ainsi à cause de la forme de la grappe en forme de pomme de PIN, est ici issu du terroir de Marlborough aux nuits fraîches, aux jours ensoleillés et aux automnes secs. Très orienté sur les arômes primaires de fruits rouges, presque banane, on s'attends d'ores et déjà à pas tellement plus en bouche. Et c'est effectivement ce qui arrive... Pas de substance ni de longueur. Ce vin techniquement construit comme un vin de bas de gamme ne sort pas de cette gamme et ne nous programme malheureusement pas vraiment plus que çà. Bon alors. Que faire! Çà passe lorsque bien frais (alors que  tout est gommé par le froid). Mais si on espère un pinot tel que l'on en fait en Central Otago ou en Oregon, il faut oublier derechef ce style nouveau monde qu'on peut apprécier.