lundi 16 janvier 2012

Inspiré par les noces de Cana

J'étais à la messe de dimanche dernier. Notre bon curé célébrait la liturgie puis il en a profité pour faire un lien avec la symbolique de ce premier miracle de Jésus décrit par l'Évangile selon Saint Jean. Ce qui est particulier dans cette histoire, c'est que Jésus à transformé l'équivalent de 600 litres d'eau en vin, ce qui représente 800 bouteilles...les messages sur la modération n'étaient pas encore très présent. On est donc en mesure d'affirmer qu'il s'agissait d'un méchant party! 800 bouteilles de bon vin, je me dit donc que mon party de 40e annivresaire a été bien raisonnable dans les circonstances! L'autre message qui me vient à l'esprit, c'est que la tradition du vin en une de plus de 2000 ans! Il se fait d'ailleurs du très bon vin dans cette région de la terre, notamment au Liban où il y a d'exellents vigobles. On entend hélas davantage parler des conflits au Proche Orient que de la viticulture.

Les saintes écritures relate ainsi ce premier miracle de Jésus lors des noces de Cana.
"Sur place, se trouvaient six jarres qui servaient à la purification des Juifs. Jésus dit aux serviteurs de remplir les jarres d'eau et de les porter au maître du repas. Ils lui en portèrent et il goûta l'eau devenue vin. Il dit alors au marié : Tout le monde offre d'abord le bon vin et, lorsque les convives sont gris, le moins bon ; mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu'à maintenant ! »
Ce qui explique aussi déjà une certaine connaissance des principes de la dégustation qui règnent encore aujourd'hui, alors qu'il est préférable de servir le meilleur vin en début de soirée et de terminer avec le moins bon.

L'histoire ne dit pas cependant si Jésus était aussi un spécialiste de l'harmonie des vins et des mets, car je n'ai pas trouvé beaucoup de détails sur le repas de ce banquet de noce. Je n'ai pas osé demander à notre curé quel est le vin qu'il utilise pour célébrer le rituel de l'eucharistie. J'imagine que seul lui, la sainte trinité et son conseiller d'Alcool N-B le savent!

Terra Remota, Camino 2008

Laissons une chance à ce domaine dont j'avais bien aimé le rouge "pic-nique" sans prétentions mais dont le blanc, caminante, n'était pas à mon goût.
  • Terra Remota, Camino, Emporda DO 2008
Waou... Le nez surprend tout de suite par sa maturité. Cerise noires très mûres, confiturées, avec des senteurs d'herbes provençales. La bouche n'est pas très large. C'est un vin clairement construit sur son fruit qu'il faut saisir dès à présent, sans attendre. Jolie texture veloutée, gourmande... un peu cher pour un vin de barbecue mais c'est gourmand, avec un fruit un rien "nouveau monde"....

Assez réconfortant par cette journée où il faisait 0 ... mais j'avoue que j'attendais un peu plus que seulement du fruit.. un peu de densité ne lui aurait pas fait de mal pour 15 euros.



14.5/20

Tout commence par une balade...


Journaliste depuis près de vingt ans, reporter, correspondant à l'étranger puis animateur de débats et présentateur, je n'ai guère eu de temps à consacrer à ce qui fût il y a quinze ans une passion ephémère : le vin.

Je venais de tourner un magazine à Saint Emilion. J'en étais revenu transformé. La rencontre sans doute sous les boiseries de la salle à manger du chateau Cheval Blanc avec un 71 qui, à défaut d'être un grand millésime, s'était avéré époustouflant pour le novice que j'étais alors. Dans la foulée, j'avais découvert le Cairanne d'un certain Marcel Richaud (l'étiquette n'a pratiquement pas changé...), dont on a depuis beaucoup reparlé.

Et puis les reportages se sont succédés. De faits divers en tournage de guerre, du terrain aux plateaux et aux studios... Le temps a passé et si j'ai continué à apprécier le vin, je n'ai plus guère pratiqué la découverte du vignoble et de ses vignerons.

A 40 ans, partagé entre Paris et le Languedoc, je ne pouvais que revenir à ces premières amours : le beau, le bon vin, élevé par des passionnés dans le silence de leur cave après des mois de patients - et pénibles - va-et-viens dans les vignes. Dans cette région de Carignan et de Syrah, de coopératives et d'indépendants, le hasard et mon ami Robert, m'ont mis sur le chemin d'un jeune vigneron d'Arzens (Aude), créateur courageux du Mas de mon père : Frédéric Palacios. C'est lui qui m'a emmené...

L'ami Frédéric m'a présenté Jean-Marc, puis Jean-Baptiste, qui m'a parlé d'Antoine puis m'a proposé une escapade à la rencontre de Maxime, chez qui nous avons bu un très surprenant Léon... Avant d'attaquer les vins d'Olivier par la D18.

Et voilà comment tout a commencé : par une balade.

Loin des Grands Chateaux, à des encablures des grandes maisons de Bourgogne, à des lieues du fracas marketing des foires au vins (que je fréquente, bien sûr, ne trichons pas...), ou des bars à la mode de la capitale, j'ai pris avec eux des chemins de traverse à la rencontre de drôles de vins de pays et de petites appellations qu'autrefois je n'aurais même pas regardées.

J'ai lu qu'on appelle cela désormais des "vins d'auteur".

A Gap, chaque année, un restaurateur parisien, François Briclot (ci-contre) leur consacre un festival. Il a tout mon respect. L'expression est déjà prise ? Tant pis ou tant mieux... J'achète l'idée : dans un univers viticole en crise, entre "parkérisation" du goût ("tous bordelais"), concentration des caves coopératives et surproduction, dans un marché soumis aux vents changeants de la mode, l'idée qu'une poignée d'hommes tentent de vivre de leur passion sans céder aux sirènes du marketing me ravit.

Mes amis sont de ceux là.

J'aime leur vin, parce que ce sont des vins généreux, originaux, uniques: j'aime le "comme par magie" sec et équilibré de Frédéric Palacios (ci-dessous dans ses vignes de la Malepère), le Viognier rond et accueuillant de Jean-Marc de Crozals, j'aime la Bégou de Maxime Magnon, ses faux airs de Macon élevé en barrique après avoir essuyé le soleil et les nuits glacées des Hautes-Corbières, j'aime la Nine de Jean-Baptiste Sénat. J'aime ces vins et d'autres parce qu'ils respirent la passion de leurs auteurs, parce qu'ils me les ont raconté. Parce que leur premier geste a été de me dire :

"Viens, on va dans les vignes, c'est là bas que ça se passe..."

Longuement, comme à un enfant, ils m'expliquèrent ensuite les rudiments de leurs métiers.

Oh, chacun bien sûr à son mot à dire sur le travail du voisin! Chacun a ses méthodes, sa chapelle, ses credo. Ses amitiés... "Deux vignerons, trois idées...", pour détourner une phrase bien connue. Mais, au delà des débats passionnés, sur les vendanges mécaniques ou 100% manuelles, le désherbage à la binette ou à la chèvre (mais jamais chimique!), le vrai prix d'un vin... Ils se reconnaissent entre eux comme des artisans dans un monde de plus en plus formaté. Et ils se respectent pour tels.

Ici vous l'aurez compris, je ne m'aviserai ni de noter ni de décerner des médailles ou des couronnes. Je n'en ai ni les diplômes, ni l'expérience. Encore moins le goût. En revanche vous pouvez vous attendre à avoir de leurs nouvelles. Vous saurez où et quand les croiser. Vous assisterez à des rencontres, des adoptions, des initiations... Vous partagerez leurs débats, leurs interrogations, leurs coups de gueule et vous pourrez évidemment vous méler au club.

Toute mon ambition, la seule, est de vous faire partager leur passion. De faire lien. Et de continuer à élargir le cercle.

Robert Noël quitte Alcool NB?


En parcourant la chronique du sommelier Robert Noël dans l’Acadie Nouvelle ce matin, bon nombre de gens auront eu l’étonnement d’apprendre que ce dernier n’est plus à l’emploi du monopole d’état depuis le début de l’année 2010. En fait bien gens se poseront la question à savoir comment cela est-il possible que Robert puisse quitter le monopole d’état. Étant un ami de Robert depuis plusieurs années, j’avais été informé par ce dernier qu’il allait annoncer son départ à ses employeurs.

La promotion du monde du vin et de l’alcool en général est une vocation pas toujours évidente.  Cela étant dit, on ne pourra pas reprocher au sommelier originaire de Lamèque de ne pas s’être dévoué à faire la promotion du nectar de la vigne depuis son retour au Nouveau-Brunswick et notamment au sein d’Alcool NB. 

Si les ventes de vins ont progressées de façon constante depuis quelques années, on doit rendre à Caesar (ou à Robert) ce qui lui appartient.  Étant parfaitement bilingue,  il a su communiquer sa passion à bons nombres d’amateurs (dont moi-même) et il faut reconnaître qu’ANBL a eu du flair en l’embauchant.  Reste à savoir maintenant qui pourra combler ce poste à la société d’état, car le volet éducation au merveilleux monde des vins est encore dans sa phase d’adolescence au Nouveau-Brunswick.  Il serait dommage d’ignorer cette réalité…surtout avec les différents salons (Expo vin, Festivin, etc.) qui favorisent la sensibilisation à consommer mieux et a attirer de nouveaux adeptes.

Maintenant notre sommelier acadien est libre de mener à bien ses projets personnels.  Sachant qu’il est encore animé par cette fougue contagieuse à faire connaître l’appréciation des bons vins et de l’art de la table, je suis persuadé qu’il va continuer à s’illustrer.  Je lui souhaite bonne chance avec ces nouveaux projets et je vais demeurer un lecteur fidèle de  sa chronique dans mon quotidien francophone.

Un "bon vin", c'est combien?


Au moment où les amis sont tiraillés entre la taille et les salons et où la Crise aiguise la tentation de faire valser les étiquettes, il n'est pas inutile de revenir sur les résultats du petit sondage qui a accompagné ce blog depuis deux ans:
"Quel est le prix d'un bon vin?"
Intitulé vicieux, s'il en est, dans un monde où se confondent volontiers le goût et le prix, la valeur et l'étiquette. C'était une question piège. Ca n'empêche pas la réponse d'être éclairante...

Résultat sans appel: un "bon vin", pour 77% des visiteurs du blog, ça vaut moins de 15 euros... Pas radins, cependant, 67% des 700 votants estiment qu'il faut savoir ouvrir sa bourse (payer plus de 10 euros). Mais à peine 19% pensent qu'il n'y a point de salut en dessous de 15 euros (moins de 3% en dessous de 30 euros). En fait la majorité (48%) se retrouve dans ce triangle des Bermudes commercial qu'on appellera désormais le "dix-quinze".

Remarque 1 (pour les amis qui grimacent devant leur ordinateur...) : 15 euros, c'est pas mince. C'est le prix du Château "vieilli en fût de chêne" qu'on met sur la table une fois par an lors des repas de fêtes (et qui généralement n'a goût à rien). C'est 4 à 5 fois le prix moyen d'une bouteille achetée en supermarché.

Remarque 2 : ce score sans appel contredit radicalement le principe (avancé par une étude américaine) du "plus c'est cher plus c'est bon". Et ça, c'est de votre faute à vous, Auteurs de vins... C'est vous qui nous avez fait découvrir que l'argent ne fait pas forcément le bonheur des papilles. Qu'au coté des autoroutes vinicoles, il existe des chemins de traverse, des maquis odorants où la main de l'homme est redevenue maitresse du Vin. Vous nous avez éduqué. Nous y avons pris goût.

Alors de grâce, ne regardez pas de travers les petits nouveaux qui trouvent vos "vins un peu chers, non?". Racontez plutôt votre histoire. Expliquez le temps passé sous le cagnard, l'incertitude, le risque, l'aventure... La volonté de retrouver le terroir, les petites mains qui ont remplacé les machines et la chimie pour produire mieux, plus fin, plus juste. Faites de la pédagogie. Encore et encore. Parce que votre vin c'est vous, votre amour de la terre et des raisins. Et que ça n'a pas de prix.

On peut lire aussi les épisodes précédents : "Osons parler d'argent", Douloureuse et tête de pioche et "Le juste Prix". Ainsi que la fameuse étude américaine mentionnée plus haut: "comment le marketing joue sur la perception du plaisir" (en Vo, sorry).

Inaki, coté Tapas.


Du marbre partout, un éclairage tout blanc et du bruit. Beaucoup de bruit. Mais le sourire et les joues de la barmaid sont aussi rouges que les vins qu'elle recommande avec passion et l'assiette est spectaculaire. Les assiettes, plutôt... Car au "Dauphin" - même si on n'aime pas le mot - on joue à fond l'esprit tapas, loin du menu unique du "Chateaubriand" voisin.

Ici, les portions (et les prix) sont réduites pour mieux profiter du voyage. On peut ainsi, sans crainte d'indigestion, alterner une brandade Spumante et un parmentier de lièvre et glisser des huîtres "boudeuses" aux oursins au radiccio sans oublier d'honorer le "pluma" ibérico ou le cochon de lait à la peau croustillante.

Sarabande aussi, coté vins. Car là encore, au verre et au gré des plats, toutes les combinaisons sont permises. Dans le même repas, on peut faire cohabiter un Cairanne de Richaud, un Chenin de chez Mosse et un Regnié de chez Descombes. Sans oublier le formidable Bugey Cerdon de Christian Bottex, une merveilleuse alliance de Gamay et de Poulsard, idéale sur la crème chocolat poire (et la tarte citron?) du dessert.

En cuisine, Inaki Aizpitarte, ténébreux et le geste sûr, "lance la machine", comme l'explique Laurent, chef en titre, devant les murs-miroirs qui mènent aux fourneaux. Le successeur est un ancien du "Chateaubriand", of course. Chez ce basque-là, rien ne se perd... Tout se décline. Et on ne s'en plaindra pas.

La restauration à l'écoute des amateurs de vin

J'ai eu la chance de passer d'exellentes soirées dans de bons restaurants du Nouveau-Brunswick ces dernières années. Évidemment j'ai tendance à surveiller les bonnes tables qui offrent une bonne carte de vin. Dans la Péninsule acadienne, l'Hotel Paulin de Caraquet avec son chef Karen Mersereau, les Jalbert de la Crêpes Bretonne à Paquetville et le très réputé restaurant japonnais Mitchan Sushi aussi de Caraquet font certe honneur à leur belle réputation. Ces restaurateurs offrent en effet des plats succulents, mais par dessus tout ils sont soucieux d'offrir une belle carte de vins. C'est pourquoi je vous encourage à les féliciter personnellement lorsque vous visiterez ces restaurateurs car ce n'est pas une pratique très courante chez plusieurs restaurateurs qui négligent cet aspect.


Il n'y a pas de mal à servir du Prince Noir, un Passetoutgrain ou un Mouton Cadet mais il faut aussi penser aux consommateurs de vin un peu plus versatiles. De plus je suis toujours étonné de voir à quel point Mitchan sushi offre des vins de grande qualité à seulement quelques dollars de plus que le prix régulier à la société des alcools. Je n'ai pas de honte à goûter à un Passetoutgrain à près de 30 dollars dans un restaurant, mais si j'ai le choix de m'offrir un Mondavi Pinot Noir à peu près au même prix...je ne vais pas hésiter dans mon choix.


Dans la région de Moncton il y a de très bons restaurants dont Le Bogart, Le Chateau à pape, le Windjammer, le Maverik, le St-James Gate et la Maison Tait à Shédiac sont aussi de bonnes adresses. Au Québec plusieurs restaurant offrent la présence de sommelier en restaurant et j'ai ainsi pu découvrir d'exellente caves dont le Restaurant Michelangelo et la Fenouillère qui sont doté d'une impressionnante carte de vins. Il y a d'autres bonnes adresses dans le Vieux-Québec dont le Saint-Amour, le Portofino et le Momento.


Lorsque vous ferez de bonnes découvertes, n'hésitez pas à m'en parler!

Champagne Krug Grande Cuvée

J'ai enfin pu goûter du Champagne KRUG! Un grand merci à la personne qui m'a laissé en goûter!
  •  Champagne Krug Brut Grande Cuvée 
Nez relativement discret mêlant harmonieusement agrumes, fruits secs, nougatine avec un côté toasté. Ce qui frappe en bouche, c'est sa puissance opposée à son élégance superlative qui en fait un Champagne de grand équilibre tout en intensité de saveurs... C'est très long. Je m'attendais à un style plus oxydatif et je suis en fait tombé sous le charme de son raffinement.