vendredi 3 février 2012

De l'Art de cultiver son réseau...


En ce début d'année, le vigneron s'exporte.

La taille est déjà bien avancée. La vigne se repose. En chai, le vin promet de nouveaux voyages. C'est l'heure où se décident les nouvelles cuvées et où s'affinent les arguments de vente. Car il n'est pas tout de faire de beaux vins, encore faut-il qu'ils trouvent acheteurs. C'est le moment où l'ermite des champs se fait urbain. Convivial, voire commercial. Sillonne les fêtes, les dégustations et les festivals. Cultive son réseau... Après des mois de solitude (ou "de tranquilité", comme dit l'ami Maxime), le vigneron fait son outing...

Quelques échantillons sous le bras, quelques caisses du millésime précédent en coffre et leurs tarifs en poche, nos amis ont donc repris la route.

La semaine dernière Catherine Bernard était à Paris dans l'un de ces bars branchés où l'on raffole du Languedoc nature. Maxime Magnon s'est échappé du coté de Lyon où "les amis de la Cugnette" s'étaient donnés rendez-vous. Carnet de bal bien rempli, les Homs de Jean-Marc de Couzals, étaient eux de passage à Ecouen (Val d'Oise) pour le Salon des Vins & Accords Gourmands. Jean-Baptiste, Charlotte et les enfants Senat préparent eux une virée parisienne avant de rejoindre Le Havre où l'Omnivore Festival s'apprête à honorer la "dive bouteille" et les vignerons "naturels".

Loin d'être en reste, quoique plus régional, Frédéric Palacios, lui, était en repérage lundi dernier à Perpignan où se tenait le traditionnel "Millesime bio". "Pour voir", comme il dit avec une lueur malicieuse au fond de l'oeil. Il en est revenu avec quelques découvertes qu'il prescrit comme toujours avec modestie.

Amateur de vin de cépage, lui qui affine pour la première année un 100% Carignan, il est tombé avec plaisir dans les bras de Xavier Ledogar, "le seul Corbières bio de Boutenac". Encore un vigneron que sa famille a tenté vainement d'éloigner des sentiers arides de la viticulture... Et qui y est revenu par la fenêtre ! Le père Ledogar a fini par céder à la passion de son fils et, avec l'aide de son frère, Xavier élève désormais au Domaine des Grands Lauzes un pur Carignan 2006 qui ne déplairait pas aux amateurs de "vins d'hommes". Frédéric, qui est difficile, lui a trouvé "un bel élevage, de la puissance, mais aussi une jolie finesse". Tentez aussi l'Archaïque sa "vendanges tardive" de Mourvèdre. Elle a parait-il de quoi surprendre...

Quelques pas, le temps de reposer la papille de ce premier contact "viril" et le voilà qui croise la route d'Henry Gayzard. Pas d'arrogance chez l'un des plus anciens bio des vins de pays de la cité de Carcassonne. Dix ans déjà :
"Ses vins blancs ont une jolie simplicité, dit Frédéric charmé. Beaucoup d'acidité (dans sa bouche, c'est un compliment, ndla) et une belle fraicheur".
Au domaine Sainte Marie les Pins, à mi chemin entre Carcassonne et Limoux, Henry et sa femme élèvent seuls dix-sept hectares de vignes autour d'une jolie maison d'hôtes. Sauvignon, Chardonnay, Viognier... Quatre bras pour des raisins vendangés à la machine, qui ne visent pas la lune, mais qui, pour quelques euros, valent, parait-il, le détour.

Enfin le tonitruand de la bande : Emile Hérédia, ancien photographe (du très Saint Père aux Folies Bergères) reconverti dans le vin depuis 1999. L'homme défraya la chronique avec son "Boisson rouge", un frizzante, un pétillant à l'italienne. Cet Emile là, donc vient de prendre pied en languedoc au Domaine des Dimanches (6 hectares). Sans lâcher pour autant ses vignes du Vendômois, 600 kilomètres plus au nord. Exercice d'equilibriste, sans doute, dont Frédéric a retenu les blancs magnifiques de la Loire...
"... Ses Domaine de Montrieux sont fantastiques, dit-il. Une longueur de bouche extraordinaire. Une finesse exceptionnelle. Remarquablement maitrisés. Vraiment très beaux. Des chenins blancs, je crois. Le plus beau sans doute est le Pineau d’Aunis (rouge clair, ndla)".
Tant de superlatifs dans la bouche d'un éternel perfectionniste, voilà un compliment qui ne devrait pas passer inaperçu...


Les Bonnes Affaires de février

Les grands frimas envahissent tardivement mais de manière brutale nos régions alors même que la nature se croyait déjà au printemps. Pour réchauffer nos corps et nos âmes votre caviste vous propose une sélection de vins pour février.
  • Plan de l'HΩMME – Florès - rouge 2009
  • Anne de JOYEUSE - La Butinière - blanc 2007
  • Château MOURGUES du GRÉS – Les Galets Rosés - rosé

avec comme toujours des prix à la baisse 
et dégustation tous les samedi dans nos caves

La modération a bien meilleur coût?

Le monopole d'état du Québec, la SAQ a décidé que les consommateurs allaient devoir débourser davantage sur le prix des spiritueux et des liqueurs.  Il faut dire que cela coïncide aussi avec l'annonce de généreuses augmentations de salaires pour leurs employés. Ça ne va surement pas calmer les ardeurs de ceux qui dénoncent les prix trop élevés à la SAQ en comparaison avec la province voisine de l'Ontario avec la LCBO.  Dans ce cas je vous épargnerais de faire la comparaison avec les prix que l'on doit payer au Nouveau-Brunswick face à ces deux géants monopolistiques.  C'est plus de 1000 produits qui vont donc subir une hausse dès le 3 mars, ce qui représente 10% de ce que commercialise la société d’état québécoise.  La SAQ indique que cette hausse est nécessaire afin de contrer une marge de profit en baisse.

D’autre part dans un article de Cyberpresse signé par Vincent Marissal, ce dernier affirme que les meilleures aubaines sur le vin proviendraient des Costco notamment en  Floride ou l’exploitation de la vente d’alcool n’est pas gérée par l’état mais bien par le secteur privé. Le journaliste alimenté par quelques amateurs de vin du Québec séjournant en Floride, on fait quelques comparaisons concluantes.  L’exemple frappant est une bouteille de Champagne de Veuve Clicquot Brut à 38,22 $ au Costco contre 67,75 $ à la SAQ.  Imaginez la différence avec Alcool NB alors qu’il en coûte 70,99$ pour la même bouteille,  soit 53% de plus qu’en Floride!

J’ai eu la chance moi-même d’expérimenter cela lors de mes visites dans la Sunshine State.   Pour avoir accès à du choix, des bas prix et des étalages bien organisés,  il y a quelques bons endroits dans les magasins comme ABC Store, Total Wine et la chaîne des supermarchés Publix.   Pour ce qui a trait au Costco, j'ai apprécié les prix mais sur une sélection un peu plus limitée.

En cette période économiquement plus instable, il est difficile à concevoir que nos monopoles ne sont pas plus sensibles à la réalité du consommateur.