jeudi 5 avril 2012

Année faste ou de désastre pour 2011 en Australie?

Les pluies abondantes et les mauvaises conditions climatiques ayant entrainées d’importantes inondations dans plusieurs régions viticoles en Australie auront des répercussions sur la récolte du millésime 2011.  Bonne ou mauvaise, il faudra être prudent.

Comme le rapporte ABC news,  le sud du pays dont les régions de Barossa et Clare Valley n’ont pas été épargnées par les pluies abondantes et cela aura grandement affecté les vignes.  Certains vignerons comme le vétéran Leo Pech ont confié que c’était du jamais vu en plus de 61 ans d’expérience.

Dans la région de Victoria des producteurs déclarent des pertes de leur récolte de 20 à 50% en raison de la maladie qui affecte les vignes avec l’apparition de moisissure et de champignons.  Comme le rapporte le site Vistisphère, bon nombre de producteurs se sont résigné à laisser la vendange pourrir sur la vigne.

Toutefois en consultant le site du journal The Australian, les indications ne sont pas totalement sombres.  En citant dans un article le vinificateur Jeffrey Grosset, de  Clarre Valley,  il semble c’est peut être la plus difficile saison mais qui devrait produire l’un des meilleurs millésimes depuis 30 ans.

Par ailleurs le millésime 2011 dans Hunter Valley sera particulièrement bon parce que la région a récolté plus tôt.  Les vins blancs de la région Est (Eastern) et les cépages rouges plus précoces sont aussi recommandés.  Dans la région Ouest (Western) le scénario semble différent car de Perth à au-delà de Margaret River, cet région sablonneuse a été gâté par ses plus secs et chaudes conditions depuis longtemps et aussi sa plus précoce maturité.

Chose certaine, c’est le talent et les soins des producteurs envers leurs vignes qui vont entrer en ligne de compte afin produire un millésime 2011 de bonnes qualités dans les régions australiennes ayant connues des conditions défavorables.   Une histoire à suivre…

Partir en voyage à la découverte des vins de Californie

Depuis l’automne dernier je suis fébrile à l’idée de partir à la découverte de la Californie. L’élément déclencheur aura été sans aucun doute la bonne performance du dollar canadien versus la devise américaine. Il est devenu presque insensé de planifier un voyage dans les vignes d’Europe tellement notre devise est faible face à l’Euro. C’est donc vers l’ouest du continent de l’Amérique que nous avons donc cibler nos vacances à la fin du mois d’avril.

La préparation :
Avant de partir, il est essentiel de se préparer. Il faut donc prévoir plusieurs semaines à l’avance pour obtenir un passeport en bonne et dû forme car il est obligatoire d’avoir ce document pour monter à bord d’un avion pour atterrir en sol américain. Après avoir acheté mes billets d’avion par le biais d’Internet en m’assurant de pouvoir partir de Moncton vers Los Angeles, j’ai ensuite amorcé la cueillette d’informations. Je me suis aussi documenté en achetant un Guide de voyage sur les attraits de la Californie, en l’occurrence celui de la collection des guides Voir qui m’a tout de même coûté une quarantaine de dollars. Étant donné que je visais surtout les régions viticoles de Napa et Sonoma, j’ai aussi acheté un excellent guide avec des cartes concernant les vignobles. Ce guide Frommer’s en anglais intitulé Napa & Sonoma day by day (29 smart ways to see the Wine Country) est une petite mine d’or d’une quinzaine de dollars pratique en format poche. Moi et ma conjointe avons donc commencé à planifier un itinéraire.

Les réservations :
Pour vraiment ne pas perdre trop de temps sur place nous avons fait nos réservations d’hébergements à l’avance ainsi qu’une voiture décapotable pour ne rien manquer du panorama de l’état du soleil. Étant donné le décalage horaire de 4 heures, nous allons atterrir en sol californien vers midi à l’aéroport de Los Angeles et il sera donc près de 16 heures pour nous. Notre objectif étant de nous diriger dans le nord de San Francisco, ce qui représente une ballade en auto de près de 8 ou 9 heures, nous avons décidé de faire le trajet en faisant du tourisme.

Nous avons fixé notre premier arrêt à plus de 90 minutes de Santa Barbara soit à Pismo Beach qui est localisé sur la route 1. Le lendemain nous allons nous diriger vers San Franscisco alors que nous serons un peu plus habitué au décalage. Nous avons réservé les hôtels à partir du très populaire site Expédia.ca. Nous avons également acheté des billets pour visiter la célèbre prison Alcatraz via l’Internet. Il est suggéré de réserver d’avance surtout les weekends et lors de la période estivale. Nous avons également prévu de manger dans un restau de San Franscisco à proximité de notre hôtel dans le Financial District soit le Slanted Doors et encore là, nous avons bouclé le tout par Internet!

Visiter les vignobles; il faut s’annoncer!
Dans notre itinéraire nous avions décidé d’établir notre quartier général dans Sonoma plus exactement à Windsor qui est situé à plus de 90 minutes au nord de San Franscisco. Pour pleinement profité de notre séjour d’une semaine dans ces régions des vignobles nous avons dû tracer un itinéraire plus serré. La raison est simple, nous ne sommes pas les seuls à vouloir découvrir les vignes et parfois les tours offert par les producteurs sont limités à un certains nombre de personnes. Il est donc important de se faire une liste des vignobles qu’on veut absolument voir. Sonoma et Napa sont séparées par une chaîne de montagnes (Les Mayacamas), et l’accès d’une région à l’autre est donc limité. Aussi les distances sont assez appréciables, donc vous voudrez éviter de vous déplacer inutilement. Il est donc suggéré de se concentrer sur des vignobles d’une région en particulier avant de se diriger vers l’autre

Ce qu’il faut aussi savoir à propos des visites
Il faut aussi être conscient que les dégustations sont aussi sujettes à des tarifs, donc cette petite ballade dans les vignobles peut être très coûteuse. Certaines visites peuvent couter de 5 à 40 dollars par personne. Il y a des vignobles qui n’ont pas les permis pour offrir des tours, ni pour accueillir les visiteurs pour des séances de dégustation. Il existe toutefois un excellent outil sur Internet pour vérifier ces informations. C’est à partir d’un engin de recherche sur le site du San Franscisco Gate.com que je vous suggère d’amorcer vos recherches. Une bonne carte de la région de Sonoma et Napa est aussi recommandée pour localiser les vignobles et vérifier les distances entre chacun. L’utilisation de google maps est idéal pour faire cet exercise à même le web.

Pour ma part j’ai ciblé 4 vignobles par jour sur une période de 5 jours. J’ai décidé de consacrer 2 jours dans Sonoma et 2 jours dans Napa. Afin d’éviter de revenir sur mes pas, j’ai ciblé mes visites en fixant une journée pour le nord de chaque région et une journée pour le sud de chacune d’elle aussi. J’ai réservé 4 visites guidés soit une seule par jour, dans l’optique de me donner de la latitude si jamais je découvre un vignoble qui m’attire davantage que ceux que j’ai placé sur ma liste quotidienne. IL faut se garder un peu de plaisir de liberté car ce sont des vacances après tout.

Dont drink and drive?

Il faut aussi être prudent car la loi s’applique également pour la conduite en état d’ébriété donc ne pas trop consommer et prévoir une alternance des conducteurs. Il existe des services de limousines et des opérateurs de tours. Néanmoins je préfère profiter de la ballade et me laisser parfois guider hors des sentiers battus.

L’achat de vins

Pour ceux qui veulent acheter des vins chez les producteurs, il faut préciser qu’il n’y pas toujours davantage en fonction du prix. Les bouteilles se vendent généralement au même tarif que dans les winestores de l’endroit. Toutefois si vous devez rapporter du vin au Canada, je vous suggère d’y aller pour les vins les plus dispendieux en autant que vous respectiez la limite de deux bouteilles par personne. Les vins de Californie sont très dispendieux au Canada et nous payons souvent le double de ce qui est payé au pays de l’Oncle Sam. Ainsi une bouteille de Cabernet sauvignon de la maison Sebastiani qui se vend 30 dollars au Canada est disponible à une quinzaine de dollars là-bas. Donc pour meubler votre cellier de bouteilles prestique, un vin d’une centaine de dollars au Canada se vendra autour de 50 à 60 dollars là-bas, soit une belle occasion de savourer plus tard vos souvenirs de voyage autour d’une bonne bouteille!

Le riesling slovaque ne m'a pas convaincu... le restaurateur non plus !

Petite escapade gourmande au restaurant "R", grand' rue à Strasbourg. Après avoir refusé une première proposition "indécente" (Aligoté de Dugat-Py à 55€ !), non sans réticence je me suis laissé tenter par un Riesling slovaque. Grave erreur !

Riesling Château Bela (propriété d'Egon Müller) 2006

La catastrophe ! Un nez réduit archi dominé par la levure de bière, la poussière et un long carafage n'a pas pu déstabiliser la bête ! La bouche a quant à elle une attaque marquée par les sucres avec un perlant largement excessif (à la limite du défaut). Certes, la fin de bouche finit sèche sur une belle acidité rectiligne avec quelques timides notes d'agrumes, mais les notes de levure persistent désespérément aussi en bouche. Autant vous dire que l'on a pas pu finir la bouteille...

Jai signalé au patron mes doutes sur la santé de cette bouteille (qui j'ose espérer n'est pas représentatif de ce que peut faire Egon Müller) et je lui ai même fait sentir le vin dans mon verre. Il s'est empressé de s'éclipser en disant vaguement que "ça va passer !".

Alors pour 45€ prix sur table alors que l'on trouve ce vin pour 15€ chez les cavistes et pour un gérant qui se dit passionné de vins (il a effectivement beaucoup de références prestigieuses, un amateur d'étiquettes), c'est du vol ou au mieux un snobisme délirant. L'image du restaurateur n'en sortira pas grandie. Halte aux coefficients abusifs en restauration. Vive la démocratie dans le vin !

Pour le plaisir de découvrir : Les choix du Tire-bouchon

Depuis décembre dernier, le blogue le Tire-bouchon vous offre sa sélection du vin blanc et du vin rouge du mois.  Ces suggestions visent essentiellement à permettre aux fidèles adeptes du blogue de découvrir des vins différents à chaque mois.  Pour avril,  j’ai pensé présenter un vin blanc qui est déjà populaire au Québec depuis quelques années, soit le Voga Pinot Grigio (021893795088) .  Ce vin italien est 14.70 au Québec mais vous devrez débourser 17.99$ au Nouveau-Brunswick soit plus de 3 dollars.  Ce joli vin de la région de Vénétie est un vin sec offrant une belle fraîcheur et une caractéristique particulière et facilement repérable sur les tablettes,  soit sa bouteille ressemblant à un produit cosmétique.  Un agréable vin d’apéritif mais aussi pour savourer avec votre fromage de chèvre ou du poisson  à chair blanche comme le turbot, l’aiglefin ou la sole.

Pour ce qui a trait au vin rouge,  j’ai suggéré un pinot noir de la Nouvelle-Zélande soit un Brancott Reserve de la région de Marlborough  (852832104704) à 25.79$.  Le pinot noir et le sauvignon blanc sont des cépages qui s’expriment à merveille dans ce pays situé à environ 2 000 km de l'Australie dont elle est séparée par la mer de Tasman.   C’est un pinot noir typique au fruit bien présent et dominé par les cerises et les mures.  Le tout est appuyé par des notes épicées provenant du fût de chêne qui est utilisé avec un bon dosage ce qui ajoute à la complexité. En bouche c’est un vin velouté qui sera bon à boire seul ou durant le repas avec un filet mignon sauce aux champignons, des saucissons, du poulet et même de l’agneau.  Pour complémenter votre vin et fromage,  un brie ou un fromage de chèvre sera parfait.

Dans le but de vous rafraîchir un peu la mémoire sur les vins du mois suggérés par le Tire-bouchon,  voici la liste complète depuis décembre dernier :

Décembre 2009
Vin blanc : Jaszberenyi Riesling (5998815733273) à 9.79$
Vin rouge : Tocado 2006  (8412423120647) à 9.29$

Janvier 2010
Vin blanc : Brancott Reserve Sauvignon blanc 2008 (852832105404) à 23.99$
Vin rouge : Monte Antico 2006 (726452006307) 17.79$

Février 2010
Vin blanc : Primo Amore Zonin Pinot Grigio (8002235000864) 13.49$
Vin rouge : Primo Amore Zonin Sangiovese Merlot (8002235000574) 13.49$

Mars 2010 
Vin blanc : Caliterra Reserva Sauvignon Blanc à 13.79$
Vin rouge : Casillero del Diablo Reserva Privada à 18.99$

Chenin de traverse


Il faut parfois se perdre loin des évidences pour trouver un chemin. C'est toute l'histoire d'Eric Nicolas (à droite), valeureux animateur avec l'ami Christian Chaussard de la minuscule appellation Jasnières. Ici, en plein coeur de la Sarthe, c'est le Chenin qui règne en maître sur les blancs. Mais la vie est parfois rude pour ce roi de Loire et d'Anjou, perdu à 40 kilomètres au Nord de Tours et des premiers Châteaux. Le climat est sévère, le sol de tuffeau et de silex. La vendange tardive et parfois douloureuse... Il faut donc, plus qu'ailleurs, de la patience et des soins pour élever ce cépage royal au rang qu'il mérite.
"C'est une question de respect, plaide tranquillement Eric, le dos courbé sur ses vignes de la Bellivière. On travaille sur du vivant. Il faut avoir de la délicatesse. Le respect que l'on doit aux autres, on le doit aussi à la nature. Le vin n'est pas l'expression de son vigneron. Il ne doit être que l'expression du raisin. Du raisin, sur son terroir... Et là où le chenin est formidable, c'est qu'il exprime ce terroir mieux que personne!"
Voilà pourquoi, depuis 1995, Eric met tant d'amour dans le travail physique de la vigne, de la taille aux vendanges. Voilà aussi pourquoi, depuis cette année, il mène ses 13 hectares de Jasnière et de Coteaux du Loir en biodynamie.
"Il y a tout dans la vigne pour faire le vin, explique-t-il simplement dans un très joli film réalisé en 2006. On n'a besoin de rien d'autre."
Sinon de "délicatesse", comme le répète à l'envi ce vigneron pédagogue qui aime se répéter pour mieux se faire comprendre.
"J'ai été élevé dans les jupons d'une famille d'enseignant à la mode Jules Ferry, rigole-t-il. Dans ma famille, on est avide par vocation de donner du savoir... De transmettre..."
Il aime raconter comment, en cave, on peut "sauver" une cuvée qui dérape. Il faut aussi le voir expliquer son travail, goûter à la barrique son Calligramme ou ses Rosiers, l'assemblage des jeunes vignes du domaine. Les Rosiers, parlons-en : le 2006 est citronné, presque sucré (c'est pourtant un vin sec...), légèrement fumé aussi comme certains Pinot gris d'Alsace. C'est déroutant, d'abord. Et très vite épatant. Un merveilleux chenin de traverse.


Plus d'info sur le site du Domaine.