lundi 9 avril 2012

Dégustation Terre Mégère

Samedi 10 avril 2010,
nous accueillons Michel MOREAU du Domaine de Terre Mégère
qui nous fera découvrir sa jolie gamme de vins.

Installé à Cournonsec, à une quinzaine de kilomètres à l'ouest de Montpellier,
Michel élabore des vins en Appellations Coteaux du Languedoc,
Grés de Montpellier et Pays d'Oc.

Son vignoble de 25 ha a été reconquis sur la garrigue il y a une vingtaine d'années. En cours de conversion bio, les vins sont à la fois agréables à et faciles à déguster, mais ne manquent néanmoins pas de personnalité.

Une jolie découverte à ne pas manquer.

Cidres et vins du Québec: belles dégustations!

Vive les vins et les cidres du Québec!

Une belle fin de semaine de Pâques pour partir à la rencontre de producteurs qui poussent vers les haut les vins du Québec. Des vignerons qui recherchent la bonne alchimie entre cépages, terroirs et vinifications.


Domaine Coteau Rougemont: à la base, un immense verger, et la volonté ensuite, par les propriétaires, de développer la production de cidres mais aussi de la vigne. Pour cela, aux commandes: Patrick Fournier (qui, de surcroit, est un ami de longue date avec qui j'ai collaboré en France pendant plusieurs années). Patrick est un passionné perfectionniste, à la recherche permanente du bon cépage à utiliser avec le bon terroir et la volonté ensuite de choisir la meilleure méthode de vinification, pour en retirer ce qu'il y a de mieux.

Le résultat est là: pour sa deuxième vinification au Domaine 4 médailles d'or (dont une grande médaille d'or)  au dernier Concours du Prix du Public Desjardins, pour ses cidres de glace et son vendanges tardives.

Quelques uns des vins dégustés (au détour des bouteilles et des barriques...): Frontenac Gris (un blanc atypique à déguster sur des fromages, les pâtes pressées notamment), Frontenac gris vendanges tardives, Vidal (blanc sec), vins de glace (blanc... et rouge), cidres de glace, cidre de glace muté...

Deuxième visite: le Domaine de l'Orpailleur, accueilli par Charles-Henri de Coussergues, un homme passionné (et courageux) qui, avec 3 autres associés, ont fait en sorte que la viticulture au Québec existe aujourd'hui! Coïncidence, Hervé Durand (l'autre associé du Domaine) était présent, Hervé est propriétaire du Mas de Tourelles à Beaucaire (si vous passez par la Provence à l'occasion... ne râtez pas ce Domaine!).

L'Orpailleur, une "locomotive" pour les vins du Québec: de très beaux vins, un savoir faire de plusieurs années, mais aussi un véritable lieu de découverte avec notamment un Économusée de la vigne et du vin.

Aux beaux jours n'hésitez pas à organiser une petite route des vins et faire une pause gustative et culturelle dans ces deux vignobles.

Oenologiquement votre!

Cortellini, "Jean-Louis" et l'amour du vin.


Il évoque ses amis avec tendresse. Jean-Louis, son associé, ce grand acteur un peu mystérieux. Samuel, l'ancien voisin, le réalisateur passionné... Et Enki, bien sûr, le père du phoenix qui prend son envol sur l'étiquette.

Trintignant, Benchetrit, Bilal... Trois noms qui font dresser l'oreille. Des visages qui attirent les regards. Trois hommes, tout simplement, venus partager un moment - et un verre - avec leur ami Bertrand.

Car pour eux, c'est lui la star: Bertrand Cortellini, l'âme de Rouge Garance, le faiseur de vins aussi gourmands et légers, qu'ils peuvent être séduisants et profonds. Et un peu joueur, avec ça: sur la petite table basse, ce midi là, il a posé une bouteille de rouge, étiquette tournée vers le mur.

"Garance", lui demande-t-on?
"Non, répond-t-il en retournant la bouteille. C'est le vin de deux copains, les frangins Alary. La "Réserve des Seigneurs" de l'Oratoire Saint Martin. C'est un Cairanne. C'est beau, non? J'aime bien faire boire les vins que j'aime."
A l'étage, dans la grande salle de l'Atelier Berger, sa femme Claudie se charge, elle, de parler de leurs vins. Huit bouteilles sont alignées du Blanc au Rouge Garance, en passant par le moelleux (la Douce Heure) et les rosés. Dans cette pièce réservée par les Toqués des Dentelles, leur table attire. Un restaurateur suisse est épaté. Un caviste s'apprête à faire de la Rosée (une saignée de syrah, de grenache et de cinsault) son "coup de coeur" de l'été.
"Jean-Louis dit que ce n'est pas du vin, le rosé, lâche-t-elle en servant les candidats à la dégustation. Mais nous on aime bien...".
Même entre amis, on peut ne pas être d'accord sur tout.

Lorsque je suis tombé sur Cortellini et son ami Bilal, au bar, j'avais encore en bouche le croquant de sa Syrah (Little Garance). Franco, je le lui dis, prêt à le voir tourner la tête avec une moue polie. Au contraire, un grand sourire éclaire aussitôt son visage. Et avec ce petit accent traînant qui rappelle sa Suisse natale, il se met à parler de ses vins. Il raconte son travail, son passage de Castillon à Saint Hilaire d'Ozilhan (Gard). Il évoque son passage en bio au début des années 2000 "par respect de la nature et du consommateur", comme il dit. Le soin qu'il prend de ses raisins jusqu'aux vendanges (manuelles). La manière dont il les laisse vivre en cuve avant de les arrondir d'un discret trait de barrique.
"J'aime ça, explique l'ancien graphiste des bords du Lac Lemand, venu à la vigne en rencontrant sa femme. Claudie était fille de vigneron. On a commencé sur les terres familiales à Castillon. C'était dans les années soixante-dix et à l'époque on amenait tout à la coopérative".
30 ans, donc, que les Cortellini, mari et femme font du raisin. Et 20 qu'ils rêvent de faire leur propre vin. Cette idée, ils l'ont déjà lorsqu'ils rencontrent Jean-Louis Trintignant dans un diner d'amis. C'était en 86. Leur association mettra dix ans à se concrétiser.
"Sa femme nous avait dit. Oh là là... N'y allez pas! Vous allez vous fâcher. Ça va mal finir. Mais ça n'a jamais mal tourné. Jean-Louis est un type unique, hors du commun. Un Monsieur. Il a acheté 5 hectares à la création du domaine (qui en compte aujourd'hui 28, ndla), pour nous aider à démarrer. Il est beaucoup venu la première année, pour savoir, pour comprendre. Et puis il m'a laissé faire."
Première bouteille en 97. Près de 100.000 aujourd'hui. Avec, à entendre Bertrand, le même respect presque philosophique du terroir et des raisins.
"Une forme d'honnêteté en tout cas, insiste le vigneron de Saint Hilaire. Dans l'esprit de ce que fait mon pote Richaud à Cairanne. Authentique, quoi..."
Mais avec sur le chemin cette idée entêtante que "Rouge Garance" ferait partie de ces fameux vins de stars , aux cotés de bouteilles signées Depardieu, Bouquet, Beckham, Alesi ou Coppola. Moins Domaine que "danseuse", en somme. A dire vrai, personne n'y aurait trouvé à redire. Personne, sauf ces trois là, justement...
"Avec Jean-Louis, tout est très clair, précise Cortellini. Très simple. Il vient volontiers lorsqu'il pense que c'est bon pour la "com" du Domaine. Mais le vigneron c'est moi. Et, ensemble on n'a jamais envisagé de faire des vins à des prix vertigineux. Moi, ça ne m'intéresse pas de vendre des bouteilles des centaines d'euros comme Coppola. Ou même 30 ou 50 euros pièce, juste sur un nom... Je fais les meilleurs vins possibles, pour que les gens les boivent. Des vins à 5, 10, 12 euros. C'est ça mon truc. Le vin c'est pas un truc qu'on doit avoir peur d'ouvrir. Faut pas que ce soit compliqué. Ca doit être festif."
Le cliché "star aux champs", donc, très peu pour eux... Bertrand se moque même gentiment, de ces journalistes qui défilent au Domaine pour tenter d'approcher l'inaccessible Trintignant. Le vin comme un sésame. Les "on-vient-mais-monsieur-Trintignant-sera-là?" prononcés d'un air innocent. Ou bien les "ce-serait-tellement-mieux-pour-l'image". Dans ces cas là, Bertrand appelle le comédien. Souvent, son associé fait le déplacement. Mais il sépare vite le bon grain de l'ivraie.
"Je me souviens de ce photographe tchèque, raconte Cortellini... C'était pour un article dans une belle revue. Il voulait faire quelques photos "comme ça", comme il disait... Discrètes... Saisies sur le vif. Jean-Louis accepte de venir. On s'installe autour de la table pour le repas. Et là, le type sort tout le matériel. Les pieds, les éclairages. Un vrai studio photo! Tout ce sur quoi Jean-Louis a tiré un trait... Ça l'a raidi. Il a même failli partir... Finalement les photos étaient superbes, c'est sûr. Mais dessus, il tirait une gueule pas possible."
Sur le site du Domaine, on n'évacue pas la star, bien sûr. En cliquant, vous tombez directement sur la mention S.C.E.A Trintignant-Cortellini. C'est écrit en bas. Mais ce qui saute aux yeux c'est que la star, c'est "Rouge Garance" et ses vins... Avec beaucoup humour, on vous rappelle même discrètement que les valeurs médiatiques n'ont pas court.

Cliquez sur "les acteurs", par exemple.

Vous espérez sans doute accéder à la galerie de photos de ces V.I.P. qui fréquentent le domaine? Mauvaise pioche. Ou heureuse surprise... Ce qui s'affiche, en effet, ce sont les visages des trois associés: Jean-Louis, Claudie et Bertrand. La photo, bien sûr, est signée Samuel Benchetrit. Et là, Jean-Louis sourit. Protecteur. Il est en famille.

Regardez les mieux: on dirait trois enfants au paradis... Joli clin d'oeil pour un domaine qui a emprunté son nom au personnage d'Arletty, dans le film de Marcel Carné. Seulement ici, ce sont les raisins qui font leur cinéma. Et personne d'autre.


Vins de Loire - quelle diversité!

13 convives autour d'une table. C'était vendredi soir chez Vins & Terroirs à Haguenau. Jean-Luc Lanoix nous avait concocté une belle dégustation à la (re)découverte des vins de Loire: 6 rouges et 5 blancs.

De belles surprises en perspective, loin d'une image d'une certaine verdeur que l'on pourrait avoir... Les vins ont été carafés peu avant le service.

Les rouges:
  1. Côt de Touraine - Clos des Roches Blanches 2007 (13€)
    Le 1er vin ce n'est jamais évident. Pas d'exception à cette règle ce soir. Nez assez discret sur des notes fraîches de végétal et quelques épices (poivre). La bouche offre une belle trame acide, mais se termine sur une finale courte et amère. Moyen

  2. Bourgueil "Clos Sénéchal" - Domaine Catherine & Pierre Breton 2007 (16€)
    C'est parti pour le cabernet franc! 1er nez sur des fruits rouges puis à l'aération on plonge son nez dans les herbes fraîches. Un nez frais et précis. En bouche, on est frappé par un surcroît de matière et de densité par rapport au vin précédent. Les tanins sont aussi plus présents et l'acidité (mûre) en finale laisse une bouche limpide et nous fait oublier l'attaque en bloc. Bien-

  3. Saumur-Champigny - Château Yvonnes 2007 (20€)
    Le vin "non" de la soirée pour ma part. Le jeune Matthieu Vallée s'essaie à des élevages boisés un peu trop marqués à mon sens. Le 1er nez est réduit (notes animales) et ne laisse place à l'aération qu'à des notes boisées. Le maquillage pressenti au nez se confirme en bouche. L'élevage en fûts de chêne est omni-présent. C'est dommage car on perçoit que la matière est belle, le fruit est beau sous ce maquillage démodé. Soit il faut savoir l'attendre, soit il ne perdra pas complètement son fard. A garder. Moyen

  4. Saumur-Champigny "Terres chaudes" - Domaine des Roches Neuves 2008 (18.90€)
    Ça y est! On se fait plaisir, mais alors très plaisir avec ce vin! Si le vin de Thierry Germain se présente sous un nez un peu fermé mais profond, la bouche tout en fruits acidulés est des plus élancées. On salive sur toute la longueur. Rien n'accroche, pas de chichi. C'est tout simplement très bon et pour. Très Bien

  5. Bourgueil "L'Envolée" - Domaine de la Cotelleraie 2007 (20€)
    Gérald Vallée est au commande et ça se sent! La minéralité fait son entrée dans la dégustation. Belles notes de silex / grafite au nez, relayées par un fin végétal. La bouche est une sphère de bonheur, aérienne à souhait. L'élevage est parfaitement maîtrisé. Quelle élégance. Ce vin me fait penser à un pinot noir. Très Bien

  6. Chinon "Coteau du Noiré" - Domaine Philippe Alliet 2007 (30€)
    Ouverture sur une note lactique et nez globalement fermé. Ce vin n'est clairement pas à déguster aujourd'hui. La bouche est un peu compacifiée à ce stade: légère perception de sucrosité, densité de matière, pointe d'élevage (vanille). Tout est là pour faire un beau vin dans quelques années. A garder. Bien
Les blancs
  1. Sauvignon "Arpents des Vaudons" - Domaine Mérieau 2009 (8€)
    Certes, il faut se refaire la bouche après une série de rouges pour attaquer les blancs. Certes, la bouche n'est pas des plus réceptives mais je ne m'y retrouve pas du tout dans ce vin trop variétal. Le nez est entêtant et monolithique sur des notes de poire, abricot. On a l'impression de faire face à des levures exogènes aromatisées (ce n'est pas le cas). Le nez ne bouge pas d'un poil à l'aération. Sans surprise, la bouche est acidulée et courte. Un vin simple qui exprime ce que je n'aime pas dans le Sauvignon. Il est vrai que ce vin n' pas la prétention d'être un vin de terroir, mais bon: Bof.

  2. Sancerre Cote des Monts Damnés - Domaine Henri Bourgeois 2008 (21€)
    Yes, yes and yes! Le Sauvignon comme je l'aime. Le jour et la nuit avec le vin précédent (oui, le prix n'est pas le même, je sais). Ballet fin de fruits exotiques au nez (mangue, papaye, agrumes) et minéral. Un nez profond et envoûtant. Une bouche sapide et élancéee qui se déroule par paliers successifs. Une minéralité cristalline offre à ce vin pureté et longueur. Très Bien

  3. Vouvray "Clos Baudoin" - Domaine François Chidaine 2007 (16.90€)
    ZE frisson de la soirée! Le chenin est un grand grand cépage quand il est mis entre de bonnes mains. Un nez racé, élégant tout en minéralité (craie). La bouche est un frisson minérale où tout est taillé, épuré, sec. Seul le terroir transparaît par quelques notes fumées. Un vin cistercien des plus justes. Grand

  4. Jasnières "Les Rosiers" - Domaine de Bellivière 2006 (20€)
    Comment enchaîner après un tel Vouvray. Le chenin offre ici un nez qui paraît un peu fatigué où se côtoie sans se parler des agrumes confits avec des notes lactées. La bouche est aussi fatigante avec une perception de sucrosité bien supérieure au 6 g/l de sucres résiduels. L'attaque perlante peine à faire oublier la densité, le miéllé et le gras d'une bouche qui cherche sa personnalité. Clairement à regoûter dans un autre contexte (pas après le Clos Baudoin!). Moyen+

  5. Sauvignon "Jadis" - Domaine Henri Bourgeois 2007 (30€)
    La grande cuvée du domaine Bourgeois. Le Sauvignon s'exprime de nouveau sous son meilleur jour avec un nez floral, citronnelle qui évolue sur la minéralité. Quelle complexité! Une bouche tendue qui fait saliver de plaisir. Un vin très frais, de nouveau aérien. Ce soir, je trouve que les Monts Damnés se goûtaient mieux. Bien+

Conclusion: Quelle diversité d'expressions parmi tous ces vins! Une région passionnante où le bio occupe une bonne place et les terroirs offrent des nuances infinies (schiste, tuffeau argilo-calcaire...). A des prix si raisonnables, il serait vraiment dommage de s'en priver!