mercredi 18 avril 2012

PROMOTIONS chez votre caviste

C'est la fête permanente chez votre caviste.

Après une magnifique soirée d'inauguration
qui a fait la une des journaux,
les PROMOTIONS SPECIALES ouverture à MEGAVINS Fréjorgues
continuent jusqu'à fin avril.

Des REMISES et bouteilles GRATUITES sur plus de 50 cuvées.

Alors profitez-en vite !

Washington : rêves, dégustations et découvertes

Seattle est une ville magnifique. Elle respire. Je rêvais déjà d’y aller dans les années 90, en plein mouvement grunge. À cette époque, jamais je n’aurais cru que je m’y rendrais 20 ans plus tard pour déguster des vins dans la ville qui avait inspiré le film Singles!

Entre la chaine des Cascades et des Olympic Mountains, la métropole de l’État de Washington accueille les dégustateurs de vins dans ses restaurants branchés tel que le RN 74 sur la Fourth Avenue (ce nom fait référence à la route des vins de la Côte d’Or en Bourgogne). Les visiteurs peuvent également se rendre à Woodinville, située un peu plus au nord où l’on découvre une multitude de « tasting rooms ».

Dans cette petite ville qualifiée de « capitale du vin », la majorité des wineries y ont installé une salle de dégustation pour profiter de l’achalandage de Seattle. Mais les vins, s’ils peuvent être élaborés dans des wineries de ce côté de la chaîne des Cascades, les raisins proviennent généralement du côté est, au climat chaud et sec, de celle-ci dans ses american viticulture area (AVA : appellations américaines). Dans les faits, les producteurs récoltent ou achètent des raisins issus des 11 AVA situées du côté est et les vinifient de l’autre côté des montagnes où le climat est plus frais et humide.

La plus vaste AVA est celle de Columbia Valley. Mais l’AVA Red Mountain est reconnue pour ses vins rouges tanniques et aptes à vieillir issus de cabernet sauvignon, syrah, petit verdot, etc. À l’intérieur de cette appellation, les parcelles Ciel du Cheval, appartenant à un seul propriétaire, approvisionnent une vingtaine de winemakers qui en font les meilleures cuvées. Autour de Seattle, une seule appellation, Puget Sound, produit des vins issus des cépages Madeleine Angevine, Muller-Thurgau et Siegerebbe.

J’ai fait quelques belles découvertes à Woodinville, dont les vins de J. Bookwalter. Le Protagonist 2009, issu des cabernets sauvignon et franc est excellent. De la complexité, de la chair et du corps mais aucune extraction exagérée. L’équilibre y est. Le millésime 2006 est toujours disponible en SAQ (Protagonist J. Bookwalter - Red Mountain, je n’ai pas goûté au 2006). J’ai également aimé l’expression du cabernet sauvignon dans le Foreshadow - Columbia Valley  (j’ai dégusté le 2009).

Espérons avoir d’autres vins de Washington au Québec bientôt. Ils rejoindraient les noms connus de L’Ecole No41, Andrew Will Winery, Pepper Bridge ou encore Château Ste-Michelle. Par ailleurs, les vins de Dusted Valley sont disponibles en SAQ et plairont à ceux qui préfèrent les rouges confiturés et qui tachent ! Les vignerons ont d’ailleurs parti un club de vin appelé Stained Tooth Society, cela dit tout…

Hélène Dion, sommelière conseil


Protagonist J. Bookwalter Red Mountain Washigton 2006
Code SAQ : 11411788

Prix : 57,75 $

Cab.Sauv Foreshadow Bookwalter Columbia Valley Washington 2007
Code SAQ : 11335560

Prix : 48,00 $

Cabernet-Sauvignon Dusted Valley Walla Walla Valley 2007
Code SAQ : 11335480

Prix : 28,65 $

Les Sarrins, Blanc de Rolle, Vin de Pays du Var, 2007

Bruno Paillard est propriétaire de ce domaine qu'il a repris en 1995. La contre-étiquette précise l'origine du nom du domaine : "L'origine du nom Les Sarrins vient d'une ancienne légende selon laquelle un chef Sarrazin aurait été tué sur le Domaine lors d'une tentative de conquête de l'Est de la Provence au Xème siècle. Il aurait été enterré là, revêtu de son armure en or."
  • Les Sarrins, Blanc de Rolle, Vin de Pays du Var, Vinifié et élevé en fûts de chêne, 2007
Je n'ai pas tellement d'experience concernant les vins de pure Rolle mais il m'a semblé que celui-ci, de par son élevage, était vraiment peu commun.

Il faudra une petite aération pour calmer cette note de vernis à ongles au nez. Ensuite, le vin développe des arômes d'amande, de chocolat blanc, de vanille, de noix de coco puis enfin de melon et de poire. La bouche est ronde, miellée, avec une sensation de sucrosité (ou sucrosité réelle?) et une touche de bois. L'équilibre est très sudiste. Même si l'ensemble n'est pas très frais, ce vin m'a tout de même procuré du plaisir par son côté atypique.


15/20

Que fait-on dans les vignes en... avril

Lundi 16 avril

Arrachage pieds de vigne après le délai d'un mois. Tracteur sur-puissant qui soulève les pieds de terre et va les chercher à près de 60cm sous terre.








Fin de matinée consacrée à sortir du bois à la fourche de parcelles trop vigoureuses.

Après-midi, décrochage de fil de fer de piquets métalliques pour préparer leur remplacement par des piquets bois




Mardi 17 avril


J'ai planté des centaines de piquets bois toute la journée. Heureusement avec l'aide d'une machine révolutionnaire (photo de gauche). Mais je ne vous raconte pas les coups de soleil et la tête en compote!

En effet, cette belle machine ressemble un peu à un certain marteau-piqueur, bruit et vibrations compris :-)

La vigne pousse a vue d'oeil. Déjà au stade 3 feuilles étalées. J'ai même commence une partie de l'ébourgeonnage sur le pied de vigne (tous les bourgeons sous le 1er fil de fer)! A ce rythme là on vendengera en juillet!

Jeudi 19 avril

Et bien après avoir planté des piquets bois et décrocher les fils de fer des anciens piquets, il a fallu déterrer les piquets métalliques et les sortir de la parcelle! Yoohoo!! Le tout heureusement avec l'aide d'un tracteur, d'une potence artisanale et d'une chaine. Ca nous a quand même pris toute la journée.

Dans certaines parcelles, les sols ont souffert d'un manque d'eau pendant l'hiver et surtout d'une absence de gel qui fait éclater les grosses mottes de terre et contribue à améliorer la structure du sol.




Vendredi 20 avril

Je finis en beauté. Après une matinée assez cool à sortir des piquets métal d'une parcelle et à fixer des "porte-manteaux" pour les deux fils baladeurs de palissage, j'ai passé l'après-midi à piocher pour désherber et dégager autour des jeunes vignes sous le rang. Un travail nécessaire car toute cette flore asphyxie le jeune plant. Par contre, j'ai le dos et les mains en compote!

Dégustation d'huile d'olive

Dans le cadre d'un Atelier du Goût organisé par Slow Food lors de son salon "Aux origines du goût" qui s'est tenu en avril à Montpellier, j'ai assisté à une dégustation commentée d'huile d'olive! J'ai eu le droit à un mini cours de dégustation propre à l'huile d'olive et mise en pratique avec 7 huiles d'olive (5 du pays de l'Hérault, 1 toscane et 1 huile d'argane du Maroc). Atelier très instructif qui met en jeu une autre technique d'analyse sensorielle...

Comment déguster une huile d'olive?

Les informations ci-dessous sont librement adaptées de documents fournis par la Chambre d'Agriculture (Mme E. Terrien) et le Conseil Régional de l'Hérault.

Déguster une huile d'olive c'est analyser:
  • le fruité: défini comme l'ensemble des arômes hors défauts. On s'intéressera à la composition aromatique (artichaut cru/cuit, herbe, pomme...), la complexité, l'intensité (léger, medium ou intense) et surtout le type de fruité (vert, mûr ou noir)

  • l'amertume: goût ressenti sur l'arrière de la langue (identique bien sûr à la perception de dégustation dans les vins)

  • l'ardence: sensation tactile dans la gorge de picotement, d'irritation, qui peut aller jusqu'à déclencher une toux. Le piquant d'une huile témoigne de la bonne fraicheur des olives au moment de la trituration
La notion de type de fruité est fondamentale pour comprendre une huile d'olive. On distingue 3 grandes familles de fruités (la notion de fruité est à comprendre au sens de l'ensemble des sensations olfactives):
  • le fruité vert: arômes dominés par des odeurs herbacées, fraiches telles que herbe coupée ou gazon, feuille, artichaut cru, plant de tomate, banane fraiche, poivron vert, pomme verte. Ces arômes reflètent des olives cueillies assez tôt, encore vertes

  • le fruité mûr: provient d'olives cueillies plus tardivement. On y trouve une très large panoplie d'arômes que l'on peut classer en plusieurs séries:

    • série végétale: champignon, truffe, artichaut cuit, tomate cuite ou confite...

    • série fruitée: abricot, banane, cassis, fruits rouges, citron confit, fruits à chair blanche, coco, olive noire, poivron...

    • série fruits secs: amande, datte, noisette, noix, pruneau...

    • série épicée: vanille...

    • série empyreumatique: cacao, chocolat, pain, pain grillé, torréfié, pâtisserie...

    • Autres: arômes fermentaires (beurre, levure, pâtisserie), tapenade...

  • le fruité noir: lorsque les olives ont subi un processus de fermentation contrôlée. De telles huiles ne présentent plus aucun caractère de fruits frais mais ont une panoplie d'odeurs se rapprochant du cacao, champignon, vanille, fruits confits... En général, elles ne présentent pas ou peu d'amertume et moins d'ardence. A noter: on parle d'aspect végétal d'une huile pour signaler l'absence de fermentation. On peut donc parler d'huile au fruité vert ou mûr

Les conditions de la dégustation

  • Commencez la dégustation par des huiles mono-variétales, du fruité vert au fruité mûr puis noir, par intensité croissante

  • Servir l'huile dans un mini verre (plastique...). Tenir le verre dans sa main pour réchauffer l'huile afin qu'elle dégage au maximum ses arômes. La température idéale de service se situe autour de 26 degrés

  • Humectez longuement l'huile en essayant de déterminer son type de fruité, son intensité, sa complexité

  • Prendre une petite gorgée d'huile en bouche et la mâcher longuement afin qu'elle soit en contact prolongée avec toutes les muqueuses de la bouche

  • En bouche concentrez-vous sur l'amertume, l'ardence (une fois l'huile ingurgitée) et les arômes perçus. Vous ne percevrez aucune autre sensation telle que sucrosité, salinité ou acidité. En effet, l'acidité d'une huile d'olive n'est pas détectable au niveau gustatif. C'est juste une mesure chimique (pourcentage d'acide oléique libre) qui doit se situer au-dessous de 1%. Un taux supérieur en acide oléique trahirait un mauvais état sanitaire des olives la récolte et un délai de traitement avant la trituration

  • Prévoir une bouteille d'eau, du pain, des quartiers de pomme pour se refaire la bouche entre deux huiles
En savoir plus sur la dégustation d'huile d'olive, cliquez ici.

Primeurs Menteurs


Chaque année les primeurs de Bordeaux mettent en émoi le monde du vin. Chaque année la même rengaine, chaque année le même discours. « Les vins sont magnifiques et ils vont être encore plus chers que l’année dernière. » ou «  Ce n’est pas moi qui fait le prix, c’est le marché ». Mais au final qu’est ce que les primeurs : et bien ce sont des vins qui viennent juste de finir la fermentation Malo lactique (la deuxième fermentation après l’alcoolique) donc pas vraiment encore au point. Bien sur aujourd’hui tous les châteaux trichent et proposent à la dégustation en primeur des vins améliorés par leurs meilleurs œnologues (produits chimiques et assemblage seulement d’une partie des vins). Et pourtant la sphère vins continue à s’extasier devant ce montage financier qui ne permet qu’aux Châteaux les plus riches de dégager une trésorerie énorme qui bien placée pourra leur rapporter des dividendes importants. Ce sont les mêmes qui compte tenu de leur notoriété et du système bordelais n’ont pas besoin de forces de vente et donc beaucoup moins de frais que les milliers de petits Châteaux bordelais. Leurs produits dits « de luxe » sont diffusés dans des quantités énormes (100000 à 200000 bouteilles en moyenne pour les 1er grand cru classés) et l’exclusivité revendiquée n’est pas vraiment justifiée puisqu’on peut être sûr que quelques années après les vins se retrouveront en tête de gondole de votre supermarché local. Les prix sont souvent justifiés par la loi du marché (offres et demandes) mais en fait la mécanique est beaucoup plus complexe et au final rien ne justifie les prix astronomiques atteints ni l’offre ni la demande.

Les vins de Bordeaux (Grand Crus et assimilés) ne sont plus aujourd’hui un produit de plaisir et de partage mais un produit spéculatif aussi rentable qu’une action Total. D’ailleurs depuis quelques temps certaines banques proposent des placements financiers en vin, plus sûr et plus rentable que la Bourse. Tout ces bouleversements au détriment du consommateur car les vins ne sont plus bus mais juste entreposés dans l’attente d’une revente en attendant de dégager une plus value juteuse. Bien sûr ce business ne tient pas compte de la maturité et de la buvabilité des vins.

Au final, que reste-t-il du vin, du terroir et du savoir faire ? Quelqu’un peut il me citer un vigneron Bordelais (pas un Château) ? Qui est le vigneron de Latour? Ou la spécificité du terroir de Pauillac ? Comment expliquer une telle effervescence autour d’un événement qui, il y a quelques années ne concernait que les propriétaires et les négociants. Comment expliquer l’intérêt pour les journalistes et les critiques de déguster des vins trafiqués, pas prêts et jeunes ? Comment juger de la qualité d’un vin et de son prix alors qu’il lui reste encore deux ans d’élevage ? Toutes ces questions et surtout leurs réponses me semblent abstraites et injustifiables.

Mais je comprends pourquoi de nombreux vignobles Français et Internationaux envient le système Bordelais. Car si tous les vignobles avaient eu la chance d’adopter un système pareil par le passé, il n’y aurait pas de vignerons pauvres.