mardi 21 août 2012

Domaine Dalais Aoc Brouilly cuvée " A mon père" 2011

Mon ami Pierre Yves me propose ce Broully...j'ai aimé son Packaging!!!
On est sur du gamay noir...;le nez est sur notes de fruits rouge pour moi je dirais fraises un peu blette, Une fois en bouche le calme plat....il faisait trés chaud et le vin était trop frois!!!!
Une fois aéré le Broully nous parle....le nez ne change pas mais en bouche la finesse est de mise sur des notes de fruits noires ( de la mûre)un vrai plaisir....on la servit en fin de repas sur un fromage saint nectaire fermier.. j'avoue....ce n'est peut être pas l'accord optimum mais c'était quand même génial!!!!
Ce que j'ai aimé dans ce vin c'est sa finesse et son fruité bien maitrisé!!

Je me demande si cela ne vaut pas le coup de le laisser vieillir 2 ou 3 ans

Je le vois bien sur un grenadin de veau sauce au champignon!!

note : 14/20

Prix : 7e

Où :
Vin Chai Vous 19 à Cosnac
Lien en marge su blog!!!!

Foillard: l'apôtre du Py


Au début, Jean n'était qu'un disciple. L'un des premiers en Beaujolais à avoir mis ses pas dans ceux du prophète Lapierre, sur les pentes escarpées du vin nature. C'était en 85. Deux décennies plus tard, il est patiemment devenu l'autre Saint auquel ne peuvent manquer de se vouer les amoureux de Morgon. Une référence qui cultive la modestie et n'a rien oublié des errances des débuts:
"On était là, raconte Jean Foillard, à attendre que les raisins soient mûrs. Et on voyait les vendangeuses passer sous notre nez... Et une et encore une... Tout le village ramassait avant nous: un vrai défilé! Et ça pendant parfois deux, trois semaines! On se regardait avec Marcel avec une boule au ventre. On se disait: "et si on se gourait? Si c'est eux qui avaient raison?"... On ne pouvait pas s'empêcher d'être taraudés par le doute. Mais on tenait bon."
Ramasser du raisin mûr, ne pas traiter chimiquement, ni recourir à des levures artificielles, ni filtrer les vins... Presque une révolution dans le Beaujolais volontiers industriel des années 80. Ce soir de juillet 2008, le succès est au rendez-vous. Mais il faut voir ces deux chrétiens rigoler de leurs frayeurs passées. Raconter comme ils guettaient dans le regard des dégustateurs une lueur d'approbation. Et chez les clients, l'espoir d'une commande.

Sur la longue table en chêne de la maison Foillard, la bouteille de Py 2004 délie décidément les langues. Ce terroir, Jean le travaille avec tendresse depuis 25 ans. Un diamant, la prunelle de ses yeux. Une merveille qu'il vous emmène volontiers gravir à la première occasion, comme d'autre la Roche de Solutré. Là-haut, Jean "le taiseux" se ferait presque volubile:
"J'étais parti pour être mécano, raconte-t-il. J'ai commencé et puis franchement ça collait pas. Mon père m'a demandé de revenir l'aider. C'était au début des années 80. Je m'y suis collé. J'ai repris l'exploitation et j'y suis resté...".
Puis il ajoute, émerveillé:
"Regarde comme c'est beau de là!"
Le mamelon de schiste se dresse au dessus du clocher du village; les vignes y sont littéralement posées sur un amas de morgon, ces roches décomposées qui font la spécificité du terroir. Du sommet - à 260 mètres, n'exagérons rien... - on aperçoit les autres appellations du Beaujolais: à gauche Fleurie, puis Chiroubles, Moulin-à-vent, Brouilly... En face, contre le soleil de cette fin d'après midi: Régnié, la petite dernière des AOC locales. Désormais les adeptes du vin nature comptent des disciples sur chacun de ces terroirs. Une dizaine pour la seule appellation Morgon.

Mais Jean, ce jour là, n'a pas la tête à compter les apôtres de l'église qu'il a participé à fonder. Sans égard pour son pantalon et ses chaussures de ville, il s'enfonce dans la terre détrempée par les pluies et remonte "sa" Côte. C'est qu'en juin, le mildiou a frappé ici plus souvent qu'à son tour. Le vigneron sait que ses vignes ne sont plus protégées et qu'il va lui falloir traiter à nouveau. Inquiet, le taiseux se referme. Il arpente, fouille les feuillages, évalue les grappes. Puis jette un coup d'oeil au ciel:
"Demain, murmure-t-il, pour lui-même. Demain, si tout va bien on pourra traiter..."
Le lendemain, il sera debout à 5 heures pour "poudrer" ses vignes. Au souffre, protection naturelle contre les maladies. Même si ses raisins, couvés comme le lait sur le feu, ont moins souffert que celle de certains voisins. Car là où Marcel Lapierre affiche une sérénité rigolarde, Jean Foillard, lui, avoue être un anxieux. Et un travailleur acharné. C'est cette discrète obstination qui a sans doute fait de lui, année après année, l'autre grand nom de Morgon.