dimanche 19 février 2012

Domaine Michel Bouzereau à Meursault

A la recherche de Meursault tout en finesse, non marqués par l'élevage sans excessif gras ou boisé, je me suis rendu tout naturellement chez Michel Bouzereau à Meursault.

Accueilli dans les tout nouveaux chais par Jean-Baptiste, nous allons tout d'abord explorer les nouvelles installations très fonctionnelles où le 1er millésime à y être vendangé est le 2009. Les jus descendent par gravité dans les chais situés au sous-sol. L'espace de travail est impressionnant. Le lavage des bouteilles encore à l'ancienne nous rassûre. Ici on connaît l'importance des traditions.

Nous allons dans l'un des chais enterré goûter une aperçue de la gamme en bouteille sur le millésime 2007 (le 2008 n'ayant toujours pas connu la mise).

L'Aligoté est un régal de fraîcheur et de simplicité. A 5.50€, on aurait tort de s'en priver pour des bons apéro.

On ouvre le bal crescendo des Meursault avec "Le Limozin" (24€) qui donne d'emblée le ton de la dégustation: minéralité, finesse et délicatesse. Pas de démonstratif mais une fine ligne tendue soulignée par un fin élevage.

On gagne en puissance et longueur avec "Les Tessons" (24€) et en matière. La parcelle exposée Sud donne plus de richesse que le précédent exposé Est.

Le Puligny-Montrachet 1er cru Les Champs Gains (34€) est quant à lui plus sur la réserve et reste à ce stade assez fermé.

Le Meursault 1er cru Genevrières (34€) nous offre une belle part d'émotion avec une longueur impressionnante et une acidité en cascade des plus fines. Les notes de minéralité (pierres chaudes) se font envoûtantes. On gagne aussi en complexité avec ici des notes d'anis qui apporte une fraîcheur supplémentaire.

L'apothéose est atteint avec le Meursault 1er cru Perrières (42€) avec une minéralité toute en longueur. Il semble que ce vin ne s'arrêtera pas en bouche. Il est doté d'une tension exceptionnelle.

Conclusion: un domaine à Meursault que je ne peux que recommander chaudement de la part la sincérité de son accueil, la minéralité et la finesse de ses vins et aussi pour sa politique de prix ma fois encore accessible pour ce type de vins.

Bertrand Gautherot, dans les bras de Sorbée...


Ce matin là, Bertrand Gautherot attend un client. Un japonais, me précise sa femme Hélène. Et pas n'importe qui : Hideaki Kito, un caviste, revenu de Nagoya pour goûter les "Vouette-et-Sorbée".

Ici, le japonais, il faut le dire, est en pays de connaissance. Il n'est pas de ces néophytes dont l'oreille, peu habituée, aurait été abusée par une sonorité proche : Moët, Vouette... L'homme fait parfaitement la différence. Monsieur Kito parle français avec application. Et s'il revient, c'est qu'il est l'un des premiers à être tombé amoureux de cet "extra-brut" qui n'a rien à envier aux grands de Champagne.

Et pourtant quel contre-pied...

Dans cette région qui veut sans cesse produire plus et rêve de s'agrandir, les Gautherot prônent pratiquement l'abstinence: ils cultivent 4 hectares à peine, produisent 10.000 bouteilles les bonnes années. Mieux : dans cette Champagne qui traite massivement ses vignes (rudesse du climat oblige, dit-on souvent...), Bertrand a décidé de la jouer bio.
"J'ai toujours voulu faire du raisin, explique-t-il. J'attendais seulement que mon père me passe la main. En attendant, je travaillais comme concepteur produit dans l'industrie du luxe : je concevais des étuis de rouge à lèvres en élastomère... Donc, en 93, je reviens ici, dans une région qui est sans doute la plus traitée au monde : engrais pesticides... La Champagne dépense en moyenne 2200 euros/hectares en produits. Venant de cet univers de luxe, je me suis dis : "attends... Entre l'image et le produit, il y a quelque chose de malhonnête. Ca déconne...". C'est comme ça que j'ai basculé. J'ai arrêté tous les traitements. J'ai eu envie de rendre la vigne à sa nature et d'accepter ce qu'elle me donnerait"
Au début donc, logiquement, les Gautherot font du raisin. Du raisin bio, qu'ils livrent à la coopérative. Très vite, les vaches produisent du compost, on se met à la "tisane d'ortie" pour stimuler les vignes et des brumisations ponctuelles de silice ou de cuivre pour les traiter. Les voisins sourient... Grand bien leur fasse! Pas sorcier pour deux sous, Bertrand croit dur comme fer à ses méthodes. Il ne dépense plus que 160 euros à l'hectare... Et puis dans cette région exigeante, pluvieuse et rude, il est persuadé que ses vignes - et sa famille - vivent mieux au naturel :
"On est sur des micro-doses, c'est de l'homéopathie appliquée aux plantes, plaide le vigneron. Là où la chimie prescrit huit jours d'antibiotiques par les engrais et les pesticides, la bio-dynamie traite en deux heures de manière naturelle. Mais tout ça, la bio, la bio-dynamie, les certifications AB ou Demeter, ce n'est pas le but en soi. C'est un outil, comme internet ou un sécateur... C'est tout de même une forme de cohérence : être vrai, en plus d'être bon."
Et puis un beau jour passe un certain Anselme Selosse (photo à droite). En voisin, mais aussi en mentor, ce vigneron atypique, pousse les Gautherot a faire eux-même leur vin. En 99, Bertrand plante donc des Chardonnay à coté de ses pinots et en 2001 il sort ses premières bouteilles.

C'est ainsi que vont naître les cuvées "Blanc d'Argile" (Chardonnay) et "Saignée de Sorbée", une "longue infusion de pinot noir, presque une tisane", dit Bertrand. Et bien sûr la "Fidèle" (Pinot noir), la toute première:
"Fidèle parce que l'on veut être honnête avec notre terroir. Je veux que le raisin puisse s'exprimer comme il est... Comme le climat et la terre nous permet de le faire, ici. Loin des modes. C'est aussi pour çà qu'au lieu de donner à la Maison un nom Tartanpion ou Durand, on l'a nommée du nom des deux lieu-dits où poussent les vignes : Vouette et Sorbée. C'est une façon de rendre leur vérité aux cépages et aux sols dont j'ai hérité".
Fidèle à ses idées, justement, le vigneron étend ses principes de la vigne au chai. A contre-courant toujours, il décide de très peu sucrer ses vins, dans une région qui a pris l'habitude de récolter tôt (pour éviter les maladies) et pratique largement la chaptalisation. Les bonnes années, il glisse à peine 20 grammes de sucre à la mise en bouteille pour créer le gaz et les fameuses bulles. En revanche, il se refuse, quoiqu'il arrive, à ajouter la fameuse liqueur qui en Champagne ferme souvent le bal:
"Après 15 à 18 mois de bouteille, m'explique patiemment le vigneron de l'Aube, la prise de mousse a créé un dépot. On s'en débarrasse en décapsulant, avant de fermer avec le bouchon de liège. C'est là que la plupart des producteurs "rectifient" leurs Champagnes : ils ajoutent du vin de réserve et "dosent" leur produit avec une "liqueur d'expédition", qui va donner du sucre et un goût "maison". Moi, au contraire, je fais des vins crus, fidèle à la vigne, pratiquement des produits frais. Quand vous ouvrez une bouteille, elle vous offre un premier abord, puis un autre. Posez là sur la table dix minutes, le goût aura encore changé. C'est vachement généreux un vin. Formidablement généreux."
Et voilà comment, en quelques années à peine, Bertrand et Hélène, du haut de leurs 4 hectares ont réussi à conquérir leur monde. De grande tables... Et monsieur Kito, qui, bien sûr, ce matin là, a fini par arriver.

Cette année encore, malgré la décision de geler le nombre des clients, Hideaki Kito aura son quota bouteilles. Quitte "à faire râler l'importateur officiel au Japon", plaisante Hélène qui sait bien que l'autre japonais apprécie peu d'avoir un concurrent au Pays du Soleil Levant.

Mais c'est une question de Fidélité. Et là-dessus la Maison ne plaisante pas.

Dégustation Château de Pennautier


Samedi 20 février 2010 dégustation chez votre caviste de
la cuvée Château de Pennautier
des Vignobles LORGERIL.

Situé en Cabardès à côté de Carcassonne, ce domaine est détenu par la même famille sans interruption depuis 1620. Miren et Nicolas de Lorgeril se sont attachés à développer avec passion et fidélité à leurs racines une large gamme de vins de qualité. Les vignobles Lorgeril sont également producteurs en appellation Saint Chinian et Faugères sont le nom du Moulin de Ciffre et en Roussillon sous le nom du Mas des Montagnes.

Venez découvrir cette belle gamme de vins.

Crevaison pour La Bicyclette rouge en France

Le monde du vin est encore éclaboussé par un scandal qui portera certainement ombrage à la confiance des consommateurs.

Après l'affaire des allégations de fraude concernant des vins italiens comme le Brunello di Montalcino et du Vino nobile di Montepulciano, c'est maintenant la France qui est pointée du doigt et le Géant américain Gallo.  En effet selon ce que rapporte AFP et le site Internet La Dépêche.fr,  la société limouxine Sieur d'Arques  avec son vin Red Bicyclette est directement en cause pour avoir commercialisé du faux pinot noir.  

Le tribunal correctionnel de Carcassonne a prononcé des peines jusqu'à 6 mois de prison avec sursis et 180.000 euros d'amende (Plus de 255 000 dollars canadiens)  contre des viticulteurs et négociants du Languedoc-Roussillon qui ont exporté des vins des vins en usurpant l'appellation de cépage pinot noir. La société Sieur d'Arques qui se trouvait au sommet de la pyramide de commercialisation traitait avec son client,le géant américain, la société Gallo.  La supercherie consistait à vendre un mélange de merlot et de syrah pour du pinot noir, et ce presque deux fois plus cher, sous l'étiquette Red Bicyclette.  

Ce n'est pas aussi la première fois que la  France est au coeur d'une affaire de fraude dans le monde du vin.  Dans le  Beaujolais, le puissant négociant Georges Duboeuf, avait été condamné en 2006  pour avoir mélangé illégalement des vins génériques de moindre qualité avec des cuvées de son cru AOC. De plus signalons aussi le cas du co-propriétaire de Château Giscours, dans le Bordelais, qui avait fait l’objet d’une enquête en 1995,  pour avoir mélangé du vin générique de l’appellation Haut Médoc avec le second vin de la propriété.

Récemment plusieurs personnes bien nantis mettaient aussi en doute l'authenticité de plusieurs vins prestigieux  vendus à gros prix dans les enchères.  Un article à ce sujet a été publié sur les vins de contrefaçon dans le magazine Wine Spectator du 15 décembre 2009.

Chose certaine, la réputation du vin de Languedoc-Roussillon va en prendre pour son rhume avec ce nouvel épisode ou l'appât du gain s'est fait sur le dos des consommateurs.  

L’importance du millésime

Pour plusieurs l’achat de vin est toujours un exercise banale. On choisit souvent la même bouteille, on prend tel ou tel vin à cause de la beauté de l’étiquette où simplement parce que le conseiller en magasin l’a tout simplement suggéré. Pour l’amateur de vin avertit, il y a plusieurs facteurs qui peuvent influencer l’achat d’un vin plutôt qu’un autre.

Dans le cas où vous voulez consommer un vin à brève échéance il n’y a pas lieu de toujours se forcer les méninges, mais si vous avez dans l’objectif de vous offrir un vin un peu dispendieux dans le but de le faire vieillir, il est alors important de regarder le millésime, c’est-à-dire l’année de récolte des raisins ayant été utilisés pour fabriquer le vin. La qualité du vin est directement relié aux conditions climatiques auxquels la vigne a été exposée jusqu’à la récolte des raisins.


C’est pourquoi vous avez probablement déjà entendu dire, les Bordeaux 2000 était un millésime d’exception. Oui, 2000 était une très bonne année, mais il faut faire attention car certaine régions connaissent aussi des variation dans le climat. Pour le 2000, ce fût une bonne année pour les Margaux , les Graves et St-Julien/Pauillac/St-Estèphe. Néanmoins pour les vins de sauterne ce fût l’une des pires années depuis 1993-94. Dans le cas des Bordeaux 2000, en règle générale ce fût donc une exellente année.

D’ailleurs on parle beaucoup des vins de 2005 en Bordeaux comme étant comparable à ceux de 2000. On dit que la quantité de tannins dans ces vins est très bonne. Hors plus il y a de tannins habituellement, alors plus le vin a la propriété de vieillir plus longtemps, notamment dans le cas des rouges. Par contre pour en revenir à l’exemple des Bordeaux, l’année 2001 a été très bonne pour la plupart des rouges, mais ce fût une année exceptionnelle pour les vins de sauterne de cette année.

Pour connaître ces informations à propos des bonnes ou des moins bonnes années, il faut souvent se référer à un tableau des millésimes. Il y en a un très bon sur le site Internet des Fidèles de Bacchus. Prenez le temps de consulter ce genre d’outils, vous ne le regretterez pas j’en suis certains.