mardi 2 novembre 2010

Du grand Cahors

Des cuvées de très longues gardes, rustiques et sérieuses. Je parle ici des vins du Cahors, plus précisément des vins du Château du Cèdre.

Voici ici la suite de cette rencontre avec des producteurs du Sud-Ouest dont le premier volet était sur le Jurançon.

La table était remplie de verres de rouge. Des vins puissants, des vins costauds, que l'on surnomme le vin noir.

Difficile de leur enlever cette étiquette de gros rouges qui tachent à ces vins de Cahors. Mais depuis plusieurs années, des efforts considérables sont effectués pour améliorer la qualité des cuvées.

Les vins rouges de cette région sont issus en majorité de malbec, que l'on appelle là-bas le côt. Le Bordelais a longtemps fait des pieds et des mains pour mettre de côté le Cahors. Une région viticole avec beaucoup de potentiel qui pouvait lui faire ombrage.

Pascal Verhaeghe et son frère Jean-Marc sont propriétaires du Château du Cèdre. Leurs vins sont adorés des Québécois et pour cause. Par leur rigueur et leur amour du terroir, les deux frangins rehaussent l'appellation.

En visite chez nous, Pascal Verhaeghe a présenté ses cuvées et quelques millésimes précédents.

On commence par le vin d'entrée de gamme du Château du cèdre «Les Chatons».

Une robe bien foncée avec des reflets violets.
Un vin sérieux, un peu lourd, avec un très beau nez de figues et de réglisse.
La bouche est gourmande, garnie de cannelle et de fraises.

« Je ne fais pas de vins pour plaire, sauf peut-être Les Chatons », commente le vigneron.

C'est le seul vin à cette table qui n'a pas besoin d'être vieilli. Il est gourmand, bien fait, tout en étant typique et abordable.

Chatons du Cèdre Cahors 2008 , Code SAQ : 00560722, 12,55 $

On poursuit sur un vin beaucoup plus sérieux. Le Château du Cèdre 2007.
Une robe encore très violette.
Un vin qui n'est pas mûr, à oublier en cave.
Il cache derrière ses allures de gros costaud plein de fruits noirs.

Et pour nous démontrer son potentiel, le producteur nous avait apporté les millésimes précédents de ce vin. Les 2006 et 2005. Sans aucun doute, cette cuvée vieillit bien.

Le 2006 était très sérieux, plus chaud et rempli de matière.
Quant au 2005, c'est un millésime de confiture, très épicé en bouche.

À 22,35$, cette cuvée vous surprendra dans cinq voire dix ans.

Château du Cèdre Cahors 2007 , Code SAQ : 00972463, 22,35 $

Et pour ceux qui ont les moyens, la cuvée GC fermait la dégustation.

Pascal Verhaeghe rigolait tant les jeux de mots sont nombreux à la vue de son étiquette simple et mystérieuse. Une bouteille vendue à 128,50$ au Québec.

GC: grand cèdre? grand Cahors? grand cru? Toutes les suppositions sont possibles.

La véritable signification est toute simple: « j'essaie ».

Plusieurs n'oseront jamais payer un prix si élevé pour un vin du Cahors. Une région qui a encore du fil à retordre pour enlever son étiquette de gros vin qui tache.

Cette cuvée GC est majestueuse, charnue tout en étant fondue et gavée de confiture.

Le vigneron avait avec lui les millésimes 2000 et 1998 du GC. Du grand Cahors! Juteux, long, doux en bouche, même soyeux. Des arômes subtils de bois. Du grand art pour un vin qui passe 30 mois dans un fût de chêne.

Château du Cèdre GC Cahors 2005 , Code SAQ : 10675010, 128,50 $

Deux secrets du succès

Le premier: l'utilisation de fûts de 500 litres (deux fois plus grand que ceux normalement utilisés). Puisque les fûts sont plus grands, le vin est moins marqué par le bois.

Le deuxième: l'âge des vignes. La cuvée GC par exemple est composée de raisins de vignes plus âgées (50 à 56 ans) que la cuvée Château du Cèdre. Les vignes plus âgées sont réputées donner des vins plus fins, de plus grande qualité.

**Je serai ce mercredi au Salon des vins d'Italie. Revenez d'ici quelques jours pour un compte rendu**