vendredi 20 avril 2012

Entrevue « Parlons sulfites » avec Réjean Tremblay des Laboratoires Maska

Toutes les bouteilles de vin vendues à la SAQ portent la mention « Contient des sulfites », est-ce normal ou inquiétant?

Tout d’abord, précisons que M. Tremblay est le président des Laboratoires Maska de Saint-Hyacinthe, qui est le seul laboratoire indépendant spécialisé dans les boissons alcoolisées pour tout le Nord-Est des États-Unis et du Canada. Leur clientèle est notamment composée de brasseries (depuis les grandes brasseries commerciales jusqu’aux micro-brasseries) et de vignobles qui ont besoin d’analyses pour leurs contrôles de qualité ou pour l’exportation. Lors de notre visite, des analyses étaient en cours pour un vignoble californien.

Notre conversation a porté principalement sur la présence de sulfites dans les vins. La mention de présence des sulfites est obligatoire en Amérique du Nord et en Europe, à cause de la possibilité de réactions allergiques. Comme l’a précisé M. Tremblay, la présence de sulfites est impossible à éviter dans le vin, car les réactions chimiques reliées à la fabrication du vin en produisent. De plus, on doit ajouter du SO2 lors de l’embouteillage du vin pour des raisons sanitaires (c’est un anti bactérien) et pour permettre une meilleure conservation (éviter le redémarrage de la fermentation). La réglementation de la SAQ impose d’ailleurs une quantité minimum (et maximum) de sulfites libres pour accepter les vins à la vente.

Par contre, si tous les vins contiennent des sulfites, les quantités peuvent varier d’un vin à l’autre. M. Tremblay précise également que la mesure la plus importante est celle des sulfites libres puisqu’ils sont plus susceptibles de produire des réactions d’intolérance. Il ajoute que plus un vin est sucré et plus les quantités de sulfites ajoutées sont importantes. Les vins liquoreux sont donc en général nettement plus soufrés.

Par contre, M. Tremblay note qu’on peut diminuer nettement la quantité de sulfites libres en aérant le vin avant la consommation. Les analyses qu’il a effectuées pour Vinearius ont effectivement montré que l’aération du vin avec un Decantus permet de réduire la quantité de sulfites libres de 56% en moyenne. On remarque aussi que pour 8 sur 9 des vins testés, les quantités présentes après aération au Decantus sont inférieures à 10 mg/l (le seuil au-delà duquel la réglementation européenne oblige à déclarer la présence de sulfites).

Bref, en plus de libérer les arômes et saveurs du vin, l’aération permet de diminuer nettement les quantités de sulfites et le risque de souffrir de réactions d’intolérance, merci Decantus. Merci aussi à M. Tremblay pour nous avoir accordé cette entrevue.

À votre santé !

Club Vinearius

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