lundi 17 septembre 2012

Château Lascombes : au pays des vins les plus féminins du Médoc

Après avoir visité une centaine de vignobles au Canada et une cinquantaine en Californie, l’année 2012 était destinée à réaliser un grand rêve, soit de parcourir le vignoble bordelais en France.  Du 21 août au 4 septembre, moi et ma conjointe avons donc fait le tour de plus d’une vingtaine de châteaux dont plusieurs crus du Médoc et de Saint-Émilion.


Profitant de la présence de famille dans la région de Castelnau-de-Médoc et de la location d’une voiture, nous avons été en mesure de parcourir ce magnifique terroir en débutant nos visites par le
Château Lascombes au cœur de l’appellation Margaux.  

Situé sur les communes d’Arsac, Cantenac, Labarde, Margaux et Soussans, cette appellation prestigieuse est constituée de vingt-et-un châteaux, soit le plus grand nombre de crus classés du Médoc, en vertu du classement de 1855.  Nous aurons d’ailleurs visité six de ces châteaux durant notre séjour.  Château Lascombes figure à titre de second cru classé au sein de la commune de Margaux, qui abrite à elle seule neuf crus.  


La visite débute 
Dès 10 heures le matin la responsable des visites, Anaïs Lafourcade nous dirige vers le vignoble afin de nous faire prendre connaissance des particularités de ce sol qui permet aux vins de Margaux de recevoir cette signature qui caractérise les vins de l’appellation, comme étant les plus féminins du Médoc au niveau gustatif.

La propriété de Lascombes figure parmi les plus vastes de l’appellation avec 118 hectares en Margaux, ce qui représente 12% de l’appellation, soit la plus vaste de celle-ci   Ce château ayant conservé le nom de son premier propriétaire, Antoine de Lascombes né en 1625, celui-ci est passé entre plusieurs mains au fil des siècles. En 2001 le groupe américain Colony Capital rachète le domaine des mains du brasseur anglais Bass-Charrington qui l’avait acheté d’Alexis Lichine en 1971.



À partir de ce moment, un vaste programme d’améliorations est entamé.  De plus l’œnologue Michel Rolland va agir à titre de consultant dans ce renouveau visé par l’arrivée des nouveaux propriétaires.  D’ailleurs encore aujourd’hui, il visite le domaine de 6 à 7 fois par année, notamment pour l’assemblage et le dévoilement des primeurs.


En 2001 également, Dominique Befve obtient alors le poste de Directeur général, afin de permettre au château de retrouver ses lettres de noblesse et retrouver l’âme et le prestige de son rang de second cru classé.  Une étude pédologique va conduire à quelques modifications du vignoble, alors que 12 hectares de cabernet sauvignon seront arrachées et du merlot y sera planté à sa place.  L’encépagement de Lascombes est constitué de 50% de Merlot, 45% de Cabernet sauvignon et 5% de Petit verdot. Cette  domination peu commune du Merlot est d’ailleurs plutôt rare dans le Médoc. On a également fait l’expérience d’y cultiver un peu de Cabernet franc depuis 2011, et que l’on pourra récolter dans 5 ans.  


2012 un millésime pas facile
Sous ce soleil radieux de ce mercredi, notre guide porte notre attention sur les raisins. D’après notre guide, le millésime 2012 n’est pas encore joué,  mais les rendements devraient être moindres avec la présence de coulure (ce qui empêche la fécondation des fleurs et donc la mise à fruits) due principalement à un mois de juin 2012 maussade et froid durant la floraison.  Il faudra donc une fois de plus mettre à profit l’expertise des artisans du château, pour tirer le meilleur de la récolte dont les vendanges se feront un peu plus tard en saison soit vers la fin septembre, début octobre.


Les installations techniques
Nous nous dirigeons ensuite vers le cuvier et la réception des raisins.  Il faut préciser que les vendanges sont effectuées manuellement et récoltées en cagettes de 10 kg avec double tri.  Après macération à froid, la vinification est effectuée en cuves inox et en bois, le tout thermorégulé pendant 30 à 40 jours.  Après une fermentation malolactique, le vin est ensuite élevé sur lies pendant 4 mois.  Pour alléger cette tâche et enrayer les risques d’oxydation, les barriques sont disposées sur des supports (des tins) OXOline qui permettent leur rotation régulière pour garder les lies en suspension. Ce permet d’obtenir plus de matière et une texture plus grasse dans le vin. Après l’étape de l’élevage sur lies, on procède à l’assemblage par gravité.

Le grand vin de Château Lascombes ainsi que le second vin, le Chevalier de Lascombes, sont élevés en barriques française pendant dix-huit à vingt mois. Le domaine s’assure de la qualité de ses fûts de chêne en s’assurant les services de près de 8 tonneliers différents avec un niveau de chauffe moyenne.
Dès notre entrée dans le chai, l’éclairage de cette lumière bleuté digne d’une boîte de nuit, apporte d’ailleurs un regard quasiment ésotérique sur ces belles barriques qui servent présentement au vieillissement des cuvées du 2011.  La mise en bouteille aura lieu seulement en 2013.


2011 : millésime sous-estimé
Après avoir vu toutes les facettes techniques menant à l’élevage du vin de ce château, nous sommes invité ensuite à nous diriger vers la salle de dégustation pour une dégustation des produits de Lascombes.  Une première pour moi et ma conjointe alors que nous avons l’opportunité de goûter individuellement les cépages du 2011 en provenance des barriques.    Le Merlot, le Cabernet sauvignon et le Petit Verdot se retrouvent un à un dans des verres distinct avant d’avoir droit au produit assemblé.  Avec étonnement, nous nous retrouvons en présence d’un 2011 bien mieux qu’en avait dépeint la presse spécialisée.  Moins de rendement que les exceptionnels 2009 et 2010, mais un beau potentiel d’un millésime technique.  Durant nos différentes visites dans le Médoc nous aurons la chance de goûter à plusieurs de ces 2011 et le même constat viendra se confirmer sur nos papilles.

Vin féminin mais pas moumoune 
Les vins de l’appellation Margaux se distinguent par la typicité de leur finesse ce qui lui confère le titre des vins les plus féminins du Médoc.  Attention cependant,  on ne parle pas d’un vin moumoune, car on est en présence d’un produit de longue garde, puissant, tannique, mais aussi appuyé par l’élégance et la finesse de ce terroir exceptionnel.   La production annuelle moyenne du Château Lascombes est de 300 000 bouteilles.

Voilà nous avons brisé la glace pour cette série de textes et de reportages traitant de nos visites dans Bordeaux.Notre prochain rendez-vous nous amènera à 25 kilomètres plus au nord de Margaux, alors que nous vous présenterons le Château Cos d’Estournel.


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