vendredi 27 avril 2012

"Non, l'Aude n'est pas foutue!"


C'était mercredi dernier. La première sortie publique des Mousquetaires de l'Aude pour le délicat exercice de la conférence de presse... Sur une petite table ronde et carcassonnaise, trois vignerons porte-parole (Azam, Berger et Mengus) et les journalistes du cru. La Dépèche, le Midi libre, l'Indépendant ont fait le déplacement et ça fait frissonner Jean-Baptiste Senat, retranché derrière le bar... Habitué des pages parisiennes et des colonnes de la RVF, le père de la Nine ne tient plus en place. Le voilà comme un élève avant l'interro.

Au fond, carnets en main, petits sourires sceptiques aux lèvres, les journalistes font rouler le feu des questions :
"Mais votre club, c'est quoi au juste, un syndicat ? Ça veut dire que ce qui se fait ne vous convient pas ? Et le bio, c'est votre seul signe de ralliement? On a déjà vu ça, avec les "Nouveaux Corbières" il y a dix ans, vous ne craignez pas de finir pareil? De disparaître?"
Bigre, pour un baptême, voilà des fées bien rosses! Mais il parait que c'est le propre des fées à plumes... "Au moins on aura essayé", chuchote Clément Mengus, le benjamin de la bande. Mais déjà tonne, dans un grand éclat de rire, la riposte de Gilles Azam (Limoux):
"On est bio mais ça ne suffit pas, tranche l'homme de Roquetaillade. Et puis on n'est pas des ayatollahs! On est un club, oui. Mais pas un énième syndicat; on ne se construit pas contre les autres mais sur nos qualités à nous. Et puis vous savez, vous me parlez de crise viticole, mais regardez-nous : sur 15 nous sommes 4 audois de souches, les autres viennent de tous les vignobles de France : Bourgogne, Loire et même Alsace comme Clément (Mengus, ndla)... C'est la preuve que l'Aude attire. Qu'elle n'est pas foutue!"
Derrière le bar on entend sauter un bouchon de crémant. Au coin du zinc du "Jardin de la Tour", on ne tardera pas à tester la dernière cuvée Ledogar, l'Ornicar 2008 ou le "Quitte ou double" 2007 (Chasan) de Palacios, tout frais sorti de la barrique où il a patiemment attendu son heure. Le ton change à mesure que les verres se remplissent. C'est fou comme le vin balaye les réticences. La sincérité, aussi, sans doute.
"Fameux ce blanc", s'exclame un journaliste tandis que les plus expérimentés continuent à chatouiller - gentiment maintenant... - les vignerons.
Au final, les articles seront bienveillants (La Dépèche ici et à droite, le Midi Libre là)... Et le public nombreux, le fameux lundi de dégustation : ils étaient plus de 350 à se presser aujourd'hui aux portes des "Jardins de la Tour". Succès dûment salué une fois de plus par la presse régionale. Ca devrait réussir à rassurer un peu Jean-Baptiste, non?

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