samedi 25 août 2012

L'Ozone solution miracle contre le TCA ?


Amorim étend son procédé anti-TCA à ses bouchons naturels

Amorim va appliquer son procédé anti-TCA Rosa à ses bouchons naturels, et non plus seulement à ses bouchons techniques. La firme renforce également sa communication sur les atouts écologiques du liège.Amorim le clame haut et fort : le groupe a voué une “guerre interminable” contre le TCA. Après avoir lancé en 2003 à l’issue de trois ans de travail et d’une réévaluation du processus de fabrication, son procédé Rosa d’extraction des molécules volatiles des cellules du liège, le numéro un mondial du bouchage liège (25% de part de marché) annonce une nouvelle version de Rosa adaptée aux bouchons de liège naturel.

Jusqu’ici en effet, Rosa, basé “sur une distillation par entraînement de vapeur contrôlée au cours de laquelle la vapeur et l’eau sous pression extraient les molécules de TCA du liège”, ne concernait que les bouchons techniques Twin Top (aggloméré 1 + 1) et Neutrocork.“Le procédé déformait le bouchon en liège naturel en terme de longueur et de diamètre, explique Paulo Lopes, ancien maître de conférences à la faculté d’œnologie de Bordeaux et aujourd’hui membre du bureau Recherche et développement d’Amorim. Nous avons donc mis au point Rosa Évolution, un traitement moins énergétique et plus long (6 heures), qui n’entraîne pas de problème de modification de longueur, de compression, d’absorption et de capacité d’extraction.”

Le groupe portugais annonce une mise en œuvre à l’échelle industrielle en septembre. Rosa Évolution devrait avoir la capacité de traiter 1,1 million de bouchons par jour.Amorim a mis au point un nouveau procédé, "Rosa Evolution", qui lui permettra de produire à partir de septembre des bouchons liège naturel présentant une diminution de 80% de risque de TCA

Selon Amorim, le procédé Rosa validé par les laboratoires Excell (Bordeaux), l’Australian Wine Research Institute et le Geisenheim Institut en Allemagne permet de réduire de 80% la contamination par le TCA, “soit un seuil résiduel imperceptible à la dégustation”. “Au niveau de nos analyses de lots tests, notre seuil limite est de 5 ng/ l. En début d’année, nos niveaux moyens de TCA étaient inférieurs à 3 ng/l, indique Paulo Lopes. Avec Rosa Évolution, six mois après embouteillage, le vin reste à 2 ng/l, un seuil non détectable au niveau sensoriel.”Donner une autre image au liège sur le marché hautement concurrentiel du bouchage vin, Amorim entend rester le “spécialiste du liège” et sait qu’il n’a pas droit à l’erreur s’il ne veut pas perdre encore des parts de marché face aux bouchons synthétiques et aux capsules à vis. Pour autant, le groupe portugais se refuse à proposer un certificat de garantie d’absence de TCA détectable : “je ne pense pas qu’il existe aujourd’hui un système qui le permette, estime Antonio Amorim, président d’Amorim liège. Le bouchon liège représente encore 75% de part de marché mondiale. Nous allons certainement descendre, à 62/66% à l’avenir, mais le marché des capsules à vis ou du plastique n’est pas perdu. Nous avons investi, notamment en recherche et développement, beaucoup plus depuis 7 ans que pendant les 25 années précédentes. Et nous allons lancer de nouvelles études pour étudier la perméabilité et l’évolution du vin en bouteille bouchée avec du liège.”Selon Victor Ribeiro, directeur général d’Amorim liège, le prochain défi de la firme sera de s’attaquer au TCA non détectable. Mais au- delà d’un discours sur sa lutte anti-TCA et les qualités de ses bouchons, Amorim mise aussi sur un axe de communication aujourd’hui très porteur : l’environnement.

Le liège est en effet un matériau naturel et renouvelable. “120 000 hectares de chênes-lièges ont été plantés au Portugal et en Espagne depuis 10 ans, note Antonio Amorim. Et par la certification forestière, nous voulons engager les propriétaires à une meilleure gestion de la forêt. Il s’agit de donner une autre image au liège. Les jeunes consommateurs d’aujourd’hui sont moins sensibles à la tradition du liège pour le vin mais sont beaucoup plus sensibles à l’environnement.” Ingrid Proust / Ligérienne de PresseSource : Viti-netTechnique -

De l’ozone à la place du SO2 pour conserver les raisins

L’ozone pourrait remplacer avantageusement le SO2 sur des raisins, selon une étude espagnole. L’ozone se révélerait aussi efficace que le SO2 pour protéger les raisins de l’oxydation et de la prolifération microbienne, et permettrait en outre d’augmenter les teneurs des raisins en polyphénols.“Il s’agit d’une nouvelle technique qui pourrait être utilisée pour préserver les grappes de raisins, contribuer à prévenir les allergies et renforcer en même temps les composants bénéfiques du raisin”. Ce nouveau procédé, ce serait le traitement à l’ozone, selon Francisco Artes, de l’université polytechnique de Carthagène, en Espagne. Ce chercheur et son équipe ont travaillé sur la conservation de raisins de table, qu’ils ont stocké pendant 60 jours à 0 c et soumis à différents traitements gazeux, dont l’ozone, avant de les placer sept jours à 15 C. Selon leur étude, publiée récemment dans le Journal of the Science of Food and agriculture, l’application d’ozone sur les raisins a été aussi efficace que le dioxyde de soufre pour conserver la qualité des raisins, et les grappes traitées à l’ozone présentaient bien plus de composés antioxydants, en l’occurrence ces flavan-3-ols, que les grappes non traitées.L'expositiont des grappes de façon continue à l'ozone préserverait la qualité sensorielle des raisins à 90%, par rapport au SO2 classiquement utilisé.

Francisco Artes et son équipe ont stocké des raisins de table à 0 C pendant 60 jours dans des caisses microperforées. Ils ont constaté que l’exposition des grappes de façon continue à l’ozone préservait la qualité sensorielle des raisins à 90%, par rapport au SO2 classiquement utilisé. Mieux encore, “bien que l’ozone n’ait pas complètement inhibé le développement fongique, son application a augmenté la teneur totale en flavan-3-ol à toutes les périodes de prélèvement, indique l’étude. Au moment de la mise en rayon en magasin, la quantité totale de polyphénols était supérieure de 22,8% dans les baies traitées à l’ozone de façon continue par rapport à la quantité relevée à la récolte.” Une teneur encore plus importante de polyphénols a été enregistrée après la période de stockage au froid.Un temps de réaction important“Il a été déjà montré que les plantes répondent à l’ozone par l’induction de plusieurs réactions de défense aux niveaux biochimique et génétique. Cet effet positif du traitement à l’ozone sur les flavan-3-ols est intéressant et justifie des recherches plus poussées sur un mécanisme potentiel qui à notre connaissance est encore inconnu”, écrivent les auteurs.

Cette étude de l’université polytechnique de Carthagène a eu un certain retentissement, suscitant chez certains l’espoir de voir très bientôt des vins sans soufre et donc sans risques de provoquer des réactions allergiques chez les personnes prédisposées.Reste que l’étude a été conduite sur des raisins de table stockés pendant une longue période, ce qui n’est pas le cas d’une vendange fraîche que l’on doit préserver à l’entrée du chai. “Dans l’expérience relatée dans l’étude, les traitements ont été réalisés pendant 60 jours. Personne ne va cueillir les raisins pour ensuite les stocker. Le problème est que l’ozone prend peut-être trop longtemps pour agir”, explique Andrew Waterhouse, responsable du département Viticulture à l’université de Californie. Selon lui, le traitement à l’ozone pourrait cependant être utilisé en remplacement du SO2 en phase aqueuse. L’Université compte poursuivre ses recherches à ce sujet.
Ligérienne de presseSource : Viti-net Publié le 23/08/2007

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