dimanche 23 septembre 2012

Château Palmer : un troisième cru du Médoc aux allures de premier


Pour notre deuxième journée sur la route des crus de Bordeaux, moi et ma conjointe nous nous dirigeons vers la belle région de Margaux.  Au programme de ce jeudi 23 août, nous avons trois châteaux de cette belle appellation à visiter.  Notre journée s’annonce particulièrement agréable sous ce soleil qui plombe sur ces petites routes de campagne qui nous mèneront à la porte de notre premier arrêt de la journée, au Château Palmer.
Photo: Barbara Lanteigne
Le charme des tourelles du Château Palmer

Classé troisième grand cru dans la classification officielle des vins de Bordeaux de 1855, le Château Palmer s’impose dans le décor avec grâce avec ses tourelles coniques que l’on aperçoit de « route des châteaux », soit la Départementale n 2.

Un peu d’histoire
Déjà au 18e siècle cette propriété d’une dénommée Madame de Gasq était reconnue pour ses vins.  Il sera revendu en 1814 au général Charles Palmer, qui lui donnera son nom actuel.   Le général devra revendre la propriété dix ans plus tard sous le poids des dettes et les frères Péreire en deviendront les nouveaux propriétaires.  Ils ont fait construire le château en 1856 par un architecte ayant réalisé de nombreux bâtiments à Bordeaux, soit Charles Burguet.   Les frères Isaac et Emile Péreire vont également revendre le Château en 1938 à quatre familles du négoce bordelais qui occupent encore les destinés de Palmer de nos jours.  Ces actionnaires sont les Ginestet, les  Miailhe, les Mähler Besse et les Sichel. 

En 2004, ils ont confié les rênes du Château à Monsieur Thomas Duroux,  originaire du bordelais, un ingénieur agronome âgé alors d'une trentaine d'années. Duroux avait auparavant vinifié en Californie et en Toscane,  dont la fameuse maison Tenuta dell'Ornellaia.   C’est d’ailleurs ce charmant et sympathique directeur général qui va nous accueillir pour une visite de Palmer, que nous couronnerons d’une dégustation.  Je vous propose également de visionner sur You tube une entrevue complète que j’ai réalisée avec Monsieur Duroux.
Thomas Duroux déguste avec Le Tire-bouchon


À la découverte du vignoble
Les introductions étant effectuées en bonne et due forme, Monsieur Duroux nous invitent dès lors à prendre la direction du vignoble,  afin de découvrir ce qui donne à Palmer son terroir particulier.  De plus le domaine a des voisins assez prestigieux, alors que l’on remarque la présence du Châteaux Margaux au nord et Rauzan Ségla de l’autre bord de la D2.   Comme c’est bien connu dans le Médoc, les vignobles qui voient la Gironde ont le privilège de produire habituellement les meilleurs vins.  En élévation sur un plateau de graves,  Palmer a donc les conditions idéales pour que la vigne s’exprime à son mieux.   De plus, certaines portions reposent sur une couche d’argile qui profite aussi à sa position.  La vigne souffre juste assez, sans jamais manquer d’eau en raison de la présence d’une couche argileuse.  Durant notre promenade au vignoble, nous constatons l’important accordée au Merlot dans l’élaboration des vins de Palmer, avec la parcelle de Merlot qui produit le summum de ce cépage en élégance, soit La Chevalière.  Dans le vignoble de Château Palmer,  le merlot occupe une place de choix. Il est planté à proportion égale avec le cabernet sauvignon (47% chacun) et sur certaines des meilleures parcelles de graves.  Le vignoble de Palmer fait 55 hectares en superficie et il d’ailleurs est concentré sur un plateau de grave, pour à peu près une quarantaine d’hectares.  


Des travaux en cours
Comme ça semble la tendance dans le Médoc depuis quelques année et même sur la rive droite du bordelais,  il y a d’importants travaux aux installations du Château Palmer. Le Château Margaux, voisin de Palmer,  s’apprête également à entamer des travaux d’amélioration.  Il faut dire que Cos d’Estournel a donné le ton entre 2006 et 2008 dans le Médoc et les récents travaux des châteaux Cheval Blanc et Faugères dans Saint-Émilion ont aussi attiré l’attention.  Nous avons d’ailleurs été pratiquement les premiers visiteurs à pénétrer dans le nouveau chai de Palmer lors de notre passage en août.   Ces travaux devraient être achevés dans quelques mois selon Monsieur Duroux.  L’ancien et le nouveau chai seront utilisés en alternance pour entreposer les différents millésimes.  Chez Palmer,  le millésime 2012 sera un peu à l’image du 2008 de l’avis de notre guide.  Il y aura possiblement moins de rendement et les vendanges seront retardées de plus de 3 semaines.  Reste à savoir ce que septembre allait réserver à la vigne,  pour en tirer des conclusions plus fiables.


On déguste
Pour la séance de dégustation, Monsieur Duroux nous a donné l’occasion de goûter des échantillons du 2011. Le millésime 2011 de Château Palmer a été très bien reçu par l’événement Primeurs 2011.  Le vin démontre une excellente concentration et des parfums puissants. C’est un vin d’appellation Margaux très expressifs avec la présence de cerise, poivre, tabac et cassis.  2011 restera identifié comme le millésime le plus précoce des années 2000 et aussi la plus petite récolte depuis le légendaire 1961.
Le millésime 2011 repose dans le chai

Pour l’occasion, avons eu droit au grand vin du 2011, mais aussi au second vin du Château, soit l’Alter Ego.  Je dois avouer être moi-même un adepte de ce deuxième vin qui s’illustre à mon avis autant que certains crus classés.  Alter Ego existe officiellement depuis 1998.  Il faut préciser qu’un second vin de Palmer avait été commercialisé à partir du début des années 80 sous le nom de « La Réserve du général ».  En 1998, on le remplaça par l’Alter Ego avec la ferme volonté de produire un second de haut niveau, à l’image du premier. 

Puis,  afin de terminer cette visite,  Monsieur Duroux nous a partagé un échantillon du millésime 2004 des deux vins du domaine, pour nous permettre de faire la comparaison.   D’ailleurs Monsieur Duroux ne se gêne pas pour dire que la presse spécialisée a parfois tendance à condamner certains millésimes, si ce n’est pas attaché à une année dite exceptionnelle.  Pour lui, il ne fait pas de doute que le vrai travail des artisans de la vigne s’exprime lorsque les conditions ne sont pas facile pour la vigne.  Attention, même si c'est une tendance en Amérique du Nord d'accorder de l’importance au nom du winemaker comme signature de certains vins, ici à Palmer,  il n'est pas question de mettre l’homme en avant du Château.   Les hommes sont au service du style préconisé par Palmer, en d'autres mots les hommes passent, mais la signature du Château demeure. 

Bien que le Château Palmer n’est pas ouvert aux visiteurs, on y accueil une quantité importante de professionnels tout au long de l’année.  Le domaine procure du travail à près d’une cinquantaine de personne à plein temps dont 25 personnes aux vignes, 6 au chai et le personnel administratif.  Durant la période des vendanges le nombre d’employés est pratiquement doublé.

Cette visite du Château Palmer ne fait pas de doute, c’est un domaine qui offre des vins de grande classe.  C’est une valeur sûre millésime après millésime, et si l’on devait revoir le classement de 1855 dans le Médoc un bon jour, il ne serait pas étonnant de le voir promu au rang de premier. 

Après notre visite de ce prestigieux Château, nous avons pris la route vers nos prochains rendez-vous, soit le Château Giscours et le Château du Tertre, qui appartiennent à l'homme d'affaires Éric Albada-Jelgersman des Pays-Bas. Avec au programme un 3e et 5e cru classé de l’appellation Margaux pour poursuivre nos visites, ce n’est certainement pas une journée pour se plaindre. 



Pour acheter ce vin

À la SAQ : cliquez sur ce lien

En Nouvelle-Écosse : cliquez sur ce lien

Découvrez le site officiel du Château Palmer : cliquez sur ce lien

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