vendredi 8 juin 2012

La divine surprise de Bruxelles


Mais quelle mouche a donc piqué Mariann Fisher-Boel? A la surprise générale ce matin, la Commissaire Européenne à l'agriculture a décidé d'enterrer son fameux projet de "rosé de coupage". Pour ne pas risquer, explique-t-elle, de "saper l'image du rosé de tradition". Exit donc l'idée saugrenue de réaliser demain des cuvées issues de l'assemblage de vin blancs et de vins rouges. Le rosé restera "de saignée" ou "de presse" (comme décrit précédemment ici), mais "de coupe" point.

Soulagement des puristes... Et de Michel Barnier, encore-Ministre de l'agriculture et tout juste élu au Parlement Européen. On ne peut rêver meilleurs débuts pour le nouvel édile qui rêve, on le sait, de devenir dans la foulée l'un des membres influents de la Commission de Bruxelles. Pour une fois, la tambouille politique aura servi la cause... Ainsi que la mobilisation des producteurs français, italiens, espagnols et suisses (photo ci-dessous), unis pour l'occasion.

Mais dans l'affaire, quelques masques sont tout de même tombés. Car si on ne peut en vouloir à la danoise Commissaire de ne boire que du lait (?), les observateurs avertis retiendront que les industriels français du vin, eux, n'ont pas défendu bien fort les valeurs du rosé "traditionnel".
"La plupart de mes interlocuteurs me disaient finalement que si les autres le font, il serait dommage de s'en priver...", confiait récemment Michel Barnier.
Pas de petit profit pour ces groupes qui espéraient ainsi écouler des stock invendus (blanc et rouge) sur le marché exponentiel du vin rosé. Ceux-là hurlaient de jour contre les "bureaux de Bruxelles" et le coupage... Mais croisaient les doigts, la nuit, pour que tout se fasse comme prévu. Les voilà fort marris. On ne les plaindra pas...

Lire les épisodes précédents: "Au nom du rosé" et "Le rosé, cause perdue?"

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