vendredi 7 décembre 2012

L’appellation Touraine

Un vignoble ancré dans l’histoire

La vigne est présente en Touraine, dés le IIe siècle comme en témoigne les restes d'un pressoir en pierre, découvert prés d'Azay - l e Rideau.
De nombreux noms de communes ou lieux-dits sont aussi la preuve d'une très ancienne présence de la vigne tel Vineuil, nom d’origine celtique signifiant l'endroit où l'on cultive la vigne.
L'Eglise s'intéresse à la viticulture, et c'est à l'époque de Saint-Martin (IVe siècle) que le vignoble Tourangeau prend forme auprès de florissantes abbayes telles Marmoutier ou le prieuré de Mesland.
La proximité des cours d’eau joue un rôle Important dans le développement du vignoble.
Le fleuve et les rivières sont autant de voies de Communication qui favorise l'exportation. Encourant commercial se crée au XIe siècle entre la Touraine et Nantes depuis Blois.
L’ arrêt du Parlement de Paris de 1577 interdit aux cabaretiers, taverniers et marchands de vins parisiens de s’approvisionner dans des vignobles situés à moins de 20 lieues (88 km)de la capitale. Ce débouché, profite à la Touraine, car les marchands à la recherche devins plus authentiques descendent la Loire et le C h e r.
Grâce au réseau fluvial et à la qualité de ses vins, cette région devient alors l'un des principaux fournisseurs de la région parisienne A la fin du XIXe siècle la vigne est à son apogée en To u r a i n e .
Cependant, malgré la crise phylloxérique (apparue en Touraine vers 1880) qui a diminué c o n s i d é r a blement les surfaces plantées en vignes, la surproduction de vin est générale en France et même en Touraine au début du XXe s i è c l e.
Le salut ne peut venir que de la qualité. La culture de la vigne est abandonnée sur les terrains inadaptés.
La délimitation est instaurée en 1919 puis la notion de cépages est introduit dans « l'aire de production » en 1927. L’appellation Touraine est reconnue dés 1939.
La reconversion du vignoble : 1970 - 1985
Les années 70 à 80 ont été marquées par une réelle reconversion du vignoble qui s'est traduit par :
Des arrachages importants de vignes productrices de vins de Table entraînant une diminution de près de 50% des volumes devins produits en Loir et Cher. Des plantations de cépages traditionnels, le
Sauvignon et le Chenin en blanc, le Gamay, le Cabernet et le Côt en rouge, ce qui a eu pour conséquence une augmentation des vo l u m e s produits en AOC, 50% en 1985 contre 6% en 1 9 7 0.
Cette reconversion a conduit les vignerons à un changement radical des techniques à la vigne(maîtrise de charge, taille..) et une amélioration des techniques de vinifications .Pour la valorisation et la commercialisation des vins en AOC, l'option prise par les vignerons et le syndicat d'appellation dans les années 70, a été l'indication sur l’étiquetage du nom de cépage avec une notoriété portant alors sur : Touraine cépage Sauvignon- Touraine cépage gamay

Le « Touraine Tradition» : 1980 - 1990
Au début des années 80, dans un souci fédérateur et souhaitant sortir de la notoriété Touraine cépage, un groupe de travail a travaillé sur les assemblages des cépages rouges de l’appellation, Gamay, Cabernet et Côt, en collaboration avec le négoce local. En 1984, une « Confrérie des producteurs et
Éleveurs de vins des villages de Touraine » a été créée .L'objectif de ces vignerons de 1980 à 1985 était de mettre en valeur un vin de semi-garde, plus charpenté qu'un Touraine Rouge cépage G a m ay.

• Les études terroirs : 1990 - 2000
C e s d e rn i è r e s a n n é e s l e s v i g n e r o n s Tourangeaux se sont sensibilisés à la notion de Terroir, fondement de l'Appellation. C’est pourquoi différentes études ont été lancées sur les communes viticoles par la Chambre d'Agriculture 41 en partenariat avec le syndicat afin de répondre à leur attente.
D'un autre côté, l'opération Touraine 2000 a permis d'étudier et de cartographier les principaux terroirs de l’appellation To u r a i n e .Une AOC en pleine hiérarchisation...
Depuis les années 80, une réflexion a été lancée par le Syndicat des Vins de l'Appellation Touraine afin de travailler à une segmentation de sa production en future AOC communales, liées à des typicités et des particularités de sol et de climat.
Cette stratégie globale, menée de pair ave cl ' I NAO, vise à mettre en place une hiérarchisation au sein de l’appellation Touraine.
Elle permet de distinguer à ce jour 4 terroirs :
Chenonceau, Chaumont sur Loire, Oisly et Seuilly.
Un travail technique important a été réalisé sur chaque terroir afin de définir des conditions de production spécifiques et plus restrictives que celle de l’AOC To u r a i n e. L’objectif de toutes les rencontres avec les commissions d’enquête de l'INAO serait d'aboutir à la reconnaissance d'AO Communales à partir de ces 4 terroirs.

1/ Terroir de Chenonceau
Un lien entre deux coteaux : le Cher
• Les communes :
Meusnes, Couff y, Chateauvieux, Seigy, SaintAignan sur Cher, Mareuil sur Cher, Po u i l l é ,Angé, Saint Julien de Chédon, Faverolles surC h e r,Saint Georges sur Cher, Chatillon surC h e r, Noyers sur Cher, Saint Romain surC h e r, Thésée, Monthou sur Cher, Bourr é ,M o n t r i c h a r d, Chisssay en To u r a i n e ,Chenonceaux, Cyvray de Touraine, Bléré,D i è rre, La Croix, Chisseaux, Athée sur Cher,
Francueil, Luzi11é, Epeigné les Bois,Po n t l evoy.
• Le vignoble :
De l'est de Tours jusqu’aux confins du Berry, la vallée bien orientée méridionalement permet de bénéficier sans obstacles des effluves atlantiques essentielles pour assurer une régularité thermique.
Le dispositif géomorphologique est homogène et régulier tout au long du val .Les vignobles sont concentrés sur les coteaux proches du val et sur quelques petits affluents qui démultiplient le jeu des pentes favorables. Il faut distinguer la rive droite de la rive gauche .Sur la première bien exposée au sud, mais très peu large, les cépages tardifs vont pouvoir s’étendre tout au long du val. Les faciès géologiques sénoniens et turoniens, calcaires et siliceux multiplient les capacités viticoles. Sur la rive gauche, le coteau est moins abrupt et se présente souvent comme un long versant, sur lequel les vieilles terrasses du Cher ont échelonné les terrasses sableuses.
• Les principaux cépages : Rouges : Côt, Cabernet Fr a n c .Blanc : Sauvignon

2/ Terroir de Chaumont sur Loire
Une transition climatique
• Les communes :
Monthou sur Bièvre, Valaire, Rilly sur Loire, Chaumont sur Loire
• Le vignobl e :
Situé exclusivement sur la rive gauche de la Loire, la transition entre les deux appellations Touraine-Amboise et Touraine-Mesland est surtout climatique. La Loire sur cette rive organise des flux océaniques tièdes mais vers l'Est, elle va nettement changer d'orientation et les effets atlantiques vont décroître.
Le Terroir de Chaumont sur Loire s'inscrit en ces lieux. Le dispositif géomorphologique est double
Comme tout au long des vals. Les rebords de coteaux bénéficient de la proximité du val et des conditions pédoclimatiques les meilleurs. Les plateaux en retrait tournent le dos au val mais bénéficient d'exposition sud. Les conditions sont plus continentales. Les formations sénoniennes profondes et la charge caillouteuse (essentiellement des silex) sur les coteaux assurent d’excellentes réserves utiles
Dans des argiles bien structurées .Les plateaux présentent des faciès sablo limoneux sur argile à silex.
• Les principaux cépages :
Rouges : Cabernet Franc, Côt et Gamay Blanc : Sauvignon

3/ Terroir de Oisly
Entre Loire et Cher
• Les communes :
O i s ly, T h e n ay, Choussy, Couddes, Méhers,C h é m e ry, Sassay, Soings,Contres.
• Le vignoble :
La Sologne Viticole a construit son image sur le sauvignon, un cépage très adapté aux conditions pédoclimatiques du Terroir de Oisly. Les configurations géomorphologiques ont un effet très variés. Si l'originalité réside dans les grands plateaux sableux légèrement ondulés, de nombreuses nuances offrent des variantes qui enrichissent le potentiel viticole. Ainsi l'affleurement siliceux et caillouteux vers l'est, les croupes caillouteuses et graveleuses où les bassins calcaires aux sols plus profonds
Offrent des alternatives à la culture des cépages r o u g e s.
Dans ce secteur, loin des différents vals Tourangeaux, Loire comme Cher, le climat devient semi-continental.
• Les principaux cépages :
Rouges : Gamay, Pinot Noir, Cabernet Fr a n c et Côt
Blanc : Sauvignon

4/ Terroir de Seuilly
Aux confins de l'Ouest Tourangeaux
• Les communes :
S e u i l ly, Candes Saint Martin, Couziers, SaintG e rmain sur Vienne, T h i z ay, Lerné, Cinais, LaRoche Clermault, Marcay, Razines, Lémeré etB r i z ay.
• Le vignoble :
Le Terroir de Seuilly se situe sur la rive gauche de la Vienne proche de sa confluence avec la L o i r e.
Le dispositif géomorphologique est mixte. Les coteaux à l'ouest offrent de belles pentes bien orientées vers le sud ou des rebords de plateaux hauts perchés au-dessus de la confluence.
A l'est le vignoble est plus épais car il ex p l o i t e une succession de petites buttes tout à fait favo r a bles. Ces buttes comme les pentes s ' i n s c r ivent dans ce qui fait l’unité du terroir :des craies tuffeaux très sableuses du turoniens u p é r i e u r.
La forte influence océanique permet d’atteindre largement les sommes de températures nécessaires à la maturité de deux cépages tardifs : le Cabernet Franc et le Chenin.
• Les principaux cépages :
Rouge : Cabernet Franc blanc Chenin


Touraine Amboise
Localisation : Situé en amont de Tours, le vignoble s’épanouit sur six communes de la rive droite et trois communes de la rive gauche de la Loire.
Superficie : 220 haHistoire : Le vignoble entoure le château d’Amboise, l’un des plus beaux de Touraine. En 1463, Louis XI, qui avait un faible pour ce vin, ordonna de le vendre sur le marché de Tours avant tout autre vin, en raison de sa qualité. Il fait son entrée à la cours sous François Ier.
Sols : « Perruches » (argiles à silex qui se réchauffent facilement) et « aubuis » (argilo-calcaires qui donnent de la puissance au vin).Climat : La Loire dispense encore des influences atlantiques, mais une certaine continentalité fait de ce terroir une zone mixte.
Production annuelle : 11 000 hl dont 66 % de rouge, 25 % de rosé et 9 % de blancRendement de base : 55 hl/ha pour rouges et rosés, 60 hl/ha pour les blancsCépages : Gamay majoritaire, Cabernet et Côt en rouge ; Chenin en blanc

Touraine Azay-le-Rideau
Localisation : L’aire d’appellation s’épanouit sur huit communes des coteaux de l’Indre et de la Loire, à proximité de leur confluent.
Superficie : Environ 90 ha
Histoire : Le vignoble ridellois est certainement le berceau gallo-romain de la viticulture en Touraine. Il constitue désormais l’écrin du merveilleux château d’Azay, dont les hôtes royaux faisaient figurer en priorité sur leur table les vins du terroir.

Sols : « Perruches » (argiles à silex), « aubuis » (argilo-calcaires) et sables éoliens mêlés d’argiles.
Climat : Doux, favorisant certaines années l’élaboration de vins mœlleux.
Production annuelle : 3 500 hl
Rendement de base : 55 hl/ha
Cépages : Rosés issus à 60 % minimum de Grolleau, pur ou assemblé avec Gamay, Côt ou Cabernet ; blancs issus à 100 % de Chenin (parfois vinifiés en demi-sec)

Touraine Mesland
Localisation : En aval de Blois, sur la rive droite de la Loire, l’aire d’appellation fait face au château de Chaumont et à son conservatoire international des parcs, jardins et paysages. Elle s’étend sur 6 communes du Loir-et-Cher.
Superficie : 110 ha
Histoire : Initié par les moines de l’abbaye de Marmoutier, Mesland est le premier le vignoble de de la région où fût introduit le Gamay (1838) qui se répandit ensuite dans toute la région aux dépens du Côt.
Sols : Riches en silex et en sables siliceux favorables aux vins rouges ; quelques sols d’argiles à silex sur tuffeau pour les blancs.
Climat : Semi-océanique grâce à la Loire qui tempère le climat continental de cette petite région.
Production annuelle : Environ 6 100 hl dont 75 % de rouge, 15 % de blanc et 10 % de rosé.
Rendement de base : 55 hl/ha pour les rouges et les rosés ; 60 hl/ha pour les blancs.
Cépages : Assemblage de Gamay, Cabernet Franc et Côt en rouge ; Chenin parfois assemblé avec du Chardonnay en blanc.
Touraine Noble-JouéAOC par décret du 19 avril 2001

Localisation : Entre l’Indre et le Cher, au Sud de l’agglomération tourangelle.
Superficie : 24 ha
Histoire : La présence du Noble-Joué est attestée à la cour du roi Louis XI. Au sommet de sa renommé au XIXème siècle, le vignoble demande l’AOC en 1939, mais l’entrée en guerre fait oublier le dossier. Partiellement détruit puis grignoté par l’urbanisation, le vignoble s’éteint jusqu’en 1975 où il est relancé par un groupe de vignerons. Il a maintenant retrouvé son succès sur les tables tourangelles.
Production annuelle : 1 250 hl
Rendement de base : 55 hl/ha
Cépages : Vin gris original, le Noble-Joué est issu d’un subtil assemblage des trois Pinots. Le Pinot Meunier constitue le corps et la puissance, le Pinot Gris donne fruité et finesse, le Pinot Noir apporte la rondeur et la longueur.


Source : UDSF, Interloire, La RVF

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