vendredi 7 décembre 2012

Les relations cépage-terroir-qualité du vin

« Influence du terroir sur la physiologie de la vigne »

Débourrement
Effet du sol :
C.est la capacité de réchauffement du sol qui intervient. Elle dépend de la pierrosité (effet positif), du taux d’argile (effet négatif), de la capacité de rétention en eau (effet positif) et de la couleur du sol (plus ils sont foncés plus il se réchauffent vite le jour et se refroidissent vite la nuit).
Effet de l’exposition : Les expositions sud-est, sud et sud-ouest permettent un débourrement précoce. Aussi, la pente favorise le réchauffement du sol et les milieux abrités des vents du nord sont plus favorables.
Effet du climat : La température moyenne de l.air doit être supérieure à 10 C pour déclencher le processus de débourrement.
Effet du mode de culture : L.air étant plus chaud près du sol, la conduite basse permet un débourrement précoce. Plus la date de la taille est tardive, plus le débourrement est tardif et une vigueur excessive retarde ce phénomène.

Floraison-nouaison
Effet du sol :
Une alimentation en eau correcte est indispensable car tout stress hydrique conduit à la coulure. De même, toute carence alimentaire peut induire des accidents de type coulure et millerandage (cas du fer, du bore, du magnésium et dans une moindre mesure de l’azote).
Effet de l’exposition : La lumière favorise la fécondation, d’où l’intérêt des expositions sud. La pente et les abris favorisent le réchauffement de l.air et améliore la nouaison.
Effet du climat : La fécondation demande une température moyenne de l.air voisine de 19 C. La lumière à un effet positif, de même qu’un léger vent. Par contre, les vents forts, la pluie et la nébulosité ont un effet négatif.
Effet du mode de culture : La correction des carences est impérative. Les palissages hauts induisant une bonne luminosité au niveau des grappes ont un effet positif et la conduite basse favorise aussi la nouaison. Aussi, les haies semi-perméables dans les régions ventées, les dispositifs de terrasse avec murets de pierres blanches améliorent la nouaison.

Véraison
Effet du sol :
Un stress hydrique modéré doit s’installer autour de la véraison et aboutir à un arrêt de croissance des sarments ; par conséquent, la capacité de rétention et la profondeur du sol jouent un rôle important. Si la croissance ne s’arrête pas, la concurrence entre la croissance et les baies se prolonge au détriment de la qualité des baies.
Effet de l’exposition : Les pentes et les terrasses favorisent la circulation de l.eau et l’assèchement progressif du sol.
Effet du climat : Pour chaque cépage, la véraison est atteinte après une somme de températures actives. Les expositions sud-est et sud-ouest améliorent le rayonnement et hâte la véraison. En zone sèche, une hydrométrie de l.air trop faible (<>Effet du mode de culture : La densité de plantation est le moyen le plus intéressant et le plus utilisé pour réguler le stress hydrique et arrêter la croissance grâce à la concurrence entre les ceps. L’enherbement est un palliatif parfois difficile à manipuler selon le climat. Le travail du sol a des effets contradictoires : en cas de sécheresse légère, il permet une économie d.eau (diminution de l’évaporation) mais en cas de sécheresse grave, il accentue la perte d’eau.
Maturité
Effet du sol : La couleur du sol influe sur sa température. En zone limite de maturité les sols foncés conviennent mieux aux vins rouges que les sols clairs.
Effet de l’exposition : Les expositions sud sont intéressantes en zone limite car elles donnent de la précocité. Par contre, sous climat plus chaud, l’exposition peut devenir défavorable à cause des phénomènes d’échaudage, de grillage et d.une maturation trop précoce.
Effet du climat : Les températures moyennes journalières et les écarts de température jour nuit ont une grande influence sur la qualité du vin. L’acquisition d’anthocyanes est optimale pour des températures moyennes voisines de 20 C et des écarts de températures jour-nuit supérieures à 10 C. La pluviométrie de la période véraison-maturité joue un rôle important sur la qualité du millésime : un stress hydrique trop important bloque la maturité alors que les fortes pluies diluent les composés contenus dans les raisins et entraînent des phénomènes de pourriture. Une hygrométrie trop basse bloque la photosynthèse aux meilleures heures de la journée mais si elle est trop haute elle favorise les maladies. Le vent peut agir favorablement, notamment après un passage pluvieux.
Effet du mode de culture : L’établissement, plus ou moins près du sol est un des meilleurs moyen pour avancer ou retarder la maturité.


Influence du terroir sur la nutrition minérale de la vigne

Plusieurs facteurs liés au climat, au sol, à la distribution des racines dans les horizons du sol, au positionnement des éléments fertilisants dans les horizons peuvent modifier la dynamique d’absorption des éléments fertilisants.

L’excès de pluie est à l’origine des phénomènes de lessivage. La sécheresse crée un blocage général des assimilations et la carence en azote est le plus souvent la première à s’installer. Seules les pulvérisations de nitrate de potasse peuvent ralentir les effets de la sécheresse. Un appoint de magnésium ou de calcium en sol acide se montre aussi bénéfique.
Le système racinaire de la vigne fonctionne en plusieurs étages, du printemps jusqu’à l’été, en fonction de la température du sol et de son état de sécheresse. Au début de la végétation, ce sont les racines superficielles qui alimentent la vigne puis à partir de juin, le système racinaire intermédiaire (-30 à -60 cm) prend le relais. En été, c.est le système racinaire profond qui assure la majorité du travail.
D.une manière générale l’absorption d’un élément est fonction de sa teneur dans le sol mais elle dépend aussi de la teneur des autres éléments minéraux qui favorise (synergie) ou inhibe (antagonisme) son absorption. Dans certains cas, notamment sur sols acides, la nutrition minérale est liée à la composition granulométrique des sols. De plus, les différents cépages cultivés présentent des besoins spécifiques et il faut tenir compte des réactions du sol (assimilation et biodisponibilité des éléments fertilisants fonction du pH) du porte-greffe utilisé (absorption variable des éléments fertilisants).

Conclusion
Le terroir, caractérisé par sa topographie, son climat et ses facteurs agro-pédologiques, doit permettre une maturation lente mais complète du raisin, et donner des moûts de qualité régulière d.une année sur l’autre.
Nous avons vu que le terroir influence d.une part la physiologie de la vigne (précocité du débourrement, de la floraison, de la véraison et de la maturité) et d’autre part sa nutrition minérale, ce qui modifie le profil qualitatif des raisins, des moûts et des vins.

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